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Saliba, l'avènement du prince William

AFP
William Saliba contre le Portugal et CR7.
William Saliba contre le Portugal et CR7.AFP
Depuis le temps que ses adorateurs l'espéraient, William Saliba est en train de s'imposer en charnière centrale de l'équipe de France, avec un défi à la mesure de son nouveau statut contre la "furia" espagnole, ce mardi en demi-finale de l'Euro 2024.

"William est vraiment imprenable", salue son partenaire Youssouf Fofana.

Le défenseur d'Arsenal a notamment successivement mis dans sa poche de redoutables clients comme le Néerlandais Memphis Depay, le Polonais Robert Lewandowski ou le Belge Romelu Lukaku, avant de rappeller cruellement son âge canonique (39 ans) à Cristiano Ronaldo, qu'il a parfaitement maîtrisé contre le Portugal (0-0, 5 t.a.b. à 3) en quarts de finale.

En cinq matches, il a régné en maître avec son nouveau complice Dayot Upamecano, ne commettant que très peu d'erreurs, un ballon perdu contre la Belgique, un tacle en retard sur Francisco Conceiçao en fin de match contre le Portugal, lui ayant d'ailleur valu un avertissement.

Saliba semble même aimanter le ballon. "Il prend des tirs à bout portant et avec un peu de chance, c'est sur lui. Et il arrive quand même à les sortir", remarque Fofana.

Avant d'affronter la meilleure attaque du tournoi (11 buts, comme l'Allemagne, éliminée), la redoutable défense Bleue n'a concédé qu'un but en cinq matches, un penalty contre la Pologne (1-1), pour une faute d'Upamecano.

"Ce n'est pas que moi"

"Je suis content sur le plan personnel", savoure le "Gunner". "Quand on n'encaisse pas beaucoup de buts, on est content quand on est défenseur. Après, c'est clair que c'est toute la défense, pas que moi. Et c'est aussi Mike (Maignan le gardien) qui nous a beaucoup sauvés. Défensivement, on est au point. Mais on peut toujours mieux faire".

Le duo installé par Didier Deschamps pour cet Euro fonctionne très bien. "C'est facile quand tu as un joueur très fort à côté de toi. Dayot, je le connais depuis..." lance Saliba à la camerounaise, le pays d'origine de sa mère, où on dit "depuis..." sans finir sa phrase pour dire "très longtemps".

Avec Upamecano, "on se parle beaucoup, c'est clair qu'on a créé quelque chose de bien. On essaie toujours de se couvrir, de ne pas se faire confiance. Quand l'un de nous sort, l'autre prend son dos. Ça marche plutôt pas mal", poursuit le joueur formé à Saint-Étienne.

"William dégage une puissance ! Je suis bien accompagné", confirme "Upa" : "pendant les matches, il communique beaucoup. Il a une énorme confiance en lui, c'est la suite de sa saison à Arsenal".

Saliba (23 ans, 20 sélections), qui n'avait jamais été titularisé en grand tournoi avant cet Euro, a même accepté de jouer à gauche de la charnière, lui qui est plus à l'aise à droite, pour laisser Upamecano dans sa meilleure position.

Pas encore buteur en Bleu

C'est aussi parce que le gamin de Bondy - comme Kylian Mbappé - pense collectif, notamment pour défendre ses attaquants qui ne marquent pas, avec seulement trois buts pour la France dont deux inscrits contre leur camp par leurs adversaires.

Sur les coups de pieds arrêtés offensifs, "c'est simple : si on n'a pas marqué, c'est que les receveurs n'ont pas été assez bons. Et ceux qui tirent aussi n'ont pas été assez bons. On doit être plus dangereux, notamment moi. Je crois que je n'en ai même pas touché une", disait Saliba avant la Belgique (1-0).

Lors de ce huitième de finale, il s'est retrouvé une fois en position de tir mais n'a pas cadré. Il n'a toujours pas rejoint Laurent Blanc, Raphaël Varane ou Samuel Umtiti au rayon des centraux buteurs en grande compétition.

Un premier but en Bleu lui donnerait encore plus de poids. Mais "je ne crois pas que j'aie changé de statut", dit-il modestement. "C'est juste que j'ai la chance que le coach ait confiance en moi. Il y a d'autres joueurs qui peuvent jouer à ma place, ça peut aller vite dans un sens comme dans l'autre".

Mais le prince Saliba a marqué son territoire.

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