Les supporters et observateurs imaginaient une fin de série jusqu'à mardi 18h00, finalement, l'Équipe de France poursuit un triste record, celui de ne pas avoir remporté son troisième match de poule dans un tournoi majeur depuis 2006. En effet, la dernière fois que les Bleus sont parvenus à boucler la phase de groupes avec un succès, c'était lors du Mondial allemand… face au Togo (2-0).
Comme un symbole, on aurait pu croire que jouer outre-Rhin aurait aidé. Pourtant, la France a peiné à concrétiser sa domination. Cette sélection dirigée par Didier Deschamps n'a jamais enchanté les foules par son caractère spectaculaire mais, jusqu'ici, elle se montrait efficace quand les rendez-vous étaient cruciaux.
Cette année, on décèle comme un essoufflement. Et si le capitaine du navire n'opère pas un virage, ne serait-ce qu'à 90°, on a du mal à imaginer un dénouement heureux.
Un réel essoufflement ?
Et si Kylian Mbappé avait camouflé les carences de l'animation de jeu des Bleus lors du Mondial 2022 ? Probable lorsqu'on compare les deux tournois jusqu'à présent. Au Qatar, les hommes de Deschamps avaient remporté deux matches sur trois en poule et inscrit six buts. Au-delà des statistiques, l'impression qui s'en dégageait était tout de même plus positive.
Sans être spectaculaire, car le collectif du sélectionneur français ne l'a jamais vraiment été depuis 2012, les Bleus s'étaient donnés les moyens de leurs ambitions en prenant le jeu à leur compte et en concrétisant leurs actions. Rien d'extraordinaire, mais au premier abord, il n'y avait pas grand-chose à redire. In fine, Mbappé et les siens ont échoué à l'ultime séance de tirs au but, sans toutefois regretter quoi que ce soit.
En revanche, lorsque l'on prône un football restrictif et que les résultats ne sont pas vraiment au rendez-vous, cela interroge. Oui, la France est encore en lice et n'a pas frôlé la catastrophe, mais les motifs d'espoir ne sont pas nombreux.
Au regard de la partie du tableau final dans laquelle la sélection tricolore est tombée, il va falloir se surpasser et élever le niveau de jeu pour prétendre à une qualification pour les demi-finales. Évidemment, on peut se rassurer en énumérant les grands noms dont dispose Deschamps, mais peut-être que ses individualités ne le sauveront pas. Pour le moment, Mike Maignan et N'Golo Kanté ont réalisé un très bon début de tournoi, mais en attaque, ce n'est certainement pas convaincant.
C'est alors que nous sommes en droit de se poser la question suivante : et si cette Equipe de France emmenée par Deschamps était arrivée en fin de cycle ? C'est un sujet qui est revenu beaucoup de fois sur la table ces dernières années, mais le champion du monde 1998 a toujours su faire taire les critiques aux moments opportuns. Quatre finales dont deux remportées en six ans, c'est un accomplissement extraordinaire quoi que l'on puisse dire.
D'autant qu'il a indubitablement changé le visage des Bleus depuis son arrivée il y a plus d'une décennie. Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin et il serait plus sage de parvenir à mettre fin à son mandat avant qu'il ne soit trop tard. Si mauvais résultat il y a dès les 1/8 de finale, ce sera un argument en sa faveur.
Maintenant, va-t-il mourir avec ses idées ? Probable. Toutefois, avec le matériel à disposition, il serait dommage de ne pas prendre davantage de risques. Espérons que des joueurs à vocation offensive soient préférés lundi à Düsseldorf et revoir ainsi Antoine Griezmann dans l'entrejeu – un joueur qui a été le garant créatif des Bleus depuis huit ans.
