Une nouvelle défaite dans un Euro ou l'espoir d'élever une nouvelle génération qui s'envole
Nouvelle compétition, nouvelle déception. Si les Bleuets avaient déjà montré des signes de faiblesse lors de l'Euro 2019 (élimination en 1/2 finale 4-1 contre l'Espagne), de l'édition 2021 (la première avec des 1/4 de finale, défaite 2-1) contre les Pays-Bas, puis lors de Jeux olympiques de Tokyo complètement insipides (guère aidés il est vrai par des clubs récalcitrants à lâcher leurs meilleurs éléments), ils ont récidivé cet été. Attentistes et passifs, ils ont douloureusement évolué en poules pour finir en apothéose ce dimanche. Une élimination en quart de finale face à l'Ukraine a correctement démontré les limites du coaching de Sylvain Ripoll et de l'incapacité des joueurs à prendre leurs responsabilités quand elles leur sont données.
Le parcours des Espoirs français aurait même pu s'arrêter en poules. Dans ce cas de figure, la désillusion aurait été moindre. L'arbitrage en a décidé autrement en accordant une victoire chanceuse à la France contre l'Italie (2-1 avec un but transalpin valable oublié). Mais voilà, au lieu de profiter de cela, les Bleuets n'ont jamais vraiment réussi à s'imposer ou rebondir dans la compétition.
Déjà en difficulté au milieu de terrain contre la Squadra Azzurra, le pire a été le match parfaitement insipide contre la Norvège (1-0). Lorsque l'on possède des joueurs tels que Khephren Thuram, Maxence Caqueret, Enzo Le Fée ou encore Rayan Cherki, il est inconcevable de se laisser marcher dessus. Pire, de privilégier l'égoïsme au collectif.
Durant la compétition, les principales figures de l'équipe ont tenté de briller, sans jamais vraiment se regarder et essayer de construire ensemble. Une faute partagée avec le sélectionneur qui, dès le deuxième match de poules, a changé plus de la moitié de son XI de départ, conditionnant ses joueurs par la même occasion.
Au final, seul le match contre la Suisse (4-1) a paru plus correct, grâce aux prouesses de Bradley Barcola, Caqueret et Cherki. Mais celui-ci a également été le théâtre de ce qui s'annonçait déjà comme un désastre, de par le pressing imposé de manière inégale contre l'adversaire. Sur parfois plus d'une demi période, les Bleuets peuvent prendre l'eau.
Cela n'a pas manqué face à l'Ukraine. Favorite, la France a prouvé une nouvelle fois que sa formation espoirs ne pouvait fournir une domination constante, malgré une génération dorée. Avec une défense complètement aux abois, les choses sont décidément à revoir, surtout en vue des Jeux de Paris 2024. Les Tricolores devront se ressaisir très vite et se questionner sur leur individualisme, histoire d'enfin avancer et de gagner avec la manière.