"Cold" Palmer, l'attaquant frisson de Chelsea
Le consortium américain BlueCo mené par Todd Boehly dépense à tout-va depuis son arrivée aux commandes des Blues, en mai 2022, mais les résultats sportifs ne suivent pas.
En mettant la main sur Palmer, au dernier jour du mercato d'été 2023, les nouveaux propriétaires ont dépassé le milliard de livres sterling de dépenses, une barre symbolique vertigineuse qui a toutefois laissé l'Anglais de marbre.
Les près de 50 millions d'euros mis sur le brillant remplaçant de Manchester City, seulement sept fois titulaire la saison dernière, aurait pu ressembler à un "panic buying" - un achat panique. Mais c'est devenu la Palme d'or des transferts. "Par rapport à tout l'argent qu'ils ont gaspillé, Chelsea pourrait bien avoir réussi la signature de la saison", a résumé Sky Sports, car "tout ce que touche Palmer en ce moment se transforme en or".
L'ailier ou meneur offensif a illuminé la saison irrégulière de Chelsea, jusqu'à son chef-d'œuvre lundi contre Everton (6-0) : un coup du chapeau parfait (but du pied gauche, de la tête et du droit) dans la première demi-heure, puis un pénalty parfaitement exécuté pour le 5-0.
Aux onze-mètres, Palmer a réussi un sans-faute cette saison, en neuf tentatives, avec un calme bluffant, son principal trait de caractère. "C'est pour ça qu'on l'appelle Cold ("froid" en anglais) Palmer", en avait rigolé Noni Madueke en décembre, après un doublé de son coéquipier contre Luton.
À ce surnom, l'attaquant a ajouté une célébration "frissons" qui fait sensation : après chaque but, il croise les bras et se frictionne le corps comme pour se réchauffer après avoir refroidi les défenses adverses. Le geste a été emprunté à son ami Morgan Rogers, ancien partenaire chez les jeunes de Manchester City, désormais à Aston Villa. Et il a été vu plus d'une fois à Stamford Bridge…
20 buts à zéro
Car Palmer, zéro but avec City en Premier League, en compte déjà 20 sous le maillot des Blues en championnat, le même total qu'Erling Haaland. En ajoutant ses neuf passes décisives, il est impliqué dans 29 des 61 buts de Chelsea, soit près d'un sur deux.
Toutes compétitions confondues, il a contribué à 38 buts (25 marqués et 13 passes décisives), plus que tout autre joueur de 21 ans ou moins parmi les cinq championnats majeurs d'Europe.
Au-delà de ces statistiques, l'international anglais se comporte en leader technique, mature et décisif d'une équipe trop irrégulière pour jouer les premiers rôles encore cette saison. "J'adore Cole Palmer, il est fantastique. Il a le ballon à l'entrée de la surface et on dirait qu'il a tout son temps", l'a complimenté Jamie Carragher, ancien défenseur de Liverpool devenu consultant pour Sky.
En novembre, le N°20 a prouvé son sang-froid en inscrivant le penalty du 4-4 dans le temps additionnel face à City, de quoi donner encore plus de regrets à son ancien entraîneur, Pep Guardiola.
"Coming 4 you Pep" ("il vient vers toi"), a lancé The Daily Star après le quadruplé du prodige contre Everton, en référence aux retrouvailles programmées samedi à Wembley. Le "roi du but", selon le journal, a lancé "un avertissement" et "semble prêt à revenir hanter Pep Guardiola".
L'Espagnol dispose de cartouches multiples sur l'aile ou comme milieu offensif, avec Phil Foden, Bernardo Silva, Kevin De Bruyne ou encore Jérémy Doku, un empilement de talents qui a barré la route à Palmer. Mais pour Chris Sutton, ex-attaquant de Chelsea notamment, le manager des Citizens peut s'en mordre les doigts. "Pep Guardiola ne fait pas d'erreurs, mais il en a fait une ici", a-t-il jugé à l'antenne de la BBC.