Sa célébration en guise de soulagement sur le second but de Jean-Philippe Mateta lundi face à l'Égypte en dit long, Thierry Henry a réalisé que son équipe et lui n'étaient plus qu'à un match de marquer l'histoire du football français. À la 99ᵉ minute de jeu, les Bleus n'avaient pas encore validé leur ticket pour la finale contre l'Espagne, mais la suite a confirmé leur belle réaction.
Dans ce succès historique, le champion du monde 1998 a sa part de responsabilité. Ce vendredi, l'équipe de France de football olympique va disputer sa seconde finale après celle de 1984. À l'époque, l'équipe emmenée par Henri Michel avait triomphé à Los Angeles grâce à des éléments comme Dominique Bijotat, Guy Lacombe ou encore Daniel Xuereb. Quelques semaines auparavant, la bande de Michel Platini s'était hissé sur le toit de l'Europe à domicile.
Deux immenses accomplissements coup sur coup qui ressemblent drôlement aux parcours espagnols. En effet, la Roja entraîné par Santiago Denia - à la tête des Espoirs depuis 2022 -, peut imiter les Bleus de 84 ce vendredi au Parc des Princes.
Et, Thierry Henry espère bien mettre à mal les ambitions adverses, lui qui est en train de prouver ses compétences avec les Bleuets. Un seul petit but encaissé depuis le début du tournoi et un plan de jeu plutôt efficace, on a rarement vu une équipe de France aussi fonctionnelle aux JO.
Un superbe succès en perspective ?
Par le passé, seuls deux sélectionneurs avaient connu un succès important en tant que joueur. Il s'agit de l'Espagnol Vicente Miera et de l'Argentin Sergio Batista. Le premier avait glané la Coupe des clubs champions européens en 1966 avec le Real Madrid, tandis que le second avait soulevé la Coupe du monde 1986 aux côtés de Diego Maradona.
Mais en ce qui concerne Thierry Henry, son palmarès est encore plus majestueux. Une Coupe du monde (1998), un Euro (2000), une Ligue des champions (2009), deux Premier League (2002 et 2004), deux Liga (2009 et 2010) et deux podiums au Ballon d'or (2003 et 2006). Une médaille d'or aux Jeux olympiques enrichirait encore un peu plus son armoire à trophées, d'autant que ses prédécesseurs sur l'Olympe n'ont pas eu sa renommée.
Pour lui, une victoire finale à domicile aurait logiquement une valeur encore plus importante. De plus, accomplir une telle chose dans un pays comme la France est symbolique quand on sait que voilà quarante ans que la délégation tricolore attend ça. Enfin, pour un entraîneur, c'est immensément prestigieux, bien que cela reste un succès mineur dans le monde du football. Et, pour Henry, c'est l'opportunité de prouver sa valeur.
Ces dernières années, il a notamment échoué du côté de l'AS Monaco et visiblement, l'un des meilleurs joueurs de l'histoire de la Premier League espère bien prendre sa petite revanche, malgré le fait que l'on doute que cela pèse dans son esprit. Toutefois, il pourrait se servir de cette éventuelle médaille d'or pour rebondir plus haut.
Avant ça, il convient de mettre en avant la progression de cette équipe olympique, qui a énormément déçu sous la houlette de Sylvain Ripoll en 2021 à Tokyo. Il fallait remonter à Atlanta 1996 pour voir des Bleus passer la phase de poules. Et, dans les statistiques, ce collectif de 2024 a battu tous les records dans le jeu. Des buts, un seul encaissé donc, ce choc en finale face à l'Espagne risque de promettre un beau spectacle.
Mais, à ce petit jeu-là, Thierry Henry espère bien transmettre sa très grande expérience pour mener ses joueurs à la victoire. Et, cela tombe bien, car la légende d'Arsenal n'a que très peu perdu dans ce genre d'enjeux.
