Thierry Henry est-il réellement le bon choix pour guider les Bleuets ?
Parce qu'il est peut-être celui qui sera le plus à même de gérer un groupe qui va vivre des JO à la maison, Thierry Henry a une aura, un charisme et un leadership correspondants aux exigences du poste. On l'a vu ces dernières années avec Sylvain Ripoll, il manquait sûrement aux Espoirs un entraîneur capable de mener les jeunes vers le succès.
Certes, Henry ne l'a pas connu comme technicien, mais comme joueur. Si cela fait une différence, néanmoins, il a une expérience gigantesque qu'il pourra transmettre aux jeunes internationaux. De plus, il est évident qu'avec la légende des Bleus, la possibilité de voir Kylian Mbappé aux Jeux olympiques l'été prochain augmente considérablement. Sauf qu'il risque de manquer d'autres ingrédients pour remporter des trophées avec les Espoirs.
Le (projet de) jeu (encore) relégué au second plan
Une autre carence incontestable de l'ère Ripoll est l'absence de ligne conductrice sur le plan du jeu. Voilà des années que les observateurs déplorent le manque d'ambition balle au pied de nos Bleuets. Pourtant, le talent n'a pas manqué, ne manque pas et ne devrait pas manquer dans les années à venir. La formation française est l'une des plus plébiscitées ces dernières années, et à juste titre.
De ce fait, ne pas avoir remporté un Euro Espoirs relève du sacrilège. Et, sur cet aspect-là – hormis le fait qu'on ne doute pas que l'ancien joueur du FC Barcelone prône un football offensif –, Henry peut-il vraiment donner une identité de jeu à cette EDF ? Il y a de quoi douter au regard de ses expériences passées. Malheureusement pour lui, ses passages à l'AS Monaco (octobre 2018-janvier 2019), puis au CF Montréal (novembre 2019-février 2021) se sont soldés par des échecs. Finalement, son CV en tant qu'entraîneur ne parle pas pour lui.
D'autant que sur le plan de la formation, rien n'indique qu'il saura jouer son rôle... de formateur justement. Encore une fois, nul doute que les intentions seront là, mais il semble qu'aujourd'hui certains – libres de tout contrat –, pouvaient largement mieux convenir à ce poste-là.
Mais qui donc ? Quatre noms ont émergé dans notre esprit : Julien Stéphan, Philippe Montanier, Olivier Dall'Oglio et Claude Puel. Tous remplissent relativement bien les deux critères évoqués précédemment, un peu moins celui qui penche en faveur de l'heureux élu. Toutefois, il convient d'admettre que ces quatre entraîneurs ont prouvé qu'ils étaient capables de mener un groupe à la victoire.
Stéphan a prouvé qu'il savait imprégner une identité de jeu forte à ses équipes (Rennes, puis Strasbourg) ainsi que faire progresser des jeunes (Rennes et Lorient notamment). Même son de cloche pour Montanier, qui a montré son savoir-faire la saison précédente avec Toulouse, comme à la Real Sociedad, il y a quelques années. L'ancien gardien de but a d'ailleurs été à la tête de l'équipe de France des moins de 20 ans de 2017 à 2018. Concernant Dall'Oglio, l'idée est de faire confiance à un technicien empreint d'une vraie culture football, convaincu, et qui aurait su faire jouer les Bleuets. Enfin, Puel, il n'est plus à présenter, une expérience presque titanesque, de réelles compétences de formateur couplées à une culture foot également importante.
En bref, la FFF a potentiellement fait un choix évident : celui de l'enjeu... qui prend (une énième fois) le pas sur le jeu.