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Karim Benzema, l'homme du peuple devenu roi

Pablo Gallego
Karim Benzema avec la Ligue des champions après la victoire en finale contre Liverpool la saison passée.
Karim Benzema avec la Ligue des champions après la victoire en finale contre Liverpool la saison passée. Real Madrid
Après quatorze saisons passées sous le maillot blanc, Karim Benzema a tiré sa révérence ce dimanche au Santiago Bernabéu, devant un public fidèle. Mardi, le club espagnol organisera un hommage à son capitaine. 

Karim Benzema s’en est allé, ce dimanche 4 juin 2023, du Santiago Bernabéu, ému, à la 73e minute, sous un tonnerre d’applaudissement du public madridiste - à la façon Zinédine Zidane en 2006. Forcément, le parallèle est obligatoire lorsque l’on sait l’attache qu’ont les deux joueurs avec le Real Madrid. Cet analogue est d'autant plus cohérent lorsque l'on observe le lien qu’ont les deux hommes par leurs origines et, aussi, leur football. "Benzema, c’est un mélange entre Zinédine Zidane et Ronaldo Nazario", a souvent répété Florentino Pérez en interview et en off. Et c'est bien le cas. 

D’ailleurs, en parlant de lui, ce moment était redouté par le président du Real Madrid, lui qui a tant soutenu Benzema durant ses 14 années dans la capitale espagnole. Le Presi, qui était venu devant la porte de la maison de ses parents à Bron pour le convaincre de signer à Madrid, a dû tout faire pour le retenir une saison de plus. Mais la volonté de départ du joueur était, cette fois-ci, bien plus grande que les paroles et les demandes de son père spirituel. 

L’attaquant français est sorti par la grande porte : en tant que légende du plus grand club de l’histoire. Et ce après une saison moins bonne que celle qu’il a réalisée en 2021-2022. C’est ce qu’il voulait. Partir au bon moment, ne pas “handicaper” le club par sa présence. Ce club qui lui tant donné. "La condition de ceux qui restent est toujours plus triste que celle des personnes qui s'en vont", disait Marivaux. Et Karim Benzema le sait. Il n'aurait pas pu offrir ce qu'il a pu donner lors de ses quatorze saisons sous le maillot du Real Madrid. Une séparation est l’une des pires choses qui puissent arriver en amour. Mais le temps donnera raison à Karim Benzema et le Real Madrid réussira à soigner sa plaie. Car, comme vous le savez, au Real Madrid, les joueurs passent, mais l'institution reste. 

Karim Benzema, c’est l’histoire d’un gamin de Bron arrivé à 21 ans dans le plus grand club au monde. L'histoire d'un enfant français venu prendre sa couronne à Madrid. L’homme du peuple est devenu roi : 648 matches, deuxième meilleur buteur de l’histoire du club avec 354 buts - devant Raúl et Di Stéfano -, 25 titres, dont 5 Ligue des champions et 4 Liga, un Ballon d’or et un brassard porté lors de ses dernières saisons… Bref, une légende. 

Comment définir la trajectoire du Français au Real Madrid ? Par le travail, le talent et le sens du collectif. Trois valeurs cruciales de l'institution madrilène. Un instant - devenu éternel - symbolise bien cela : son action face à l’Atlético de Madrid lors de leur dernier match en Ligue des champions au Vicente Calderón. L’attaquant s’est défait de Godín, Savic et Giménez grâce à son talent, a offert à Isco un but tout fait grâce à son sens du collectif et s’est inscrit dans l’histoire du football, avec cette action, grâce à son travail acharné au fil des années.  

Le chat - comme disait José Mourinho - s'est transformé en lion. Sa carrière au Real Madrid parle pour lui. Madrid est triste, mais s'en remettra. Le roi s'en va la tête haute. Bon vent, Karim Benzema, et merci pour tout !

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