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Laporta le martèle : "le cas Negreira n'est pas une affaire de corruption sportive"

François Miguel Boudet, à Barcelone
Joan Laporta a tenu une conférence de presse de deux heures ce lundi.
Joan Laporta a tenu une conférence de presse de deux heures ce lundi.AFP
Devant un parterre de dirigeants du FC Barcelone et plus d'une centaine de journalistes, Joan Laporta a affirmé que les rapports techniques arbitraux de Negreira père et fils sont légaux, étayés, facturés et déclarés à l'administration fiscale. Il en a également profité pour incriminer Javier Tebas, sans oublier le Real Madrid, ennemi en Espagne mais allié pour l'instauration d'une Superligue européenne.

AUDITORI 1899 - 110 journalistes de 70 médias : la conférence de presse de Joan Laporta relative à l'affaire Negreira était particulièrement attendue ce lundi matin à Barcelone. Tout le ban et l'arrière-ban des dirigeants du club étaient aussi présents, preuve de l'importance du moment. 

Pendant plus d'une demi-heure, slides à l'appui, le président blaugrana a été d'humeur offensive, à rebours de l'équipe masculine qui n'a pas trouvé le chemin des filets depuis 3 matches consécutifs. Il a ensuite répondu pendant 90 minutes aux questions posées par l'assistance nombreuse.

"Une gigantesque affaire de diffamation"

Dans un exercice qu'il affectionne même si cela confère à un jeu d'équilibriste, il a ainsi martelé à plusieurs reprises que "le cas Negreira n'est pas une affaire de corruption sportive" mais bien "une gigantesque affaire de diffamation réputationnelle" concernant un club qui promeut "un modèle de jeu propre sur et hors du terrain depuis 123 ans"

Arrivé sur l'estrade de l'Auditori 1899 qui jouxte le Camp Nou, Laporta a apporté avec lui 4 boîtes contenant les 629 rapports techniques arbitraux, les 43 CD et 4 dossiers divers, soit "l'ensemble de la documention physique encore disponible". Un coup de chance puisqu'il est précisé que la durée moyenne de conservation est de 5 ans et, sachant que le contrat avec différentes sociétés propriétés de José María Enríquez Negreira et son fils a pris fin en 2018, tout aurait dû partir au pilon cette année.

"Il s'agit de services en conseil sportif (scouting et conseil arbitral) qui sont habituels dans le monde du sport. Il y a des évidences sur la prestations de ces services, avec approbation et aval du département sportif, avec des documents officiels de factures et paiements."

Sur les 7,3 millions d'euros totaux, il a affirmé que "les sommes versées, le nombre de factures dépendent du nombre de compétitions analysées"

En l'espèce, il ne s'agissait pas uniquement de défendre le Barça mais aussi son premier mandat à la tête du club puisque Negreira père et fils ont travaillé au service du FCB de 2001 à 2018. Laporta est catégorique : "il n'y a jamais eu aucune action avec comme finalité ou intention d'obtenir un avantage sur le terrain. Les paiements réalisés n'ont jamais eu pour but d'influencer le résultat d'un match". Aucune occultation ni comportement irrégulier d'après lui. Ce type de rapport est "légal et tous les clubs le font"

Joan Laporta
Joan LaportaAFP

Tebas dans le viseur et populisme anti-madridiste

À propos de la demande de neutralité arbitrale, Laporta cite très précisément la page 17 du rapport indiquant que Negreira avait donné son avis personnel sur la notion de neutralité et non sur demande du club. Cette notion, qu'elle soit l'idée de Negreira ou du FCB, indique, en filigrane, qu'elle n'existerait pas et que la compétition serait biaisée. Et évidemment, la boussole indique l'ouest et l'avenue Concha Espina à Madrid. 

La difficulté réside dans le fait à la fois d'attester de la bonne foi du club tout en contre-attaquant... C'était trop tentant et il ne s'en est pas privé. Le Real Madrid, "le club du régime" pour reprendre ses propres termes, en a donc assurément pris pour son grade : "pendant 7 décennies consécutives, tous les directeurs de l'arbitrage ont été soit socios, soit anciens joueurs, soit anciens dirigeants du Real Madrid".

Difficile de ne pas y voir une référence à José Plaza Pedraz (1967-1970; 1972-1990), resté célèbre pour les propos, en 1976, de l'arbitre madrilène Antonio Camacho qui avait affirmé qu'avec un tel président du Comité technique des arbitres, le Barça ne remporterait plus jamais une Liga (sous sa présidence, le club merengue a remporté 11 Liga et le Barça une seule. Après la fin de son mandat, les Culés en ont remporté 4 consécutives), voire à Pedro Escartín Morán (1948-1951) dont un buste trône... en face de Santiago-Bernabéu. 

Mais cette prise à partie est-elle pertinente au moment où Joan Laporta est un allié de Florentino Pérez pour l'instauration d'une Superligue européenne concurrente de la Ligue des champions ? Selon lui, Javier Tebas (dont il ne prononce pas le nom mais l'appelle "le président de LaLiga") a influencé l'UEFA et donc son président Aleksandr Ceferin pour diligenter une action judiciaire en guise de réponse à cette volonté sécessionniste. Difficile de l'établir car en cas de sanction, cela pourrait en réalité accélérer le processus.

Accusé d'un "manque de professionalisme évident qui a alimenté la polémique et dénigré sa propre compétition", Tebas (dont une rumeur persistante à Barcelone affirme qu'il est à l'origine des fuites dans la presse) serait l'instigateur d'un "exercice de cynisme sans précédent. Rien n'est un hasard : cette campagne arrive quand le Barça s'est sauvé économiquement et est sur le point de remporter la Liga". Plus concrètement, Laporta estime qu'en refusant de signer le CVC que Tebas voulait imposer et en choisissant une entreprise turque plutôt qu'espagnole pour la construction de l'Espai Barça, son club a été victime d'une campagne visant à nuire à son prestige. 

"Le Barça n'a pas eu droit à la présomption d'innocence, il a été jugé et condamné médiatiquement." Et gare à ceux impliquant le club sans preuve et sans discernement : les socios peuvent rapporter les propos des journalistes du monde entier dans un espace dédié sur le site officiel, charge ensuite au secteur juridique d'engager des poursuites. Selon le président blaugrana lui-même, une vingtaine serait déjà ciblée. Affirmant sa volonté d'aider et de collaborer au maximum avec la justice, Joan Laporta pose le Barça en victime. De quoi alimenter pendant quelque temps le cirque médiatique du football espagnol qui ne sortira pas grandi de cet épisode, que les accusations de corruption soient vérifiées ou non. 

France gouvernement

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