Liga : insipide contre Girona, le Barça fait nul et compte 13 points d'avance sur le Real Madrid

CAMP NOU - Sévèrement corrigé par le Real Madrid (4-0) mercredi dernier en 1/2 finale retour de la Copa del Rey, le FC Barcelone avait des choses à se faire pardonner là où les Vikingos ont terrassé les Culés. 

Après la défaite merengue contre Villarreal à Santiago-Bernabéu samedi soir (3-2), l'occasion était trop belle pour le club blaugrana de prendre 15 points d'avance sur son dauphin désormais talonné par l'Atlético de Madrid. 

En ce lundi de Pâques, Girona venait en voisin pour le compte de la 28e journée. Un adversaire battu cet hiver à Montilivi sur la plus petite des marges (1-0) mais qui a surtout coûté une blessure longue durée à Ousmane Dembélé, toujours absent. 

Également privé de Pedri, Frenkie de Jong et Andreas Christensen qui n'a donc pas pu fêter ses 27 ans sur la pelouse, Xavi Hernández a proposé un système hibride dû au positionnement d'Éric García, à la fois défenseur axial gauche et milieu de terrain en fonction des phases de jeu pour épauler Sergio Busquets, Sergi Roberto et Gavi.

Entre les "Messi Messi" du Camp Nou qui, semble-t-il, seront rituels à chaque 10e minute, Viktor Tsygankov (2'), Valentín Castellanos (12'), Iván Martín (18') et Javi Hernández (24') côté Girona, Robert Lewandowski (4', 7'), Ansu Fati (6') et Raphinha (19') côté Barça ont animé le début de match, mais la meilleure occasion a été l'oeuvre de Santiago Bueno qui, d'une passe en retrait mal ajustée mais cadrée, a contraint Paulo Gazzaniga à une intervention du pied in extremis pour éviter l'un des buts les plus absurdes de la saison (9'). 

Toujours maître de la possession, le Barça n'a pas brillé par la justesse de ses transmissions, mais près de 20 minutes, jusqu'à ce que Raphinha, lancé par Fati, contrôle et frappe dans un angle fermé (36'). Sur le corner suivant tiré pace le Brésilien, Ronald Araújo a cru dévier victorieusement mais Gazzaniga a eu le réflexe pour détourner. Pas de goal-line technology en Liga, donc aucune certitude si le ballon est entièrement entré dans le but et les arbitres à la VAR ne s'y sont pas risqués (37').

La 2e période a débuté par un coup de tête non cadré de García à la réception d'un corner (47') et une frappe dans la tribune de Koundé (51'). Sur une ouverture longue distance de Busquets pour Raphinha, Gazzaniga est sorti hors de sa surface, intervenant de la poitrine (52').

Mais la plus belle opportunité est revenue à Castellanos. Parti dans le dos de García, couvert par Araújo et Alex Baldé, il s'est présenté seul face à Marc-André ter Stegen mais a dévissé son tir au second poteau (55'). Gavi, de nouveau lancé par Busquets, a répliqué mais, après avoir réussi son crochet intérieur, il a vu sa frappe, molle, contrée en corner (57'). 

Dans un match dont le premier quart d'heure animé a été trompeur sur la suite des événements, il a fallut attendre la 73e minute pour voir un début d'occasion, une intervention d'Araújo, non cadrée mais qui avait pris ter Stegen à contre-pied. 

Comme à l'aller, Xavi a fait entrer Jordi Alba dans une position d'ailier à la place de Raphinha. Passeur décisif à Montilivi, il a été proche de servir Lewandowski au second poteau (79'). Côté droit, lancé par Franck Kessié (entré à la pause), Koundé a vu son centre devié par Bueno alors que le Polonais arrivait pleine gomme (82'). À la 94e minute, sur un corner rentrant de Ferran Torres, Gavi a placé sa tête au premier poteau, claquée par Gazzaniga. Dans un ultime rush, Araújo a débordé et centré pour Lewandowski qui a vu sa Madjer contrée (95'). 

Le 3-4-3, système du futur Barça ?

Sont-ce les prémices d'une évolution tactique proche du 3-4-3 ? La position d'Eric García en première période soulève plusieurs questions car son rôle a oscillé entre axial gauche et 4e milieu de terrain parfois très avancé. Son ouverture pour Baldé à la 40e minute a par exemple rappelé qu'il avait été rapatrié à Barcelone pour sa qualité de relance. Cela a, en fonction de phase de jeu, poussé Koundé sur le côté ou rapproché de l'axe. Susceptible de s'aventurer à la frontière du dernier tiers, García a pu compter sur les compensations de Busquets (qui a aussi remplacé Araújo après certaines sorties de l'Uruguayen). L'utilisation de Roberto dans ce contexte assez novateur n'a manifestement pas plu à Xavi qui l'a remplacé dès le coup d'envoi de la 2e période par Kessié, ce qui a conduit à un retour à un 4-3-3 classique. Pour autant, cette initiative pourrait repparaître d'ici la fin de saison, le Barça ayant le temps et l'avance suffisante pour oser ce genre de travail collectif en match. 

La Pedri-dépendance de Lewandowski

Depuis plusieurs mois, Lewandowski est une ombre sur le terrain et cela commence à se voir. Rarement décisif, mal placé, soit en avance, soit en retard, son manque de timing se perçoit également dans son registre favori : celui de buteur létal. Le Polonais se procure très peu d'occasions et manque cruellement de justesse dans le jeu associatif. L'absence de Pedri est clairement préjudiciable pour son rendement car sans son compère, il n'est pas connecté au reste de l'équipe. En somme, il se débat. Gavi lui a offert un ballon de but mais il a manqué de spontanéité pour frapper du gauche, preuve de son manque de confiance actuel (78'), confirmé par son contrôle de la poitrine sur une passe de Baldé (86'). Sa Madjer à la dernière seconde est la résultante d'un contrôle approximatif alors qu'en temps normal, il aurait marqué sans difficulté. Le Polonais est dans le creux de la vague.