Pourquoi le derbi n’est pas une rencontre "capitale"
Elle a donné lieu à des finales européennes mémorables, des matches de championnat électriques et des rencontres de Coupe tendues. Le derbi est de retour ce dimanche soir à Madrid, un peu plus d'un an après la dernière défaite du Real Madrid toutes compétitions confondues… contre l'Atlético de Madrid (3-1).
En Liga, le bilan des confrontations entre les deux clubs est le suivant : 91 victoires pour les Merengues, 41 pour les Colchoneros et 41 matches nuls. Une domination nette et sans bavure historiquement en championnat, mais une nouvelle tendance qui s'installe ces dernières années : l'équipe de Cholo Simeone parvient à poser des problèmes à celle de Carlo Ancelotti en accrochant le nul, voire, au mieux, l'emporter. Mais n'est-ce pas anecdotique ?
Gagner ou perdre un derbi, pas déterminant pour le Real
Ce qui est peut-être "Le" match de la saison pour l'autre équipe, ne l'est pas pour le Real Madrid, malgré la rivalité. Il est toujours bon de s'imposer face à son très cher voisin, mais cela ne vous garantit en aucun cas des succès en fin de saison.
Il n'y a qu'à prendre pour exemple le derbi de la saison passée en Liga, au Civitas Metropolitano, quand les Merengues se sont inclinés 3 buts à 1. La défaite n'a pas empêché aux hommes de Carlo Ancelotti de remporter la Liga en fin de saison, et de distancer l'Atlético au classement avec 19 points d'écart.
Et si on remonte à l'année précédente (2022-2023), les hommes d'Ancelotti étaient allés s'imposer chez leur voisin (1-2), mais la finalité ne leur avait pas tant souri : le Barça de Xavi avait remporté le championnat et le Real s'était laissé distancer après une Coupe du monde en plein mois de novembre-décembre.
Alors oui, remporter ou non ce derbi peut ne pas être capital pour le Real Madrid. Néanmoins, le contexte de ce début de saison les oblige à aborder la rencontre en mode quitte ou double : le Barça ayant déjà 4 points d'avance après six journées, une défaite mettrait en mauvaise posture les Madrilènes.
Mbappé ne sera pas là, mais l'entraîneur italien pourra compter la pépite Endrick, en quête d'un match référence. L'autre option serait de repasser au 4-4-2 de la saison passée, avec l'incorporation d'un milieu comme le vétéran Luka Modrić ou la perle Arda Güler. Face à un Atlético toujours compliqué à bouger, ajouter de la densité au milieu peut être une solution intéressante.
Le match de la "revanche" pour l'Atlético
Si pour la Maison Blanche, les rencontres contre l'Atlético ne conditionnent pas forcément les résultats d'une saison, l'enjeu est beaucoup plus fort de l'autre côté de la capitale. Les derbis sont des événements parfois plus attendus que les matchs contre le FC Barcelone, ou certaines affiches de Ligue des champions.
Historiquement toujours plus ou moins dans l'ombre de son voisin, le club colchonero a désormais à coeur de prouver qu'il peut rivaliser contre son éternel rival, mais aussi qu'il est toujours en position de lui poser des problèmes. Et ceux, malgré les deux finales européennes perdues (2014 et 2016), ou encore les autres défaites concédées depuis 10 ans.
Le match pourrait également peser lourd dans la balance du Championnat si le calendrier n'était pas en faveur d'affrontements ayant lieu tôt dans la saison. Une telle rencontre se déroulant simplement après huit journées n'a logiquement fondamentalement aucun impact dans la course au titre. Du point de vue des supporters rojiblancos, l'enjeu ne se trouve pas sur le terrain, mais plutôt dans la fierté de "taper un gros".
Cependant, pour cela, les joueurs de Simeone devront se mobiliser. Limités face au Celta ce jeudi (0-1), et tenus en échec par le Rayo la semaine dernière (1-1), ils n'accueillent pas tout à fait sereinement les Merengues. Ils compteront notamment sur leur 12e homme pour parvenir à poser des soucis aux autres Madrilènes.