À 32 ans, il est temps de laisser sa marque au FC Nantes pour Florent Mollet
À l'été 2022, Florent Mollet a fait ce que tout footballeur français qui se respecte dans l'ère Bosman doit faire : il est parti tenter l'aventure à l'étranger. Direction Schalke 04, qui venait d'obtenir de haute lutte son billet de retour en Bundesliga. À l'époque, le directeur sportif du club allemand, Rouven Schröder, ne tarissait pas d'éloges sur le milieu français.
"Florent est un milieu de terrain central très technique et créatif qui a disputé plus de 300 matchs professionnels en France et se caractérise par un très haut niveau de régularité dans ses performances."
Six mois plus tard, Mollet prenait lui aussi un billet de retour, mais pour la France. Retour à Nantes, et dans ses déclarations au moment de quitter Schalke, on sentait l'intention de tourner la page, voir même de prétendre qu'elle n'a jamais existé. Encore un footballeur français tombé au champ d'honneur du sacro-saint passage à l'étranger pour que sa carrière soit jugée avec un à priori favorable.
Revenu au mercato hivernal 2023, il s'est donc engagé au FC Nantes. Rapidement, il a pris place dans l'entrejeu des Canaris, qui avaient bien besoin de tauliers, raison pour laquelle ils ont recruté en suivant Andy Delort, ami de Mollet. Résultat, une deuxième partie de saison étonnemment aigre-douce, avec un maintien arraché de justesse en Ligue 1, mais une fameuse finale de Coupe de France totalement manquée par les Nantais.
Depuis, Delort est parti voir au Qatar, mais Mollet est resté. Et il est l'un des rares joueurs de plus de 30 ans de l'effectif. Un rôle de taulier qui semble lui aller comme un gant, mais ce n'est pas pour autant qu'il a amené les Canaris dans autre chose que la lutte pour le maintien. Pourtant, ses performances individuelles sont tout à fait honorables. 4 buts, 3 passes décisives, 15 matchs sur 21 comme titulaire, sur le plan personnel, il remplit sa part du contrat.
Sauf que son influence sur le jeu nantais est discutable. Si ses coéquipiers, comme Samuel Moutoussamy, avancent que "On lui demande de venir dans le jeu pour servir de relais, c’est sa force principale. Il ouvre le jeu", le fait est que l'animation offensive des Canaris n'est pas transcendante. Avec 4 tirs cadrés par match et seulement 3 buts marqués de l'extérieur de la surface, son influence demande encore à se faire sentir. Est-ce pour cela que son coach ne l'a pas retenu pour le déplacement à Toulouse, indiquant après coup "C'est un choix du moment pour aider l'équipe." ?
Lui qui revendique un amour pour Paul Scholes tente de produire le même type de jeu. Certes, il ne lui est pas demandé d'être aussi fort que l'une des références à son poste, mais ce style de jeu requiert de l'efficacité pour avoir un intérêt. Florent Mollet tente en moyenne 3.18 frappes par rencontres pour 1.48 cadrées en moyenne. Pour l'efficacité, on repassera, même si bien sûr, on ne parle pas d'un avant-centre. Néanmoins, il est le deuxième meilleur buteur de son équipe en Ligue 1, et donc un rouage essentiel du jeu nantais.
Mais c'est surtout du point de vue mental que son importance devrait se faire sentir. À 32 ans, il est un vétéran aguerri qui rentre dans la dernière partie de sa carrière. Or, le voilà sans doute parti pour jouer le maintien durant les prochaines années (il est sous contrat jusqu'en 2025). Et s'il a par exemple été l'auteur du but qui avait mis fin à la série niçoise d'invincibilité cette saison, un match référence pourrait booster son aura et enfin braquer les projecteurs sur lui. La venue du PSG à La Beaujoire lui fournit une magnifique occasion de prouver qu'il peut être considéré comme un des tauliers du poste de milieu de terrain en Ligue 1. La balle est dans son camp.