À 40 ans, le Comman'Dante mène toujours l'OGC Nice à la baguette
"Avoir un Dante, c’est de l’or dans un vestiaire". Arnaud Souquet a dépeint un portrait élogieux à son ancien capitaine pour So Foot en avril dernier. Depuis, le Brésilien a réalisé de très belles performances en ce début de saison, et a atteint l'âge fatidique de 40 ans. Une longévité rare dans le sport, encore plus dans le monde du football et qui fait écho à son compatriote Vitorino Hilton (retraite prise à 44 ans). Heureux de se trouver encore sur les pelouses de Ligue 1, Dante projette un regard rempli d'expérience et de gaité sur ses coéquipiers.
Un défenseur inspirant
Sous contrat avec l'OGC Nice jusqu'à la fin juin 2024, le capitaine des Aiglons fête ses 40 ans. Arrivé au Gym en 2016, "El Commandante" s'est inscrit facilement et durablement dans l'effectif. A tel point qu'il a su faire face aux vents et marées secouant le club, et qu'il est impossible de trouver une personne ayant quelque chose de mal à dire sur lui. Comme le pilier et le doyen qu'il est, Dante est respecté de ses anciens et actuels coéquipiers, ainsi que par les salariés de Nice.
Artisan des beaux jours de l'équipe (2016-2017 et la 3e place en Ligue 1, 2022-2023 et le parcours en Ligue Europa Conférence), il s'est imposé petit à petit jusqu'à devenir un exemple pour tout défenseur croisant sa route. "Dante inspire de deux manières : par la parole et par l’attitude. Rien que de le regarder au quotidien, tu apprends", ont confié des joueurs niçois à So Foot. Allant plus loin, Souquet l'a présenté comme intemporel : "Il apportait beaucoup à Malang Sarr (2016-2020), et c’est pareil avec Jean-Clair Todibo aujourd’hui. Moi aussi, même si j’avais ma vitesse, j’ai appris de son sens du placement".
Avec 710 matchs à son actif, dont 255 avec l'OGCN, le défenseur est également un symbole de stabilité incontestable. Malgré la grosse blessure dont il a été victime au cours de la saison 2020-2021 (rupture du ligament croisé du genou gauche), il a su revenir à un bon niveau et s'y tenir, quand bien même son âge a été supérieur à la majorité des autres joueurs de Ligue 1 à son poste. Le tout grâce à une hygiène de vie bien contrôlée et respectée, chose également rare quand on connaît les habitudes d'autres joueurs brésiliens.
En position centrale, Dante fait guise de repère sur le terrain. Il est aussi le relais entre la vieille et la jeune génération. Sur le terrain, on le cherche du coin de l'oeil, et on le respecte. Décidé à toujours performer plus pour l'équipe et ses coéquipiers, le Brésilien ne compte pas cesser de tenir son rôle, même à 40 ans.
"Mon objectif est d'aider et prendre du plaisir"
Interviewé dans le cadre de ce cap numérique par France Bleu, Dante a assuré ne jamais "avoir eu en tête" le fait d'atteindre cette longévité. "J'ai simplement l'idée de m'amuser le plus possible sur le terrain et d'être le plus lucide et le plus franc avec moi-même par rapport à mes limites. Après ma blessure, j'ai eu comme un "reset" dans la tête par rapport à ma motivation et l'envie de jouer le plus longtemps possible. Je me suis rendu compte à quel point le foot me rendait heureux et comme je suis un privilégié d'être encore sur le terrain. Alors mon objectif aujourd'hui est d'aider le club et mes partenaires au maximum et de prendre du plaisir chaque jour".
Toujours aussi motivé à venir aux entraînements et à rester en place jusqu'à la fin des matchs qu'il dispute, le Niçois d'adoption ne compte pas les années. Pour lui, tout est une question de ressenti, dans la tête et dans le corps. Une autre manifestation de son professionnalisme et son amour pour le football.
"Dans ma tête je pense que j'ai encore un an et demi devant moi avec un bon niveau. Je ne veux pas trop laisser l'avenir ouvert en me disant que je peux jouer jusqu'à 45 ans. Aujourd'hui je pense vraiment que juin 2025 on arrête. Sauf si la situation est spéciale à ce moment-là". Une belle aventure niçoise, un titre à aller chercher en Ligue des champions, ou encore un autre objectif pourrait donc motiver le "Commandant" à rester. Envisager son après-carrière n'est pas encore à l'ordre du jour non plus.
"Chaque jour à l'entraînement je vais montrer que c'est moi qui dois jouer. A chaque entraînement ça va être la guerre ! Et ça va aider mon partenaire à progresser. J'ai envie de me concentrer sur le présent. Souffrir avant que ça arrive c'est souffrir deux fois et c'est souffrir longtemps. Et moi je veux avoir mal seulement au moment où j'arrêterai. Et je dirai même que c'est l'inverse. Je veux en profiter au maximum. Prendre un maximum de plaisir aux entraînements. A chaque match".