À Nice, le flou subsiste toujours autour du futur de Digard
Digard, 36 ans, dirigera Nice (9e) samedi pour la 25e fois cette saison, la 21e fois en L1. Pour la dernière fois ? "Je ne sais pas", assure-t-il.
Lors de son intronisation après le départ de Lucien Favre, ses dirigeants avaient indiqué qu'il serait en poste "jusqu'à nouvel ordre". "Il n'y a toujours pas eu (de nouvel ordre), sourit-il. Au moins jusqu'à samedi. Dans ma tête, il n'y a pas de date (de fin, ndlr). Dans un autre club, je vivrais ça autrement. J'aurais réagi autrement. Mais, là, il y a l'affect. Je veux que cette équipe progresse. Et qu'on garde de moi l'image de quelqu'un investi jusqu'au bout."
Les hautes sphères d'Ineos ont un dossier plus important à régler : l'offre de rachat de Manchester United formulée par le grand patron Jim Ratcliffe. Mais, les réflexions et les luttes d'influences internes alimentent la chronique. Les rumeurs ont récemment fait de Graham Potter, licencié de Chelsea en avril, le profil souhaité par certains, ou de Thiago Motta, actuellement à Bologne, l'entraîneur voulu par d'autres. Impassible, Digard, encore sous contrat la saison prochaine, poursuit sa mission.
Reprise planifiée
Aucune réunion n'est prévue concernant son avenir. "Oui, j'y pense", reconnaît-il. "J'aimerais savoir. Mais pour moi, je ne suis pas la priorité. Et, ça ne m'empêche pas de travailler."
En collaboration avec son staff et le directeur sportif Florent Ghisolfi, son interlocuteur quotidien qui souhaiterait le conserver mais à qui sa direction a aussi demandé de se pencher sur le profil d'entraîneurs susceptibles de le remplacer - Franck Haise et Régis Le Bris ont également été évoqués -, Digard a planifié la reprise estivale.
"C'est là où se construit une saison, avance-t-il. Je suis là pour le bien du club, et pour que l'équipe se prépare au mieux pour la saison prochaine. Avec ou sans moi, c'est un devoir de bien préparer les joueurs."
Avec Favre, Nice tournait à 1,23 points/match. Depuis la nomination de Digard, Nice en est à 1,7. Malgré un terrible avril (nul à Angers, trois défaites consécutives en L1, élimination européenne) qui a plombé la saison et correspondu à la révélation de "l'affaire Galtier", cette moyenne correspond à celles des équipes européennes. Après d'excellents résultats dès sa prise de fonction (victoires à Lens, Marseille, Monaco et contre Lille), le soufflet est retombé. Digard s'y attendait.
"On ira à la guerre pour lui"
Il aurait pu être emporté après l'élimination européenne à domicile contre Bâle, "mon plus grand regret", avoue-t-il. Mais, il a redressé la barre. Nice reste sur une excellente deuxième période à Montpellier (3-2).
"Le signe qu'on n'a lâché ni le match, ni le coach", explique le capitaine Dante. D'ailleurs, outre le Brésilien, les joueurs, de Khephren Thuram à Aaron Ramsey, en passant par Hicham Boudaoui ou Jean-Clair Todibo, vantent les mérites de Digard.
Lorsqu'on lui demande si le club, habitué aux mouvements, doit encore changer d'entraîneur Dante, habile communicant, poursuit : "Il est délicat de parler de ça parce que je respecte beaucoup notre coach et je respecte aussi les gens qui travaillent au club et devront prendre une décision. Ce que je peux assurer, c'est que si le coach reste, on sera ravi et on ira à la guerre pour lui."
En attendant, Digard aura vécu "une formation accélérée" et "absolument tout connu en terme d'émotion" cette saison. La saison prochaine, il poursuivra sa formation au BEPF et travaillera comme entraîneur. Soit comme N°1 à Nice, soit comme adjoint, voire comme N.1 ailleurs. "Tout est envisageable, rien n'est figé", conclut-il.