Au PSG, Luis Enrique s'apprête à faire le tri
Luis Enrique, qui a beaucoup protégé ses joueurs dans ses propos à la presse au cours de la saison, a changé de tonalité depuis le revers à domicile contre Toulouse (1-3), qui a teinté d'amertume la soirée de célébration du titre dimanche dernier au Parc des Princes.
"Nous sommes très déçus", avait-il d'abord lâché alors que le trophée venait d'être soulevé. Mardi, en conférence de presse avant le match en retard à Nice (2-1), il a mis une grosse pression sur ses joueurs, très inhabituelle.
"J'ai dit à mes joueurs, aucun des matches joués avec le maillot du PSG ne peut être quelconque. Ces matches à venir sont sans enjeu puisque nous avons gagné la Ligue 1, mais il y a la finale de Coupe de France (le 25 mai à Villeneuve-d'Ascq contre Lyon, NDLR) et il faut arriver préparés", a-t-il prévenu.
"Message clair"
Au-delà de cet objectif majeur de la saison qu'est la Coupe de France, que le PSG n'a plus gagnée depuis trois ans, Luis Enrique veut insuffler une rage de vaincre permanente à ses joueurs : "Ce qui importe, c'est qui veut porter les couleurs, qui veut représenter la capitale, les supporters, se donner à 100 % que ce soit en match amical ou en finale de la Ligue des champions".
Et l'Espagnol de manier le bâton : "Tous les joueurs ne peuvent pas jouer au PSG, l'attitude, l'engagement doivent toujours être à leur maximum. Celui qui n'est pas préparé, qui ne veut jouer que quand ça l'intéresse, qui a d'autres priorités liées a des intérêts individuels qui ne sont pas ceux de l'équipe, ça ne m'intéresse pas, et il ne jouera pas au PSG, c'est un message clair et direct".
La mention d'"intérêts individuels" fait penser à Kylian Mbappé, contre qui l'entraîneur a mené une guerre froide en seconde partie de saison, mais de fait l'entraîneur ne le vise qu'à la marge. En effet, la superstar va partir cet été et la question de son amour des "couleurs" ne se posera plus.
Deux options à chaque poste
Luis Enrique est plutôt mécontent de l'attitude et du niveau de joueurs qui ont pourtant encore tout à prouver : Carlos Soler, Marco Asensio, Lee Kang-in, Manuel Ugarte ou encore Milan Skriniar, titulaires lors de la déroute contre Toulouse. Interrogé, par exemple, sur Ugarte, recrue à 60 millions d'euros l'été dernier, le coach ne l'a pas défendu, renvoyant à plus tard le "bilan" à son sujet.
Le PSG ne dispose pas en l'état d'un "deuxième onze" compétitif, un problème quand Luis Enrique dit vouloir disposer de "deux options à chaque poste".
Il a d'ailleurs brandi la menace du recrutement très fourni que le PSG devrait effectuer lors du mercato, grâce à des marges financières énormes après le départ de Mbappé : "Il va y avoir un renfort dans chaque ligne, ça, c'est aussi un message pour les joueurs actuels, je veux deux joueurs pour chaque poste, que ça soit dur de jouer au PSG".
"L'équipe doit être à la hauteur du club, et des supporters, celui qui n'est pas dans cet esprit ne pourra pas s'inscrire dans l'avenir du club", "il faut vouloir être un joueur différent", "on va voir qui peut l'être" en cette fin de saison…, a-t-il averti.
L'équipe remaniée qui s'est présentée à Nice a visiblement entendu le message en allant gagner de manière convaincante contre l'un des deux seuls clubs à avoir infligé au PSG une défaite en Ligue 1 cette saison.
À Metz, Luis Enrique attend que les joueurs cadres dont il s'est passé à Nice suivent l'exemple : Kylian Mbappé – dont ce sera le dernier match en Ligue 1, avant son ultime match avec le PSG en Coupe de France –, Ousmane Dembélé, Achraf Hakimi ou encore Nuno Mendes.