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Dans les coulisses de l'Academy de l'AS Monaco, un an après la création du groupe Elite

L'Academy de l'AS Monaco tient sa philosophie des années 60, époque quand a été créé le centre de formation (1969).
L'Academy de l'AS Monaco tient sa philosophie des années 60, époque quand a été créé le centre de formation (1969). AS Monaco
L’Academy de l’AS Monaco a lancé la saison dernière son groupe Elite, dans une volonté de former toujours mieux les jeunes talents de demain. Pascal De Maesschalck, directeur du développement des jeunes joueurs, revient, pour Flashscore France, sur la première année de cette équipe et sur le travail, d'un point de vue plus global, du centre de formation monégasque.

Un tradition française. La formation fait partie des piliers de notre football. Lorsque le sélectionneur national de l'époque, Georges Boulogne, met en place avec la FFF, en 1970, la Direction technique nationale et un plan de formation, il est certain que ce dernier aurait apprécié de voir les résultats 50 ans plus tard. 

Nous autres, fans et amoureux de football, avons tous rêvés un jour ou l'autre d'entrer dans les plus grands centres de formation de l'Hexagone. Chaque époque a connu ses écoles. Les années 70-80 – celles qui sont contemporaines Boulogne –, ont été marqués par la création de celles de Sochaux, Nantes et Saint-Étienne, puis, plus tard, celle du Havre, entre autres. 

Cependant, certains clubs avaient déjà eu l'œil et avait déjà misé sur sa jeunesse, comme l'Olympique Lyonnais (1961) et l'AS Monaco (1969), qui n'a jamais échappé à la règle. Une tradition monégasque, également, donc. Derrière cette incroyable réussite de la formation de l'ASM au fil des générations, une philosophie initiée au début des années 60 par Lucien Leduc et Louis Pirroni naît et, ensuite, se structure au milieu de la décennie suivante sous l’impulsion d’Ange Vaccarezza, alors secrétaire administratif du club.

Visionnaire, ce dernier se lance dans la création d’un centre de formation en 1968, dans le but de se constituer un réseau d’observateurs chargés de dénicher les jeunes talents sur l’ensemble du territoire français. Ainsi est né l'un des plus grands centres de formation de notre pays, qui a vu passer des joueurs tels que Jean Petit, Claude Puel, Manuel Amoros, Emmanuel Petit, Lilian Thuram ou Thierry Henry… et Kylian Mbappé

Pascal De Maesschalck, le directeur du développement des jeunes joueurs
Pascal De Maesschalck, le directeur du développement des jeunes joueursAS Monaco

Forcément, aujourd'hui, la direction en place du club continue de maintenir cette tradition de plus de 60 ans. « Ici, à l'AS Monaco, que ce soit notre direction, notre président, il y a une véritable volonté de travailler avec les jeunes joueurs. Notre coach (Adi Hütter) sait travailler avec des jeunes joueurs. Notre directeur de football (Thiago Scuro) a aussi toujours travaillé avec des jeunes joueurs. Cela fait partie de notre philosophie », nous explique Pascal De Maesschalck, l'actuel directeur du développement des jeunes joueurs de l'ASM

Le club monégasque a développé un savoir-faire exceptionnel en la matière et, dans cette optique de former toujours mieux les jeunes talents de demain, le club a lancé la saison passé son groupe Elite. Une équipe qui se veut flexible et qui a un bienfait à double sens pour l'équipe première et les jeunes joueurs proches de la maturation. Et une « logique » qui donne l'occasion aux « pros de commencer la saison avec neuf joueurs de l'Academy ».

Le Groupe Elite, synonyme de flexibilité 

Officialisé le 30 juin 2022, l'AS Monaco décide de créer ce groupe après une réflexion sur son projet global de développement de jeunes potentiels. Deux buts sont tracés par les Rouge et Blanc : optimiser le temps de formation des jeunes joueurs et les confronter plus facilement aux exigences du professionnalisme. Pour cela, l'équipe intègre la Premier League International Cup, une compétition regroupant les meilleurs clubs européens de moins de 23 ans, et notamment les plus prestigieux clubs de Premier League

Mais pour Pascal de Maesschalck, les matches disputés dans cette compétition ne seront pas les seuls. Pour « pousser le curseur » plus haut, l'ensemble de l'équipe a disputé pour sa première saison un total de 41 matches entre ceux du championnat (26) et les amicaux.

« C'était notre envie première, assure le directeur du développement des jeunes joueurs. L'une des questions était de savoir si nous allions pouvoir trouver des adversaires. Finalement, on en a trouvé : 41 équipes de 13 pays différents. De ce fait, on a joué contre des équipes de cultures différentes, ce qui était notre ambition au départ. Nous avons joué contre les meilleures académies d'Europe et de France. Notre dernier match joué a été celui contre l'OL, une belle académie. Et, cela, nous voulons continuer également à le faire : jouer contre des équipes françaises. »

Le Groupe Elite lors d'un match amical
Le Groupe Elite lors d'un match amicalAS Monaco

Le groupe Elite, qui concerne principalement des éléments âgés de 19 à 21 ans, jouit de sa flexibilité au niveau calendaire et cette possibilité de pouvoir affronter les meilleures académies européennes, mais aussi sur une souplesse au niveau de la préparation et de la programmations quotidiennes du travail de ses jeunes promesses. 

«À ce niveau-là, nous étions contents. Pour nous, l'un des critères primordiaux au moment du lancement, c'était d'optimiser le temps d'entraînement de nos joueurs avec les pros. Et cela a bien fonctionné. On a calculé tous les jours d'entraînement de nos jeunes, joueur par joueur, avec les pros. Que ce soit durant la trêve internationale, comme lors du J+1 (lendemain de match) : nos jeunes joueurs ont toujours eu l'opportunité de rejoindre le groupe pour se montrer. »

Une aubaine pour des Eliesse Ben Seghir, Edan Diop, Mala Bamba, Soungoutou Magassa et autres Malamine Efekele, ce qui a porté ses fruits sur deux aspects : ses jeunes ont pu goûter au niveau de l'équipe première et montrer leur niveau au coach, et ce dernier a pu les découvrir. Ses séances leur ont donc permis de « prendre en expérience, mais aussi d'évaluer leur niveau et leur talent par rapport à celui des pros ».

Les jeunes devant l'entrée de la Diagonale
Les jeunes devant l'entrée de la DiagonaleAS Monaco

Engagé jusqu'en 2022 dans le Championnat de France de National 2, l'AS Monaco prend alors un virage drastique du point de vue de l'adversité et des styles de jeu que son Groupe Elite affrontera. Un autre point important pour la direction au moment de créer cette section. Habitué à affronter chaque week-end des blocs bas qui jouent en contre-attaque, qui se renferme encore plus une fois un but inscrit et avec la pression du résultat, en Premier League International Cup, cela change. On y trouve une véritable diversité d'un point de vue tactique, ce qui permet aux jeunes joueurs de pouvoir travailler face à différentes situations de match. Un pas de plus vers le monde pro. 

« Le premier défi sportif était de jouer contre des systèmes tactiques différents. On fait face à des adversaires qui jouent différemment chaque semaine : 3-5-2, 4-4-2, 3-4-3, etc. Ensuite, il y a l'importance de vouloir gagner des matches. Gagner doit faire partie du développement. Il faut habituer le joueur au goût de la victoire, car cela fait partie du process et du football. En seconde partie de saison, on a gagné plus de matches que l'on a perdu – la première partie avait été axée sur progression du groupe. »

Pascal De Maesschalck s'amuse alors à prendre pour exemple la double confrontation contre Chelsea comme anecdote : « Tout sauf amical (rires)... Aller-retour, on a perdu là-bas et on a gagné ici. Et ce genre de match permet le développement et la progression, avec la volonté d'avoir comme philosophie la gagne »

L'Academy comme vocation 

Pour sa première année, le Groupe Elite est donc une réussite pour les Monégasques. Il a entre autres permis l'émergence d'un joueur comme Eliesse Ben Seghir, qui, dès ses 45 premières minutes disputées en Ligue 1, a paru être comme un poisson dans l'eau. C'était à l'Abbé Deschamps, le 28 décembre 2022, et il met 13 minutes pour inscrire son premier but dans l'élite. Il s'offre alors un doublé à la 85ᵉ minute. Une première digne des plus grands : à 17 ans et 315 jours, le Français est devenu le plus jeune joueur à marquer un doublé pour l'ASM en Ligue 1, après Thierry Henry contre Lens en 1995 (17 ans et 255 jours). 

Vous l'aurez compris, les talents traversent les générations chez les Rouge et Blanc. Pour les emmener au plus haut niveau, le club s’appuie sur La Diagonale, qui rassemble les différentes promotions de l’Academy et le Centre de performance. Là-bas, les jeunes joueurs du Groupe Elite, mais aussi des U19 et des U17, sont confrontés plus facilement aux exigences du professionnalisme.

« On a gagné la coupe Gambardella, mais le plus important, selon moi, c'est que l'on a joué avec beaucoup de joueurs U17 et quelques joueurs U18. Ce qui veut dire que l'entente entre les coachs est au beau fixe. Les meilleurs éléments U18 s'entraînaient avec le Groupe Élite et les meilleurs éléments U19 avec le groupe pro. Le lien entre les personnes se fait obligatoirement, cela valorise le talent de chacun et cela parfait leur formation », nous raconte-t-il. 

Yannick Dodo, joueur des U17
Yannick Dodo, joueur des U17AS Monaco

L'AS Monaco fait de la place aux jeunes, car l’ASM laisse la place aux jeunes. Donc les jeunes vont là-bas. Ils font partie des premiers choix des jeunes dans l’hexagone : c'est un cercle vertueux qui s'est créé sur le Rocher. Et ce n’est pas le fruit du hasard si ce club a réussi de belles choses dans les années 2010, comme le titre de Ligue 1 lors de la saison 2016-2017, avec l'explosion d'un certain Kylian Mbappé.  

« Renforcer l'impact sur l'équipe première n'a pas été que le travail du groupe Elite. C'est aussi celui de l'Academy. Et tout démarre avec le recrutement, qui cherche les bons profils. Des profils qui ont assez de talent pour se montrer. Ensuite, il y a le travail du staff U17, U19 et groupe Élite, avec la particularité et la volonté, dans la post-formation, de créer quelque chose d'exceptionnelle et de pertinent pour nous. C'est cette dynamique, entre les trois groupes, qui nous permet de bien fonctionner », explique Pascal De Maesschalck

Conclusion, l'Academy déteint positivement sur l'équipe première. Et quand vient l'heure de montrer ce qu'ils valent, les jeunes le font, comme dimanche dernier face à Clermont : « au stade Gabriel-Montpied, on a Eliot Matazo qui fait la passe décisive à Maghnes Akliouche : c'est un but 100 % Academy. On a finalisé ce match avec quatre joueurs de l'Academy sur la pelouse ». Une fierté pour celui qui est arrivé à son poste il y a deux saisons. 

Dans ce contexte, on s'imagine que disputer la Youth League pour les jeunes Monégasques serait avantageux et aussi une belle manière de montrer à l'Europe la qualité de la formation Rouge et Bleus. Pour Pascal De Maesschalck, il n'y a aucun doute : « ce serait super de jouer ce genre de compétition, la meilleure de sa catégorie en Europe selon moi ». Qui sait, peut-être l'année prochaine ?

Des jeunes de l'Academy lors d'une excursion dans le centre de Monaco
Des jeunes de l'Academy lors d'une excursion dans le centre de MonacoAS Monaco
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