Dimitri Payet, les derniers feux ?
Pour une gifle au visage de Yannick Cahuzac, adjoint de l'entraîneur lensois Franck Haise, le meneur de 36 ans a été sanctionné de trois matches de suspension ferme plus deux avec sursis. Dans un communiqué publié jeudi, l'OM a néanmoins annoncé vouloir faire appel de cette sanction, qu'il estime "prononcée au mépris des principes élémentaires de procédure et du règlement disciplinaire de la LFP".
En attendant cet éventuel recours, Payet pourra jouer samedi à Lille, où l'OM tentera de s'imposer pour conserver une chance de chiper à Lens la deuxième place directement qualificative pour la Ligue des champions. Mais sa saison risque ensuite de s'arrêter là, alors que l'OM affrontera encore Brest au Vélodrome et Ajaccio en Corse.
Au vu de son temps de jeu minime cette saison, l'absence de Payet pour les deux dernières foulées du sprint pourrait être jugée anecdotique. Mais le capitaine de l'OM n'est pas un joueur tout à fait comme les autres, comme l'a rappelé Mattéo Guendouzi avant la victoire contre Angers (3-1).
Montrer les muscles
"Ça n'a pas été facile pour lui, mais il a toujours été là pour le groupe. Il apporte beaucoup de sérénité, de qualité technique et de leadership. Il nous parle avant les matches, il nous motive. On a toujours besoin de lui sur le terrain et en dehors", a ainsi expliqué le milieu de terrain de l'OM.
Et de fait, Payet a montré lors des trois dernières journées qu'il pouvait encore, en dépit d'un football qui ne lui est plus très adapté, peser sur le destin de son club.
Contre Auxerre (victoire 2-1), son entrée en jeu conjuguée à celle de Guendouzi alors que l'OM était encore mené a fait basculer le match. Face à Lens (défaite 2-1), son but inscrit en fin de match n'a pas suffi à sauver le résultat, mais la qualité de son entrée a convaincu Tudor de lui offrir une rare titularisation le week-end dernier contre Angers.
Au total, il n'y en a eu que 11, toutes compétitions confondues, pour six victoires seulement, et elles n'ont pas toutes été très convaincantes. Mais face à la lanterne rouge de L1, Payet a livré un début de match de haut niveau avant d'être décisif en inscrivant le but du 2-1, fêté en montrant les muscles devant les virages.
Comme Mandanda ?
Au moment de sa sortie peu après l'heure de jeu, puis encore au moment du tour d'honneur, tout le monde a ensuite guetté l'attitude du N.10 marseillais. Car la sanction de la commission de discipline était prévisible et l'on se doutait alors que ce match contre Angers était probablement le dernier de sa saison au Vélodrome. Et un peu plus que ça ?
Payet est encore lié à l'OM pour une saison, la dernière de ce fameux contrat de "Marseillais à vie" signé par l'ancien président Jacques-Henri Eyraud et qui n'a jamais emballé l'actuelle équipe de direction.
Mais sa fin d'exercice réussie ne peut pas faire oublier qu'il est loin d'être un titulaire dans l'esprit de Tudor, dont le football tout en intensité s’accorde mal avec les qualités et les moyens physiques déclinants de l'ancien international.
Alors si le technicien croate reste à Marseille, Payet acceptera-t-il de repartir une saison de plus avec ce statut bancal de capitaine-remplaçant ? Voudra-t-il chercher plus de temps de jeu ailleurs, comme Steve Mandanda, il y a un an ? Préfèrera-t-il anticiper sa fin de carrière et activer plus tôt que prévu l'option de reconversion incluse dans son contrat ?
Au-delà du match de samedi à Lille, rien n'est sûr, mais Valentin Rongier, l'autre capitaine de l'OM, a tout de même donné quelques éléments de réflexion vendredi : "Même si j'étais dans la confidence, je ne vous le dirais pas", a-t-il d'abord souri. "Mais je crois que dans sa tête, il n'est pas prêt à arrêter. Je peux me tromper, mais il n'a jamais laissé entendre ça."