Entre l'OGC Nice et l'OL, un classique de Ligue 1 aux contextes sportifs contrariés
À moins d'une semaine de la fin du mercato, l'OGC Nice et l'Olympique Lyonnais s'affrontent ce dimanche soir à l'Allianz Riviera (20h45). Une affiche alléchante de Ligue 1, mais qui se présente dans un climat de doute pour les deux équipes.
D'un côté, les Aiglons, à qui ils ne leur restent plus que quelques jours pour boucler leur effectif, une situation inespérée en début d'été. Sur le terrain, ça ne perd pas, mais ça ne gagne pas non plus : deux nuls, un partout, contre le LOSC, à domicile, et Lorient, à l'extérieur.
En face, c'est une équipe malade qui se déplace en Côte d'Azur. Après deux journées de championnat, les hommes de Laurent Blanc ne démarrent pas. Deux défaites et pas n'importe comment : 2-1 contre Strasbourg, en Alsace, puis 4-1, à domicile, contre Montpellier. Suffisants pour commencer à se méfier du travail du champion du monde 98.
Lancer la saison malgré le mercato en épée de Damoclès
"Je suis très combatif. Chouineur, chiant, mais combatif. Beaucoup d'entraîneurs qui m'appellent, en ce moment, me disent de l'être. La prochaine fenêtre sera dans quatre mois. Je ne mets pas de pression, mais on a déterminé certaines choses, et j'essaie de faire en sorte que cela se réalise. Mais la décision de la DNCG a eu un impact très négatif sur le recrutement de l'OL."
Certes, sur le terrain, ça ne suit pas pour le moment. Mais lorsque vous commencez une pré-saison sachant que vous serez limités lors du mercato, cela a forcément un impact. Pour rappel, la Commission d'appel de la DNCG de la FFF avait décidé en juillet de sanctionner l'OL, en encadrant la masse salariale et les indemnités de transfert. Concrètement, les Gones pouvaient recruter, mais ces derniers devaient annoncer une limite du budget prévisionnel consacré au paiement des salaires.
Les mains menottées pour Laurent Blanc et son équipe. Par exemple, pour Ernest Nuamah, il faudra attendre après la rencontre contre Nice pour le voir débuter. Lyon doit équilibrer les comptes avant de pouvoir l'inscrire. Pas facile, surtout lorsque l'on lit les mots du coach français plus haut. Mais la question est la suivante : est-ce que cette situation a un impact sur le sportif au jour le jour ? Peut-être.
En tout cas, difficile d'expliquer la lourde défaite de la semaine passée contre Montpellier. Dans leur antre, les Gones se sont fait marcher dessus. À la 66ᵉ minute, les visiteurs menaient 0-3, profitant d'un non-match de leur adversaire et d'une grossière erreur du gardien lyonnais sur le premier but. L'éternel capitaine Alexandre Lacazette avait sauvé l'honneur trois minutes après, avant d'être expulsé suite à une faute de frustration. Signe que le contexte est tendu en interne.
"John Textor regrette encore plus que moi cette situation. Que l'OL a les moyens de recruter, mais qu'on nous l'interdit", a ajouté Blanc en conférence de presse. Les Lyonnais attendent encore la venue d'un numéro 6, à voir comment cela va se dégoupiller.
À Nice, sur le terrain, c'est bien mieux, mais dans les bureaux, le travail stagne. Bien entendu, la raison est différente. Dégraisser pour pouvoir acheter, c'est la logique suivie par Florent Ghisolfi, le directeur sportif de Nice, lors des premières semaines de mercato. Après avoir vendu Dolberg (5 millions d'euros, Anderlecht) et Stengs (6 millions d'euros, Feyenoord), ce dernier a pu aller chercher Jérémie Boga (18 millions d'euros). Malgré tout, à quelques jours du 1ᵉʳ septembre, ce dernier est dans une impasse : Billal Brahimi, Kasper Schmeichel et Alexis Beka Beka, les indésirables, n'ont pas encore reçu d'offre et le club ne peut pas finaliser les dernières recrues, comme Lucas Digne, sans ces ventes. Aussi, Jean-Clair Todibo attise les convoitises de la Premier League, notamment Manchester United. Une situation délicate à gérer pour le coach, Francesco Farioli, et son staff.
"Si d'autres peuvent arriver, c'est bien, mais on a déjà un groupe de qualité. S'il s'agit juste de prendre des joueurs pour faire du nombre, non ce ne sont pas nos intentions. Todibo ? Ces rumeurs existent depuis le début, donc on a développé des anticorps avec le staff. Il reste quelques jours de mercato et il reste une possibilité de rester avec nous et je m'en réjouis."
À côté de ça, sur le terrain, les Aiglons semblent mieux organiser après deux journées disputées que leur adversaire. Ces derniers ont à chaque fois mené au score, avant de voir Lille et Lorient revenir. L'aspect défensif et tenir un résultat paraissent être les axes de progression, à l'instant T, pour ce groupe. Face à l'OL, Nice semble être légèrement favori, ayant avec eux le facteur terrain. Si ces derniers ouvrent le score, il faudra peut-être aller chercher un deuxième pour se mettre à l'abri, sous peine de voir un défenseur central comme Diakité (Lille) arraché le nul dans le temps additionnel. Malgré tout, attention à la bête blessée.
"Lyon n'est pas à la place qu'il mérite, c'est une équipe avec de l'expérience. Ils ont une identité très claire qui aime presser haut. Il faudra être solide dans leur sortie de balle. Je pense qu'ils vont changer de système. Je pense que ce sera un match très compliqué, très difficile à préparer. C'est une équipe qui va venir avec le couteau entre les dents, donc j'ai insisté sur ce paramètre toute la semaine", a conclu Farioli. À présent, réponse ce dimanche soir, à 20h45.