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Farioli vs Gattuso : même nationalité, mais philosophie de jeu (presque) opposée

Eliott Lafleur
Farioli vs Gattuso : un duel qui promet.
Farioli vs Gattuso : un duel qui promet.AFP/Flashscore
Ce samedi soir, à 21h00, l'OGC Nice reçoit l'Olympique de Marseille pour ce qu'il semble être l'affiche du week-end en Ligue 1. Une opposition qui devrait aller plus loin qu'une simple rencontre entre deux cadors du championnat. Francesco Farioli et Gennaro Gattuso ne sont certainement pas guidés par la même identité de jeu.

L'un est arrivé au tout début de l'été, l'autre vient de débarquer dans la cité phocéenne, sur le papier, le match paraît déséquilibré, d'autant que Nice est en bien meilleure forme et prouve sa valeur semaine après semaine. 2ᵉ de Ligue 1 après 8 journées, les hommes de Farioli réalisent un très bon début de saison, certainement au-dessus des attentes convenues.

Dans le top 2 doté d'autant de points (16) à ce stade-là, ça ne leur était plus arrivé depuis six ans – signe que l'ancien adjoint de Roberto De Zerbi est sur la bonne voie. Et, ce samedi soir, il va pouvoir le prouver en prenant le meilleur sur son compatriote Gattuso, dont le CV, la personnalité et les inspirations semblent tout à fait différentes.

"En 2017-2018 lorsque Gattuso était au Milan et Farioli à Benevento en tant qu’entraineur des gardiens, ils s'étaient affrontés. D’ailleurs, cette année-là, les Stregoni avaient arraché un match nul à l’aller grâce à un but légendaire… du portier Brignoli à la 95ᵉ. Ils s’étaient même imposés à San Siro au retour ! Le bilan global penche tout de même du côté de Gattuso : 3 victoires en 5 matchs avec le Milan et le Napoli, contre 1 seule victoire pour Farioli (aucun avec Sassuolo)", indique Gautier Palomba, streameur, commentateur et spécialiste du football italien.

Le nouvel entraîneur de Marseille vient de reprendre en main (27 septembre) une équipe secouée par des tensions entre la direction et les supporters, et dont les résultats ne sont pas flamboyants. Défaite à Monaco, nul face à Brighton et victoire sur Le Havre, Gattuso risque d'avancer prudemment. De ces faits, nous risquons d'assister à une opposition de style.

Deux écoles de jeu bien différentes

Jeu de position pour l'un, du pragmatisme et de la "grinta" pour l'autre, les deux entraînements ne font pas jouer leurs équipes de la même manière. Depuis le début de saison, on voit des Aiglons appliqués, qui baignent franchement dans un environnement bien particulier. Farioli imprime sa patte avec une certaine aisance et ça fonctionne. Les résultats sont là, même si dans le jeu, ce n'est pas toujours flamboyant. Il n'empêche qu'il y a une véritable identité. 

6ᵉ équipe du classement avec la plus grosse possession de balle, l'OGC Nice cherche à conserver le cuir au maximum, malgré le fait que son technicien italien n'a pas hésité à s'adapter pour aller chercher la victoire face au Parc des Princes le mois dernier (3-2). Même si l'objectif est de trouver les espaces en faisant reculer le bloc adverse par des redoublements de passe réfléchis, on s'aperçoit que ces Aiglons sont capables de se métamorphoser face à des collectifs, peut-être, plus aboutis ou dotés d'individualités plus importantes. 

Face à Metz, là où l'équipe de Farioli peut commencer la rencontre avec le statut de favori, Nice n'a pas hésité à jouer son football. Et, cela a fonctionné avec la victoire au bout. Encore une fois, la production n'a pas été spectaculaire, mais les Aiglons savent ce qu'ils font. Avec un taux moyen de 86,9 % de passes réussies par match, ils sont parfois encore trop neutres, mais la prise de risque pourrait évoluer au fur et à mesure de la saison. On sent Francesco Farioli plutôt sûr de lui, tout en restant prudent, car il sait qu'il doit prouver avec des résultats.

"D’un côté, Farioli est une vraie surprise en Ligue 1 (et même en Italie, où l’on ne l’a pas beaucoup vu finalement). On parle quand même d’un jeune coach de 34 ans avec peu d’expérience qui, pour sa première aventure en tant que coach principal dans un club du “top 5” européen, performe avec un effectif loin d’être pléthorique. Beaucoup l'ont déjà observé : il prône un jeu de position avec une tactique léchée, la possession constituant quasiment une obsession (même s’il sait s’adapter à la physionomie et/ou au contexte de chaque match). Pas étonnant quand on sait qu’il fut dans le staff d’un certain Roberto de Zerbi pendant plusieurs années. C’est sans doute de là qu’il s’est inspiré et a bâti son identité de jeu", ajoute Gautier.

Inconnu du grand public, ce dernier s'est inspiré d'entraîneurs biberonnés par l'héritage du Guardiolismo. On le voit avec Brighton depuis plus d'un an, De Zerbi ne s'en cache pas et à terme, il ne serait pas surprenant de voir l'OGC Nice s'en rapprocher… en toute modestie.

Du côté de l'Olympique de Marseille, les doutes sont bien plus nombreux et c'est bien normal. Sur le terrain, on navigue à vue et Gattuso ne devrait pas se soucier de l'animation de jeu dans l'immédiat. Pourtant, il faut bien admettre que son équipe a été plutôt intéressante face au Havre il y a deux semaines. Dangereux dans le dernier tiers adverse, les Phocéens à la sauce milanaise ont les moyens de se procurer des occasions. Ce match à l'Allianz Riviera est le premier gros test pour l'ancien du Napoli.

Et, justement, celui qui a entrainé au Milan également ces dernières années ne s'était pas distingué par une ligne conductrice claire. Gattuso a montré qu'il voulait une implication totale de ses joueurs et cela devrait suffire aux supporters pour le moment. D'ailleurs, ils pourraient bien surprendre les Niçois en parvenant à imprimer un gros rythme avec et sans ballon.

"De l’autre, je ne pense pas me fourvoyer en disant que Gattuso soit un moins grand tacticien que Farioli. Mais, attention : son profil d’entraineur ne se résume pas à la transposition de l’image du joueur qu’il était. Certes, son approche est beaucoup plus rationnelle ; c’est avant tout un meneur d’hommes capable de redonner confiance à un groupe. Cependant, son intention reste de récupérer le contrôle du ballon (et par extension du match) grâce à un bloc équipe bien en place. Difficile de mettre son style en corrélation avec un autre, même si l’on distingue quelques similitudes sur certains aspects – Tudor dans l’intensité par exemple."

Le travail va surtout être mental et l'Italien doit redonner de la confiance à un groupe relativement talentueux. Capable de s'adapter à n'importe quelle adversaire, son collectif pourrait s'avérer être un sacré caméléon. Faire le dos rond lorsque l'adversaire est supérieur, monopoliser la balle dans le camp adverse quand l'opposition paraît plus faible, tel serait l'adage. Mais face à Monaco, ils n'ont pas démérité et sur la pelouse azuréenne, on pourrait être surpris.

France gouvernement

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