Certaines personnes vous le diront : il n'est jamais très judicieux de se remettre avec son ex. Julien Stéphan a pourtant été choisi par le Stade Rennais pour prendre la suite de Bruno Génésio, et retrouver l'équipe qu'il a laissée il y a deux ans et demi. Un choix pas forcément surprenant mais qui pose question. Parti après de très mauvais résultats glanés lors de la saison 2020-21 (seulement un match gagné jusqu'en janvier), on peut se demander s'il est vraiment la solution aux soucis d'un Rennes en manque d'inspiration et d'efficacité face au but.
Redresser une équipe partiellement connue
Après 12 journées, les Rouge et Noir font face à une situation compliquée. Plutôt en bonne posture en Ligue Europa puisque 1er de leur poule (3 matchs gagnés, 1 match perdu), mais gisant à la 13e position du Championnat, les joueurs bretons ont mal démarré leur saison. Ne parvenant pas à se rattraper, ils ont pris du retard, ce qui a provoqué la chute de Génésio.
Revenu au club, Julien Stéphan a désormais la responsabilité de faire remonter l'équipe et la faire avancer. Ce qui d'un côté, n'est pas impossible étant donné qu'il connaît plusieurs éléments qui la composent. En poste lorsqu'il se trouvait au club, Benjamin Bourigeaud, Steve Mandanda, Adrien Truffert ou encore Martin Terrier, savent évoluer sous sa coupe. L'autre majorité du groupe, en revanche, ne le connaît pas encore.
Il devra donc s'adapter au jeune effectif fondé par Génésio et l'amener à se montrer plus précis que jamais. Une tâche qu'il devrait être capable de relever au vu de son passif avec Romain Del Castillo ou d'autres joueurs, partis depuis en National.
A Rennes en 2023-24, le coach cherchera tout d'abord à adapter sa tactique aux besoins de l'équipe et contre n'importe quel adversaire. Mener une révolution au sein de l'attaque et la pousser à être plus impressionnante face aux défenses rivales arrivera sûrement ensuite.
"Son style, c’est plus la possession. Même si sur certains matches, ça ne le dérange pas de jouer en transition. Il sait aussi s’adapter, corrobore un joueur côtoyé en réserve. S’il faut défendre tout un match, ça ne le dérangera pas si ça le fait gagner. Il dit souvent : 'Moins on défend, plus on a le ballon et vice-versa'", avait témoigné le joueur actuellement brestois en 2021 à Ouest France.
Des antécédents questionnables
L'entraîneur a fait certains beaux jours du club. L'emmenant jusqu'à soulever la Coupe de France, en 1/2 de Ligue Europa et le qualifiant pour la première fois de son histoire en Ligue des champions, ses coups d'éclat ont été nombreux. Mais, comme souvent dans le football, une saison de plus a été de trop.
Et c'est bien l'une des raisons pour lesquelles, il pourrait éprouver des difficultés à apparaître comme l'homme de la situation. Ayant démissioné en mars 2021 à la suite d'un début de saison catastrophique, Stéphan se challenge à faire ce qu'il n'a pas réussi la dernière fois : relever l'équipe.
"On va essayer d'inverser la courbe de résultats, restaurer la confiance des uns et des autres et retrouver de la constance. Réfléchir avec l’ensemble du staff en échangeant avec les joueurs voir si on peut apporter quelques modifications en termes de structure d’équipe", s'est-il exprimé en conférence de presse ce lundi. Un but partagé avec Jacques Delanoë, président du conseil d'administration rennais. "L’ambition du club est intacte. Ce qui s’est passé là, c’est peut-être le prix à payer pour mieux progresser. C’est dans l’adversité qu’on voit les vraies capacités et la vraie grandeur d’un club. Je n’ai aucun doute que nous arriverons à atteindre l’ambition qui est la nôtre".
