L'OM encore et toujours loin du compte en Ligue 1
Un effectif imparfait
Le record d'affluence a été battu dimanche au Stade Vélodrome avec 66 115 spectateurs. Mais il y en avait déjà beaucoup moins dès la pause, quand le PSG menait déjà 3-0, et pas loin de moitié moins au coup de sifflet final.
Les Marseillais en avaient assez vu et ils connaissent le film depuis 2011, avec une seule victoire au Vélodrome contre le vieux rival parisien, en Coupe de France, il y a un an et demi. Depuis l'arrivée du Qatar au PSG, le Classique est au fond une vue de l'esprit et la rivalité entre les deux clubs se joue plus en tribunes que sur la pelouse.
Cette saison pourtant, un certain enthousiasme marseillais était né de l'arrivée de quelques noms qui font saliver, Adrien Rabiot, Mason Greenwood, Pierre-Emile Hojbjerg ou Roberto De Zerbi.
Mais ceux-là et les autres ont été redimensionnés dimanche face à des Parisiens dont l'effectif brille peut-être un peu moins que les précédents, mais qui a paru supérieur en tout et partout. Greenwood, sorti à la pause, a été totalement absent des débats, Rabiot a beaucoup couru dans le vide et n'a pas semblé encore prêt et Elye Wahi a été dévoré par les défenseurs parisiens.
Quant à l'arrière-garde marseillaise, encore une fois totalement remaniée par De Zerbi qui semble avoir une confiance toute relative en certains de ses défenseurs, elle a sombré à l'image du capitaine Leonardo Balerdi, auteur d'un inexplicable but contre son camp.
De Zerbi entre deux eaux
La défaite de dimanche est aussi bien sûr celle de De Zerbi, déçu et fâché après le match. "Ça n'est pas le match qu'on avait en tête et c'est un problème. On peut perdre, mais quand on porte le maillot de l'OM, on ne peut pas jouer sans personnalité ni courage. Ça vaut pour le coach comme pour les joueurs", a déclaré l'Italien.
Mais le nouvel entraîneur marseillais est en fait pris entre deux postures, parfois difficiles à concilier. Depuis son arrivée, il répète que le projet ne fait que débuter, qu'il doit se construire sur plusieurs saisons et qu'on ne peut pas transformer en un claquement de doigts une équipe qui a fini 8ᵉ du dernier championnat en candidat sérieux au titre. "Nous sommes nés il y a trois mois", a-t-il encore dit vendredi.
Mais c'est aussi lui qui assure que Marseille doit jouer chaque match pour le gagner, et avec la manière en prime. "On est l'OM. On doit jouer pour gagner, pour avoir le ballon. Ça ne sera pas facile contre les champions de France. Mais on doit avoir l'ambition d'être protagonistes, sinon il faut changer d'équipe", a-t-il ainsi dit vendredi.
Plus spectatrice qu'actrice, son équipe, qui reste tout de même troisième du championnat, n'a pas répondu à son appel et l'Italien a du pain sur la planche.
Impitoyables arbitres
Si l'OM a une excuse, c'est celle de l'arbitrage avec depuis le début de saison une série de décisions qui n'ont clairement pas été dans son sens.
Dimanche, Paris menait déjà 1-0 quand Amine Harit a été expulsé et les 20 premières minutes du match avaient déjà clairement établi qu'il y avait une classe d'écart entre les deux équipes. Mais la décision, sévère, de François Letexier d'exclure le Marocain pour un geste mal maîtrisé sur Marquinhos a de facto mis fin à la partie.
Ce rouge est le quatrième déjà reçu par l'OM en seulement neuf matchs de championnat et tous ont paru discutables, à des degrés divers. Le président Pablo Longoria et son conseiller Medhi Benatia ont déjà été suspendus pour avoir râlé contre les arbitres alors De Zerbi n'en a pas rajouté dimanche soir. Mais entre les suspensions et les matchs joués à 10, l'OM ne se facilite pas la vie.