Gradit, granit artésien
Il est probablement le défenseur central le moins coté du RC Lens. Pourtant, il est probablement le plus régulier, devant Kevin Danso et Facundo Medina. Jonathan Gradit ne paye pas de mine mais il fait ses matches, dur sur l'homme, à l'ancienne. À l'image de l'ensemble de son club, 2022-2023 a été sa saison la plus aboutie, avec 33 matches disputés agrémentés de 3 passes décisives et d'un but ô combien important contre l'OM à la 90e minute à Bollaert.
En L1, l'introduction contre Angers a été probante avec des statistiques éloquentes quant à son travail défensif : 14 actions défensives, 6 dégagements, 3 interceptions, 5 tacles et 1 passe clef. En revanche, son match n'a pas été immaculé avec 6 duels perdus sur 18, 3 fautes et 18 balles perdues.
Il a été beaucoup plus sobre contre Brest, même s'il a été meilleur dans les airs (5 duels remportés sur 6) qu'au sol (6/11). Mais c'est aussi l'écot à payer quand on est sollicité à outrance, quoique la première relance incombe prioritairement à Medina contre les Ty'Zefs (ce fut l'inverse contre Monaco).
La difficulté pour Gradit, outre le changement d'entraîneur, est de constamment changer de coéquipiers en défense. Ainsi, il a évolué à côté de Danso puis du prometteur Abdukodir Khusanov. Son piston a été soit Ruben Aguilar soit Przemyslaw Frankowski. Rien de nouveau par rapport à la saison dernière, mais suffisant pour éprouver quelques difficultés au moment de remettre la machine en route. Cependant, les automatismes passés ont contribué aux 7 points pris en 3 matches alors que le calendrier n'était pas donné.
Mikautadze attend le déclic
Il fallait bien un appel de son club formateur pour infléchir la décision de Georges Mikautadze de rejoindre l'AS Monaco. Excellent pendant l'Euro avec la Géorgie, l'attaquant en cale sèche à l'Ajax pendant la première moitié de saison a retrouvé le goût du jeu en retournant à Metz où il a été tout proche de sauver les Grenats quasiment à lui seul.
John Textor a sauté sur l'occasion, déboursé 18.5M€ hors bonus pour rapatrier à Lyon le "Roi Georges". Effectivement, l'association avec Alexandre Lacazette a de quoi faire saliver. Or depuis le début de saison, Mikautadze n'y est pas tout à fait et prend encore les mesures de son nouveau costume.
Son penalty loupé contre Rennes ne l'a pas mis en confiance, même s'il n'a manqué que deux passes (25/27, dont une passe clef). Or il était resté relativement loin de la surface bretonne et son xG de 0.94 a surtout mis en avant son manque de réalisme, sans même évoquer ses 3 duels remportés 15 avec un cinglant 0/6 dans les airs.
Contre Monaco, il n'a pas échappé au marasme collectif alors qu'il est entré dès la 17e minute en remplacement d'Ernest Nuamah blessé. Certes il a touché 38 ballons mais il n'a pas tenté le moindre tir et a de nouveau été dominé dans les duels.
Un regain a été visible contre Strasbourg... mais ce n'est pas à son avantage. Si sa carte des passes est fournie, elle ne traduit pas la réalité de la rencontre : il est sorti à la 59e minute alors que les Alsaciens menaient 3-1 et c'est son remplaçant, Gift Orban, qui a signé le doublé de la victoire alors que le Nigérian avait reculé dans la hiérarchie notamment en raison de la venue du Géorgien.
Dans la zone de Gradit, Mikautadze n'aura pas la tâche facile et la pression sera d'autant plus vive qu'il paraît déjà en situation délicate. Sa place de titulaire n'est d'ailleurs pas assurée. Peut-être qu'une entrée en jeu avec comme objectif de profiter de la fatigue adverse serait la meilleure solution pour Pierre Sage... et pour Mikautadze lui-même.
