Minamino, réveil tardif mais apprécié sur le Rocher
« Je sais que c'est très tôt pour parler du titre, je sais que c'est difficile de le gagner. Mais on a une bonne équipe et on veut gagner des trophées. » Après sa prestation réussie contre Strasbourg (un doublé et une passe décisive pour une victoire 3-0), Minamino a planté le décor. Lui et Monaco entendent rester toute la saison sur le devant de la scène.
À 28 ans, le milieu international japonais (47 sélections) passé par Salzbourg et Liverpool parle peu et ne lâche pas de parole en l'air. Si son ambition est débordante, c'est qu'il compte rattraper le temps perdu. Avec 25 rencontres disputées toutes compétitions confondues (dont 18 en L1) pour un famélique but inscrit et quatre petites passes décisives, il avoue avoir « vécu une saison dernière très difficile ».
À Monaco mais aussi avec sa sélection où, déclassé, il a traversé la Coupe du monde comme un fantôme, ratant même son tir au but en 8ᵉ de finale contre la Croatie (1-1, 1 tab à 3).
« Ce penalty raté a été très dur pour moi », a-t-il ensuite admis. Revenu en Principauté où il vit seul et où il reconnaît ne pas forcément faire grand-chose en dehors d'« un peu de shopping », Minamino a pu compter sur son pote Ismaïl Jakobs pour ne pas décrocher.
Cette saison, l'arrivée d'Adi Hütter l'a ensuite requinqué. « Je pense qu'il était content de mon arrivée », sourit d'ailleurs le technicien autrichien qui a dirigé Minamino à Salzbourg, lors de son arrivée en Europe.
« Encore m'améliorer »
« Même si c'était il y a dix ans, il sait ce que je demande sur le terrain et quel être humain, je suis », assure-t-il. Leur première collaboration n'ayant duré que six mois, elle ne peut cependant pas totalement expliquer le nouveau visage affiché ces dernières semaines par le joueur.
« Il a une meilleure condition physique que par le passé », explique ainsi Hütter. « Il a beaucoup travaillé en avant-saison (...) Ses mouvements, son travail, sa capacité à voler des ballons et son calme… J'aime le joueur qu'il est devenu, expérimenté, adapté à la culture européenne et moins timide qu'à 19 ans. »
« Il a la confiance du coach et la lui rend bien », note de son côté Youssouf Fofana. « On a tous ressenti qu'il était différent depuis la préparation. »
Enfin réveillé, Minamino ne compte pas s'arrêter en chemin. « Je veux parvenir à jouer chaque match et continuer d'être bon », insiste-t-il. « J'espère marquer et faire beaucoup de passes décisives pour aider l'équipe dans ses objectifs. » « Je me sens bien actuellement et je suis heureux », continue le Japonais. « Mais je sais que je dois encore m'améliorer. Je ne sais pas si on voit le meilleur de moi-même. Je veux donner et montrer encore plus aux supporteurs monégasques. »
Avec Hütter qui l'apprécie et le fait évoluer juste derrière Wissam Ben Yedder, « la position que je préfère », Minamino commence seulement à justifier les 15 millions d'euros déboursés la saison dernière pour son transfert en provenance de Liverpool. Sur le Rocher, on apprécierait que cette embellie se poursuive dès ce vendredi soir à Nantes lors de l'ouverture de la 3ᵉ journée de Ligue 1. Et, qu'elle dure de longs mois…