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Parce qu'il le mérite, il faut sauver le soldat Tudor actuellement en proie aux rumeurs

Eliott Lafleur
Y aura-t-il une saison de plus pour Tudor à l'OM ?
Y aura-t-il une saison de plus pour Tudor à l'OM ?AFP
Battue deux fois dans les Hauts-de-France en l'espace de deux semaines, l'équipe d'Igor Tudor a probablement dit au revoir à la 2e place de Ligue 1, synonyme de qualification directe pour la prochaine phase de poules de Ligue des champions. Ainsi, l'entraîneur croate serait (malheureusement) remis en cause.

Samedi soir, l'Olympique de Marseille a concédé une défaite embarrassante dans la quête de la 2e place chez le LOSC (2-1). Dans la foulée, des rumeurs ont émergé concernant un possible départ d'Igor Tudor à l'issue de la saison. En cause, le fait de s'être fait doublé par le RC Lens dans le run final. 

Mais hormis le fait qu'il n'y a rien de concret pour le moment, le Croate a fait des Phocéens des candidats au titre au sortir de l'hiver. Un accomplissement plutôt costaud, qui se confirme aussi bien dans les chiffres que dans le jeu. Voici pourquoi Tudor mérite largement de rester sur le banc marseillais la saison prochaine.

Une saison presque historique

Il faut être honnête, ce qu'a réalisé cet OM-là à domicile est proche de l'impardonnable, dans le sens où le Vélodrome doit être un avantage. Cette saison, on a eu le sentiment inverse beaucoup trop de fois. Et il est difficile de le justifier seulement par la pression. Celle-ci est là depuis toujours et surtout inhérente au club. 

De plus, il n'y avait pas énormément d'attentes autour de l'arrivée de Tudor et ce qu'il pouvait faire de son nouveau collectif. Oui, le potentiel était là (il l'est toujours), mais la mayonnaise n'était pas certaine de prendre pour beaucoup d'observateurs. En ce sens, la première saison du Croate en France est une réussite. 

Mais lorsqu'on regarde le bilan à domicile, Marseille est 5e après avoir récolté 34 points, soit six de moins que Lille par exemple - 15 de moins que Lens ! La différence se fait principalement là et ces critiques sont évidemment audibles. Surtout qu'en regardant de plus près, certains résultats laissent forcément un goût amer en bouche : matches nuls face à Montpellier, Strasbourg, Monaco et Rennes et défaites face à Paris, Nice, Lens et Ajaccio. 

Le 19 sur 19 n'était précisément pas attendu, car c'est un accomplissement extrêmement difficile à réaliser (Saint-Étienne en 1974-1975), mais il fallait gagner davantage. Hormis cette critique, il n'y a pas franchement d'autres choses à reprocher à Igor Tudor.

Pour une première saison, il pourrait tout simplement parvenir à effectuer le meilleur exercice marseillais sur le plan comptable depuis l'instauration de la victoire à trois points. Si succès il y a face à Brest et Ajaccio, les Phocéens atteindraient un total de 79 points, soit un de plus qu'en 2009-2010, l'année du dernier titre de champion. 

Ce n'est pas tout, car l'OM accumulerait alors 24 victoires, ce qui ne serait que la 2e fois que cela arrive après la saison 1971-1972. In fine, cela traduit la capacité de ce collectif marseillais à se montrer dominant en L1, ce qui est particulièrement remarquable.

Un (très) bon entraîneur

Par sa capacité à gérer un groupe (sur et en dehors du terrain), à faire jouer son équipe d'une certaine façon et la faire gagner, Tudor a prouvé qu'il avait les épaules pour diriger l'Olympique de Marseille. Non, ce n'est pas l'entraîneur du siècle, mais ce n'est pas ce qu'on lui demande. Il a fait de l'OM une équipe crainte par bon nombre d'écuries de L1 et ça, c'est déjà un très bel accomplissement. 

Cette saison, ses joueurs ont assumé leur rang d'équipe favorite. Et c'est ce qu'on attend de club. Sur la pelouse, on a pu voir un collectif bien en place, cohérent, capable de dicter sa loi durant la rencontre. Ce qui n'a pas toujours été le cas avec Jorge Sampaoli, André Villas-Boas ou encore Rudi Garcia

Verticaux, très physiques, capables de presser, contre-presser et ainsi récupérer des ballons dans la moitié de terrain adverse de façon plutôt régulière, les Marseillais ont été parfaitement dirigés par Tudor qui a prôné la production offensive. Surtout, grâce à sa personnalité et sa gestion, il a su faire en sorte de faire briller certaines grosses individualités comme Alexis Sanchez

Le Chilien n'était pas nécessairement programmé pour performer d'emblée, pourtant, la relation des deux hommes a fonctionné. 14 buts et 3 passes décisives pour un joueur de 34 ans reste une belle prouesse dont seul le joueur n'est pas automatiquement responsable. L'environnement autour du club marseillais a été l'une des clés de la réussite de la saison. De la direction aux joueurs, en passant par l'entraîneur, tous ont travaillé dans le même sens pour tenter d'atteindre les objectifs et nul doute qu'ils vont tout faire pour se qualifier pour la prochaine phase de poules de la C1. 

Par ailleurs, jusqu'à maintenant, Igor Tudor et Pablo Longoria semblent toujours aussi bien s'entendre, signe que la collaboration n'est pas près de s'arrêter.

Enfin, le Croate a insufflé un vrai caractère à ce groupe, facteur indispensable d'un bon mandat à la tête de cette équipe. Tudor doit donc indubitablement rester à l'Olympique de Marseille la saison prochaine.

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