Que l'on aime sa gestion du cas Mbappé ou non, Luis Enrique a déjà réussi ses débuts au PSG
Dimanche 31 mars, aux alentours de 22h00, 63ᵉ minute, Stade Vélodrome. Luis Enrique décide de remplacer une nouvelle fois Kylian Mbappé en cours de match par pur choix tactique. Agacé, frustré puis vraisemblablement énervé, l'image de la sortie du numéro 7 parisien a rapidement fait le tour du globe.
De ses lèvres, au moment du changement, on peut lire une insulte bien connue de la langue française. Une fois en dehors du terrain, ce dernier s'est empressé d'aller aux vestiaires avec son coéquipier Ousmane Dembélé. Et dès la rencontre terminée, un nouveau post énigmatique a été mis en ligne sur son Instagram, sans légende, montrant une photo du moment où il quitte la pelouse, tête baissée, avec le brassard en main, sur le point de le faire tomber, signe que son histoire à Paris ne se termine pas comme il l'aurait souhaité. Pendant ce temps, le PSG, lui, s'était imposé tranquillement 2-0 à 10 contre 11 avec un Luis Enrique décisif grâce à ses décisions en cours de match.
"C'est la même musique toutes les semaines, à chaque fois, vous me posez les mêmes questions. C'est très fatigant. Je suis l'entraîneur, je prends des décisions tous les jours et je le ferai toutes les semaines jusqu'à mon dernier jour à Paris. J'essaie toujours de trouver la meilleure solution pour mon équipe", a répondu l'Espagnol, agacé lui aussi, à la question de Prime Video sur l'attitude du Français.
Lorsque Mbappé boude, Luis Enrique danse…
Avant l'annonce de son départ, Kylian Mbappé avait joué l'entièreté des matches de son équipe en championnat, sauf contre Marseille au Parc où il avait dû être remplacé suite à une blessure à la 32ᵉ minute. Depuis qu'il a avoué au vestiaire qu'il quitterait le club de la capitale en fin de saison, tout a changé : 29 minutes contre Nantes, 64 minutes contre Rennes, 45 minutes contre Monaco, 18 minutes contre Reims, 90 minutes contre Montpellier et 64 minutes contre l'OM.
Ce Classique – très certainement son dernier avec Paris –, comptait pour le capitaine de l'équipe de France. Ceci peut expliquer son agacement au moment du changement, mais pas son attitude après la rencontre. Car au bout du compte, son équipe est sortie indemne du Stade Vélodrome alors que les choses étaient mal parties pour elle quand Beraldo a laissé les siens à 10 contre 11. Kylian Mbappé a encore fait passer son cas personnel avant la joie de son équipe, un comportement qui laisse à désirer étant donné qu'il est encore l'un des capitaines de ce club.
Néanmoins, dans ce contexte toxique pour le club, le staff et les joueurs, Luis Enrique s'en sort avec brio. Son groupe, qui passera avant une quelconque individualité, compte 12 points d'avance en championnat sur le deuxième, Brest, à sept journées de la fin. Elle peut mercredi atteindre une année de plus la finale de la Coupe de France, avant d'aller chercher une potentielle deuxième finale de son histoire en Ligue des champions. Cela faisait très longtemps que Paris n'avait pas rêvé en grand, et nul doute que le travail de Luis Enrique en est pour quelque chose.
Sa gestion du vestiaire est jusqu'à présent une réussite. Tout le monde est impliqué, même Kylian Mbappé, et chacun apporte sa pierre à l'édifice. Face à la Real Sociedad, c'est le capitaine de l'équipe de France qui se montre décisif. Contre l'OM, dimanche, Vitinha confirme son excellente saison par un but et Gonçalo Ramos prouve que Luis Enrique a eu raison en le faisant entrer à la place du numéro 7. Et des exemples comme ça, on en trouve à tous les matches. C'est pourquoi le PSG est encore en course pour remporter tous les titres cette année, malgré le cas Kylian Mbappé qui resurgit semaine après semaine.
Quand Luis Enrique dit qu'il veut "préparer la saison prochaine", il est dans son droit, que ça ne plaise à Mbappé ou non. Ce dernier peut être frustré, car il se rend que compte que si Paris gagne tout, cela ne sera pas forcément grâce à lui. Finalement, si le PSG fait le triplé, qui sera le plus reconnu en fin de saison ? La gestion de l'Espagnol ou l'apport du Français ? La réponse, qui semble logique, n'arrange pas le joueur dans sa quête à son premier Ballon d'or. Là est peut-être aussi une autre raison de son agacement : vouloir marquer le plus de buts pour pouvoir soulever enfin ce trophée. Mais ceci n'est pas une raison pour faire changer le style de management de Luis Enrique… Du moins, tant que ça fonctionne à la perfection, comme c'est le cas depuis ses débuts.