Arrivé en Alsace le 25 juillet dernier avec l'étiquette d'un entraîneur inconnu dans l'hexagone, Liam Rosenior n'a visiblement pas encore fait suffisamment de bruit. Mais, pour Strasbourg, c'est bien mieux comme ça. Car, lorsqu'on regarde les résultats, il s'avère que le Racing réalise un bon début de saison et c'est à mettre, en partie, au crédit de son technicien anglais.
Il a 40 ans, n'a que quelques années d'expérience, mais Rosenior semble déjà à l'aise en Ligue 1. Cet été, quelques images avaient été dévoilées le montrant très énergique dans ses séances, laissant croire que sa philosophie de jeu était déjà claire – et, c'est le cas. Depuis le début de saison, les Strasbourgeois jouent bien au football et proposent du spectacle. Certes, les résultats ne sont pas nécessairement au rendez-vous, mais cela semble suffisant jusqu'à maintenant.
Surtout, cela tranche avec ce qui se faisait sous Patrick Vieira et nul doute que la Meinau est très satisfaite de vibrer davantage. 3-1 face à Rennes, 1-0 contre Marseille et 2-2 contre Lens, le Racing est déjà à l'aise devant son public. Maintenant, reste à savoir si les déplacements seront du même niveau.
Ce samedi soir, pour reprendre la L1 après cette seconde trêve de la saison, les hommes de Rosenior affrontent ceux de Luis Enrique : l'occasion tout simplement de montrer ce qu'ils savent faire.
Une philosophie qui fait ses preuves
L'enjeu est d'autant plus excitant, parce que Strasbourg est historiquement très mauvais au Parc des Princes. Doux euphémisme : jamais le PSG n'a perdu à domicile en championnat contre son adversaire alsacien. Sachant que les deux clubs se sont affrontés pour la première fois lors de la saison 1974-1975, la série est impressionnante.
Pour trouver ne serait-ce que la trace d'un match nul, il faut remonter à avril 2019 (2-2) – il n'y en avait eu que deux précédents lorsqu'on regarde jusqu'à 1993. C'est ce qu'on appelle une bête noire.
Enfin, avant d'en finir avec ces statistiques-là, la dernière fois que Strasbourg est parvenu à battre Paris, c'était donc à la Meinau et c'était en décembre 2017. Il est évident que Liam Rosenior est face à une montagne aussi grande que l'Everest. Si son équipe réussit à s'imposer ce samedi, l'exploit serait tout simplement gigantesque. Et, bonne nouvelle pour les supporters, il existe des raisons d'y croire.
Évidemment, Paris est largement favori pour cette rencontre, mais en vérifiant certaines métriques, les Strasbourgeois sont bien placés dans certains classements. En termes de buts marqués, ils sont 4ᵉˢ à égalité avec Monaco et Reims (14). Concernant les xG, ils sont 5ᵉˢ (12,4). C'est donc logique qu'on retrouve le Racing à la deuxième place derrière le PSG sur le nombre de grosses occasions (28). Enfin, le collectif de Rosenior se montre adroit devant le but avec 6 tirs cadrés en moyenne par match : seul celui de Luis Enrique fait mieux.
En d'autres termes, Strasbourg est une équipe offensive, qui n'hésite pas à prendre des risques afin d'être le plus vertical possible. Cela colle à la philosophie de jeu de son entraîneur qui veut que ses joueurs produisent du contenu avec ballon. Fin-août après la défaite contre Lyon, l'Anglais n'avait pas hésité à dire que le Racing n'avait pas suffisamment conservé le ballon.
Ce dernier est ambitieux et veut de faire de Strasbourg une équipe positive. Exit le football restrictif de Vieira, les Alsaciens sont désormais tournés vers le but adverse. Ce samedi soir, il va donc être intéressant de voir comment Rosenior va parvenir à faire jouer son équipe... contre un adversaire qui maîtrise à la perfection l'art de la possession.
