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Sur les traces de Francesco Farioli : de Barga en Toscane à la Côte d'Azur niçoise

Eliott Lafleur, Pablo Gallego
Farioli lors du match face à Montpellier.
Farioli lors du match face à Montpellier.SYLVAIN THOMAS/AFP
Un temps leader surprise de Ligue 1, l'OGC Nice est entraîné par Francesco Farioli depuis le début de la saison et l'Italien est sur le point de conquérir tout le monde, aussi bien en France qu'en Italie. Il ne serait d'ailleurs pas étonnant de le voir rejoindre une grande et belle écurie de Serie A l'été prochain.

La relation entre Francesco Farioli et le football démarre tôt à l'âge où la socialisation se fait chez l'enfant. Pour celui qui est né à Barga le 10 avril 1989, le premier rapport avec le ballon rond est arrivé à l'école - comme pour une grande partie de la génération 90.

"Tout a commencé quand j'étais petit avec des amis et des camarades de classe, expliquait l'actuel entraîneur de l'OGC Nice à Onze Mondial en février dernier. On profite d'une activité en s'amusant avec des personnes avec lesquelles on s'entend bien. Le football commence à partir du moment où l'on frappe des objets sur la route ou dans le jardin."

Très vite, Farioli devient un amoureux du sport roi, flirtant même avec l'obsession : "Ma relation avec le football est spéciale. Quand tu as des sentiments forts et que tu es passionné par quelque chose qui ne te laisse pas dormir à cause de l'adrénaline et de l'excitation. On peut parler d'un bon mélange entre amour et obsession"

L'Italien assume sa relation particulière qu'il entretient avec le ballon rond, allant jusqu'à la mélanger avec ses études. Sa passion pour les grands penseurs du passé – qui est née au lycée –, l'embarque dans le domaine de la philosophie à l'université de Florence.

Il y réalisera une thèse intitulée "Philosophie du jeu, esthétique du football et rôle du gardien de but". Adepte de Kant et Socrate, le temps consacré à l'étude de cette discipline s'est réduit au fil des années, mais dès qu'il a un moment, ce dernier continue de lire des œuvres, principalement celles de Massimo Recalcati et Umberto Galimberti.

Une fois le milieu du football intégré, ce dernier va se nourrir des différentes personnes qu'il va côtoyer, jusqu'à arriver à sa propre "philosophie" de jeu, celle qu'il développe depuis le début de la saison avec l'OGC Nice.

Disciple de Roberto De Zerbi ?

Après son expérience au Qatar, son retour en Italie est dû à un appel téléphonique de Roberto De Zerbi, qui a d'abord été émerveillé par une analyse de son Foggia et l'a ensuite appelé à Benevento en 2017, comme Farioli l'avait confié à la presse italienne en 2021. Ensuite, ils les deux hommes ont collaboré à Sassuolo. Depuis, du chemin a été parcouru et aujourd'hui, il ne marche plus dans les pas de Roberto De Zerbi.

"Toujours en tant qu'entraîneur des gardiens. Mais surtout en tant que collaborateur polyvalent. L'espace que j'ai eu avec De Zerbi, je ne l'aurais trouvé avec personne d'autre, pour ce qu'il m'a donné et m'a permis de mettre sur la table. J'avais déjà mon Guardiola, j'avais déjà travaillé avec ma meilleure référence", avait déclaré Farioli à la Gazzetta dello Sport.

D'ailleurs, l'entraîneur niçois s'est confié à l'époque sur sa vision de jeu, montrant qu'il s'est clairement inspiré de l'Italien et de l'Espagnol. Cette saison, son Gym ressemble finalement beaucoup à ses idées et c'est pour cela qu'il intrigue. 

"La première chose que j'ai dite aux joueurs, c'est que le plan A est très très clair, le plan B n'existe pas. Nous faisons donc bien ce que nous savons faire. Ensuite, il y a la stratégie de match, les adaptations, la flexibilité. Je suis un fondamentaliste, oui, mais j'aime aussi ajuster les choses en fonction de l'adversaire. Darwin m'a appris : 'Celui qui n'évolue pas risque l'extinction'."

Ses principes, il les a détaillés durant l'interview pour Onze Mondial il y a quelques mois. "Mon approche a toujours été de profiter du moment. C'était comme ça quand j'étais enfant, c'est exactement pareil maintenant. Le football, c'est la joie, le partage, faire partie de quelque chose de plus grand, en tant qu'équipe, communauté, culture… Aujourd'hui, je ressens un plaisir plus profond, car cela implique les joueurs, le club, les supporters. Donc mon engagement et mes efforts en tant que coach me permettent de partager ce plaisir avec beaucoup de monde." 

Des mots qui résonnent et qui aident à comprendre l'entraîneur. Néanmoins, match après match, Nice peut parfois émerveiller et parfois décevoir. C'est aujourd'hui l'exigence du football qui veut ça et qui se montre souvent cruel. Même De Zerbi à Brighton a des hauts et des bas. Il est difficile, lorsqu'on ne s'appelle pas Pep Guardiola, de faire performer son collectif toutes les semaines. 

Par ailleurs, les Azuréens ressemblent un peu aux Seagulls dans leur façon de se comporter sur le terrain. Oui, il y a beaucoup plus de talent du côté de l'écurie de Premier League, mais on sent où veut aller Farioli avec ses Niçois. On sent une véritable osmose, à l'image de ce qu'il se passait à Sassuolo, il y a quelques années lorsque les deux Italiens collaboraient, et aussi de l'ère De Zerbi à Brighton

"Je préfère parler "d'attitude" de jeu plutôt que de "principes" de jeu. Nous exigeons de nos joueurs qu'ils se comportent d'une manière particulière : avoir le ballon pour mener le jeu, être agressifs et affamés, et garder en permanence le contrôle du match", avait affirmé le Toscan. Et, c'est exactement ce qu'il se passe à l'Allianz Riviera depuis le début de saison. Mais, pour combien de temps ?

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