Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité

À son procès, l'ex président du SCO d'Angers Saïd Chabane se défend de toute illégalité

Flashscore, avec AFP
Saïd Chabane en mai 2021.
Saïd Chabane en mai 2021.LOIC VENANCE/AFP
L'ex-président du SCO d'Angers Saïd Chabane a défendu ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny le recours de son club à des recruteurs pour enrichir ses équipes, tout en contestant avoir exercé illégalement la profession d'agent.

Au début de son interrogatoire de deux heures, l'ex-président du SCO d'Angers, visiblement détendu, est revenu sur le contexte dans lequel se trouvait le club en 2020.

Avec la promesse de saisons fastes pour le foot français grâce au milliard d'euros pour les droits télé, le club décide de "préparer l'avenir" en investissant dans une équipe réserve avec les meilleurs éléments des U17 et U19. Pour enrichir cette section, il leur faut de nouvelles recrues avec deux conditions : qu'elles soient libres de contrat et avec un potentiel de carrière.

La faillite du groupe audiovisuel Mediapro douche leurs ambitions et "on se retrouve avec des budgets construits sur des recettes qu'on n'a pas", relate Chabane.

L'alors président du SCO reprend la main sur la dimension sportive du club. "Au lieu de valider que la phase finale, j'avais un regard étape par étape", explique-t-il au tribunal.

D'après l'actuel propriétaire du club, c'est dans cette optique de construction de l'équipe réserve qu'il fait appel à des recruteurs ou "scouts", chargés de repérer des futurs stars du ballon rond. Il lui est reproché par l'accusation – faits qu'il conteste –, d'avoir exercé la profession d'agent sportif sans avoir de licence et d'avoir blanchi de l'argent.

"Détecter"

Il a notamment été interrogé par le tribunal sur sa relation avec Jalal B., ancien judoka gravitant depuis des années dans le monde du football. Ce dernier propose son carnet d'adresses au SCO d'Angers"Ça tombait bien avec la création de la réserve", relève Saïd Chabane.

La rémunération de Jalal B. pour ses missions au SCO a été évaluée à un peu plus d'un million d'euros. Un temps, il a été salarié du club comme recruteur. "Electron libre", d'après ses termes, il a démissionné. 

"Ça ne m'intéresse pas d'être agent, j'aime ce que je fais", a assuré l'homme de 40 ans, poursuivi pour exercice illégal de la profession d'agent, blanchiment aggravé et abus de biens sociaux. "Aujourd'hui, mon domaine à moi, c'est scout, le recrutement, détecter", explique-t-il.

Son rôle, répète-t-il, se limite à "passer les informations" dont il dispose et aider à la préparation physique et mentale des joueurs. "On récupère le jeune, on le fait travailler pour faire une vraie plus-value dessus et faire avancer le club", assure Jalal B.

Pour Saïd Chabane, la collaboration avec Jalal B. a été très bénéfique pour le club. Sur les cinq à six joueurs amenés, "il me reste 20 millions d'euros de plus-value nette", évalue-t-il.

"Rien n'est défini"

Dans ce dossier, cinq personnes et trois sociétés sont poursuivies. Outre Saïd Chabane et Jalal B., deux autres hommes qui évoluent également dans le milieu du football ont été renvoyés pour exercice illégal de la profession d'agent.

Le dernier prévenu, Lasana K., agent sportif licencié auprès de la Fédération française de football, est, lui, poursuivi pour complicité.

Tout l'enjeu du dossier est de déterminer les contours des missions des uns et des autres et si celles-ci relèvent de celles de l'agent sportif, encadrées par la loi, ou celles plus floues des recruteurs, qu'ils soient salariés ou arpentent en freelance les abords des terrains de foot.

"Est-ce que l'agent reprend le travail fait par un autre et met sa signature (sur le contrat) parce qu'il a la licence ?", demande la présidente à Saïd Chabane. Ça correspond à une "partie de la réalité", lui répond l'ex-président du SCO d'Angers.

D'après la loi, la profession d'agent sportif consiste en la mise en relation entre des clubs de football, des sportifs et d'autres agents. Ils perçoivent jusqu'à 10 % des contrats signés par les joueurs. "Pour ce qui est de l'agent, la règle est définie", relève Saïd Chabane. "Pour le scout, rien n'est défini."

Les réquisitions sont attendues vendredi matin.

France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur www.joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)