Exclu Flashscore - Virgile Pinson : "Le football est facile quand vous jouez avec Eto’o, Nasri et Ménez"
Avant d’affronter les Blues, nous avons pu nous entretenir avec l’attaquant, né à Cenon, qui croit aux qualités de son équipe et surtout de son entraîneur, le portugais Rui Mota, qui lui a redonné confiance.
Virgile Pinson est un globe-trotter, passant par Le Havre et Clermont, avant de tenter sa chance en Belgique à Zaventem, seulement âgé de 19 ans. Avec plus ou moins de réussite, il s’affirme à Limoges, ce qui l’amène en Turquie à Antalyaspor où il va côtoyer des stars, en 2017, comme Samuel Eto’o, Samir Nasri et Jérémy Ménez, étant entraîné par Leonardo, l’ancien directeur sportif du PSG.
PinsonReimsUS Quevilly-RouenNationalLigue 2C’est alors que les portes de l’étranger s'ouvrent de nouveau. Virgile Pinson n’hésite pas et écume les pelouses bulgares avec le Lokomotiv Sofia et roumaines avec le Botoșani, avant une arrivée au FC Noah en mars 2024 à 28 ans.
En interview exclusive à Flashscore, Virgile Pinson s'est livré sur son parcours et sur ses objectifs, nous révélant également quelques anecdotes croustillantes sur son passage en Turquie qui l’aura marqué à vie.
Question : Que peut-on dire de ce début de saison avec le FC Noah ?
Réponse : Au niveau des résultats, c'est un début de saison historique pour le club. On a battu tous les records en Europe, que ce soit sur le nombre de buts, sur les qualifications. Après quatre phases, on a réussi à se qualifier, on a battu beaucoup de records et franchement, c'est un très bon début de saison.
Q : Ce début de saison est déjà assez long parce que la première phase de qualification est arrivé très rapidement en Ligue Europa Conférence, le 11 juillet face au Shkendija, club de la Macédoine du Nord ?
R : Oui, c'est ça. On n'a pas eu beaucoup de vacances. On a dû vite se concentrer et reprendre à cause des qualifications en Europe. Elle a commencé très tôt et le coach a réussi à former une équipe. Tout le monde n’est pas au courant, mais on a commencé la saison avec trois joueurs ! J'étais à la reprise, comme moi, j'étais déjà là la saison dernière, et on était que trois. Presque personne n’avait prolongé de la saison dernière. Le coach est arrivé trois jours après la reprise. On n'avait pas de coach quand on a repris. Il est arrivé et il a construit l'équipe. Il l'a construit jour après jour. C'est vraiment un gros travail. On revient de loin.
Q : Mais lors du premier match, vous étiez au complet ?
R : Pour le premier match, on avait déjà un bon groupe. Il avait déjà presque fini le recrutement. Après, il y a dû y avoir trois joueurs qui sont ajoutés au groupe.
Q : Comment avez-vous fait pour réussir à passer ces phases préliminaires ? On dit souvent qu'il faut que l'équipe soit déjà prête, qu'il y ait ce lien entre les joueurs, avec l'entraîneur et là, il n’y avait rien au départ...
R : Je ne sais pas, je pense que c'est le coach. Il a réussi à vraiment trouver les meilleures affinités le plus rapidement possible. En fait, je pense qu'il a bien fait son recrutement parce que, par rapport à la physionomie de sa tactique, comment il veut jouer, il a pris les joueurs qu'il fallait. Il a fait un très bon recrutement. Après les affinités, il a réussi à les créer avec beaucoup de liens, beaucoup d'activités ensemble. On est à l'hôtel ensemble, on ne voit pas trop notre famille cette saison. Il y a beaucoup de solidarité.
Q : Quelle est la philosophie de l'entraîneur ?
R : De jouer sipplement au foot. Après, tactiquement aussi, il analyse beaucoup. Il analyse très bien les adversaires. Mais c'est d'abord de jouer, d’être des joueurs devant n'importe quelle équipe. De jouer, de presser, de récupérer le plus vite possible le ballon. Et comme il y a des joueurs de ballon dans l'équipe, ça se fait naturellement.
Q : Avec quelle tactique jouez-vous ? Il y a un schéma établi ?
R : Oui, c'est plus un 4-3-3 qui défensivement se transforme en 4-4-2. Mais c'est plus un 4-3-3 où on presse vraiment haut. On ne laisse aucun adversaire avoir la balle.
Q : Lors du troisième tour, vous avez quand même affronté l’AEK Athènes. Que se dit-on à ce moment-là ?
R : Quand on voit l'AEK, on se dit que c’est le niveau Europe, et que si on veut vraiment y aller, il faut passer ce tour pour voir vraiment notre limite. Et on a réussi à se surpasser et à faire un miracle. Un vrai miracle en les sortant et en plus c'est avec la manière. Au match aller, franchement, il n’y a pas eu beaucoup de différences. Pourtant, au niveau budget, il y a une très grande différence. Mais sur le terrain, on a montré qu'avec l'envie et notre qualité, on peut faire de bonnes choses.
Q : Il y a eu un relâchement sur les play-offs face à Ruzomberok ? Victoire 3-0 à l’aller mais défaite 3-1 au retour. Ça passe par un trou de souris...
R : Ce n’était pas un relâchement ou peut-être sans le vouloir. Mentalement, c'est vrai que j'ai ressenti qu'il y avait certains qui se pensaient déjà qualifiés. On parlait déjà de la qualification, mais ils nous ont bien réveillés et heureusement ! Heureusement qu'on a réussi à marquer à la 89ᵉ minute. Dans le groupe, il n’y en a pas beaucoup qui ont l'expérience des compétitions européennes, donc je pense qu’on a eu de la réussite.
Q : Après, il y a la qualification pour la phase de Ligue. Qu'est-ce que ça représente d'être qualifié en Ligue Europa Conférence ?
R : Ça représente, surtout par le chemin par où on est passé, beaucoup de fierté, car on est entré dans l'histoire du club. Surtout que c'est moi qui mets la passe décisive pour le but de la qualification. C'est une émotion particulière, il faut le vivre.
Q : On pourrait se dire que le travail est fait, mais l'équipe continue face au Mlada Boleslav avec une victoire 2-0. Vous vous attendiez à commencer aussi bien ?
R : On a très bien entamé la Ligue Europa Conférence. C'est l'état d'esprit aussi de l'équipe, du coach qui veut tout gagner et avec la manière, et de respecter n'importe quel adversaire contre qui on va tomber. Il veut qu’on joue à 100 % et qu’on gagne tous les matches. C'est vraiment le discours qu'il nous donne. Il met les bonnes tactiques, à chaque fois. On se rend compte que, ce qu’il dit, c'est ce qui se passe en match et ça réussit. Donc, on est très content de ce début et on va continuer sur cette lancée, j'espère.
Q : On sent que l'équipe est ambitieuse. Quel est l'objectif ?
R : Personne ne nous attendait ici, donc l'objectif, je pense qu'il est déjà presque atteint. On voulait atteindre l'Europe, mais avec la mentalité que le groupe a, que le coach a, on va prendre match après match et on verra. À chaque match, en déplacement ou à domicile, on veut gagner les matchs, avec notre jeu, sans changer notre philosophie de jeu. On va voir où ça va nous emmener.
Q : Cette semaine, vous allez à Londres affronter Chelsea à Stamford Bridge, ça va être une expérience incroyable ?
R : C'est beaucoup d'excitation. D'atterrir là-bas, puis de fouler la pelouse de Stamford Bridge, un club historique où il y a beaucoup de légendes qui sont passées.
Q : Que peut-on dire de cette équipe ?
R : En ce moment, ce n’est pas leur pire saison en comparaison aux trois précédentes.
Q : C’est une équipe qui peut avoir plusieurs schémas, car ils ont un effectif pléthorique ?
R: Ils ont un effectif très large, donc je pense qu’ils peuvent même faire à deux équipes.
Q : Vous allez demander le maillot à quel joueur ?
R : Non, moi, je n'ai pas beaucoup l'habitude de demander les maillots. Mais là, c'est sûr que je vais demander le maillot à mon ami Disasi, que j'ai connu à Reims. On s'est entraînés ensemble. C'est un bon ami à moi. On va échanger nos maillots, ça c'est sûr.
Q : En espérant qu'il joue, parce que ça tourne énormément à Chelsea ?
R : On ne sait vraiment pas quelle équipe va jouer. On ne peut pas savoir à quoi s'attendre. Avec l'effectif qu'ils ont, ils peuvent mettre n'importe qui, à n'importe quel poste.
Q En championnat, c'est pour l'instant la quatrième place avec 22 points, mais avec trois matchs de retard par rapport au premier. Sept victoires, un match nul et deux défaites, mais surtout 26 buts marqués, deuxième meilleure attaque, et seulement sept buts encaissés, meilleure défense. C'est un bon début de championnat ?
R : Oui, c'est quand même un bon début de championnat, même si l'objectif, c'est de tout gagner, mais ce n’est pas tout le temps possible. Même les plus gros clubs de ce monde ne gagnent pas tous les matchs. C'est un bon début et, surtout, il va falloir ne pas lâcher et rester concentré mentalement, par rapport aux deux compétitions. Je pense que si on reste concentré à 100 % sur les deux compétitions, les résultats viendront avec l'effectif qu'on a. Le coach a trouvé le bon rendement, car il faut aussi laisser au repos certains joueurs. Tout le monde ne peut pas jouer tous les matches à 100 %. J’espère que les résultats dans les deux compétitions vont continuer d'être positifs.
Q : Le FC Noah est-elle la meilleure équipe d'Arménie ?
R : Oui, je pense qu'on est les leaders de ce championnat. Le projet du club du président, c'est d'être d'abord champion, et on le sait. Chaque match est vraiment compliqué parce que toutes les équipes se donnent vraiment à 100 % contre nous et c'est pour ça qu'on se doit de assumer notre statut. Ce n’est pas toujours facile, physiquement, avec les matchs qui s'enchaînent, mais c'est notre travail. On doit le faire.
Q : Cinq buts, quatre passes décisives en 16 matchs toutes compétitions confondues. Comment juger ce début de saison pour Virgile ?
Q : Oui, franchement, au niveau des statistiques, c'est ma meilleure saison. Je n’ai jamais fait mieux depuis le début de ma carrière. Je pense que mon plus gros problème, c’étaient les statistiques. Sur le terrain, il n'y avait pas trop de problèmes, c’étaient plus les statistiques qui manquaient. Avec ce coach, qui est pour moi le meilleur coach que j'ai connu, il a réussi à débloquer ce qui me manquait. Ce qui me manquait, c’était l'efficacité. Je suis très très content et j'espère que ce n'est que le début.
Q : Qu'est-ce qui a changé ou qu'est-ce que cet entraîneur a changé ?
R : Je pense déjà que c'est là la mentalité du coach qui est vraiment comme la mienne. Même tactiquement, ça va vraiment avec mon jeu qui est le pressing, toujours vouloir le ballon, ne jamais laisser la balle à l'adversaire. Je pense que c'est tout ça. Même humainement, le coach, dès le début, il m'a montré une grande confiance, et ça je pense que je lui rends bien en retour.
Q : Qu'est-ce qui a motivé ce changement pour l'Arménie en milieu de saison dernière ?
R : Déjà, c'est un projet ambitieux qui s'alignait à mes ambitions. Le club a de grandes ambitions et on parlait de Champions League. Cette saison, on a réussi à faire la Ligue Europa Conférence. Je n’ai pas beaucoup hésité quand j'ai vu le projet, les ambitions du club. J’ai tout de suite voulu y participer.
Q : Footballistiquement, quel est le niveau du championnat arménien ?
R : En fait, il y a beaucoup de différences de niveau. Les cinq premiers ont un bon niveau. Et après la deuxième partie, c'est un peu plus en dessous. Il y a deux championnats distincts dans ce même championnat d’Arménie. Après, je ne saurais pas le comparer avec un autre championnat.
Q : Donc pas de comparaison avec un championnat français ? Ligue 1, Ligue 2, National…
R : J'aurais bien aimé tomber, par exemple, sur Lens, en Ligue Europa Conférence, qui n'a pas réussi à se qualifier, justement pour voir où on se situe. Contre Lens, on aurait pu se jauger par rapport à la France. Malheureusement, ils n'ont pas réussi à se qualifier, mais j'aurais bien aimé voir pour comparer notre niveau par rapport à la France… Je ne peux pas comparer exactement quel est le niveau.
Q : Erevan en Arménie, c'est comment ?
R : C'est une petite ville. J'ai été agréablement surpris par la ville. C'est comme une autre capitale d'Europe, mais c'est juste une petite ville.
Q : Vous parlez en anglais ou vous avez appris quelques mots d’arménien ?
R : L'arménien, c'est très très compliqué. On parle anglais, même dans le groupe, dans le vestiaire. Même dans la ville, presque tout le monde parle anglais. Ce que j'ai découvert en voyageant un peu, en sortant un peu de la France, c'est que tu peux tomber sur un enfant de 12/13 ans qui parle mieux anglais que toi. La scolarité est différente par rapport à la France. Dès le plus jeune âge, tout le monde parle anglais. Donc il n'y a pas beaucoup de difficultés à se faire comprendre et à vivre.
Q : Vous êtes satisfait de cette aventure à l'étranger après être parti de Quevilly en 2021 ?
R : Oui, satisfait. Ça n'a pas été toujours facile. Là, c'est la meilleure saison de ma carrière, en jouant et en prenant vraiment du plaisir sur le terrain. Mais je ne regrette pas d'avoir quitté la France, même si ça n'a pas été toujours facile au départ.
Q : Qu'est-ce qui a été compliqué ?
R : J'ai fait des pays où la mentalité est vraiment différente et l'adaptation prend plus de temps. C'est plus compliqué de s'adapter dans certains pays. Il y a un tout aussi qui fait que pour se sentir bien, il faut d'abord se sentir bien au travail. Et je ne suis pas tombé que sur de bonnes expériences, mais toutes les expériences m'ont servi pour arriver là où je suis.
Q : Comment on devient un passionné de football et on se dit qu’on veut en faire son métier ?
R : Je ne saurais pas répondre, parce que depuis tout petit, je sais que je veux être footballeur. Je le disais à mes professeurs que moi, je voulais être footballeur. J'étais déterminé à en faire mon métier depuis le plus jeune âge. J'ai eu ça en moi. L'envie, la détermination et le travail font que j'ai réussi à atteindre mon objectif. D'abord d'être professionnel, même si ça n'a pas été facile. J'ai signé tard, quand même, mon premier contrat pro, mais j'étais déterminé à l'être. Pour moi, c'était obligatoire, impératif, d'en faire mon travail.
Q : Vous avez parcouru l’Europe avec des aventures à Zaventem en Belgique, ensuite un retour en France à Limoges, puis Antalyaspor en Turquie, avant de signer à Reims en pro. Pouvez-vous nous expliquer un peu ce parcours ?
R : J'ai beaucoup bourlingué. Je suis passé par la Belgique, je suis passé par la Turquie. La Turquie, c’est le déclencheur. J’étais à Antalyaspor, qui était un nouveau projet. Le président avait ramené les superstars Eto'o, Nasri, Ménez. Et puis moi, on m'avait proposé le projet de renforcer la réserve. J'ai accepté le défi et ça s'est très bien passé. Au bout de trois mois, je me suis entraîné avec le groupe des pros et c'était comme un rêve avec Eto'o, Nasri et Ménez à côté de moi. J'ai reçu beaucoup de conseils de ces joueurs-là, avec un grand coach aussi, Leonardo, l’ancien directeur du PSG. Et ça a été une très bonne expérience. Malheureusement, j'ai dû faire un choix entre soit revenir en France pour signer mon premier contrat pro ou Antalya. J'ai préféré revenir en France pour signer mon premier contrat pro, comme j'ai été formé en France. Je voulais d'abord signer mon premier contrat pro en France.
Q : Ça a été une déception à Reims ?
R : Ça ne s'est passé pas comme je voulais. Le coach n’avait pas la même vision du football que moi, ce n’était pas pour mes qualités. Mais j'ai quand même foulé la Ligue 1 et j'aurais aimé avoir plus de temps de jeu, c'est sûr. C'est vrai qu'il y a une déception. Mais c'est ce qui a fait ma force par la suite. Ça m'a endurci pour la suite de ma carrière.
Q : Après, il y a eu le pari Quevilly-Rouen ?
R : L’objectif, c'était de jouer, de se relancer, en plus pendant la période où il y avait le Covid-19. Beaucoup n'avaient pas la chance de jouer et de faire leur profession. Donc c'était d'abord de prendre du plaisir, de reprendre les sensations, de jouer malgré cette période compliquée. C'était un très bon projet que m’avait proposé Bruno Irles, et on a atteint tous les objectifs de la saison, de faire monter le club. J'ai pris beaucoup de plaisir en reprenant les sensations du terrain et de ce magnifique travail.
Q : Et comment on se motive pour repartir à l'étranger ? C’était une revanche ?
R : Non, même pas. J'ai eu la Belgique et la Turquie comme expérience à l'étranger. La Turquie, c’est un magnifique pays de football. Ça m'a aussi fait voir que le foot, c'est vraiment mondial, international, et on peut retrouver la même ferveur, la même passion. J'ai compris qu'il n'y avait pas de frontières, et je ne m'étais pas fixé de limites par rapport aux frontières pour faire ma profession.
Q : Le Lokomotiv Sofia en Bulgarie et Botosani en Roumanie, qu'en tirez-vous de ces deux expériences ?
R : Franchement, ça a été une expérience qui a été bonne pour moi. J’ai pu voir les différentes mentalités. Et j'en retire que du bon. En Bulgarie, au début, c'était compliqué. Mais, de toute façon, c'est que du plaisir de faire cette profession. Quand tu joues au foot, dans n'importe quel pays, une fois que tu joues sur le terrain, le plaisir c'est le même.
Q : Avec une bonne saison, est-ce qu'on peut toquer aux portes des sélections, car vous êtes franco-camerounais ?
R : Ouais, c'est ça. C'est vrai, je suis franco-camerounais et ça serait une fierté un jour de représenter une sélection.
Q : Si le Cameroun vous appelle, vous y allez ?
R : Ça serait une fierté pour moi. Je pense que ça le serait aussi pour mes parents. Et c'est sûr que si on m'appelle, j'y vais, je ne vais pas refuser. Je serais très honoré.
Q : Avez-vous des contacts privilégiés, après avoir joué avec Eto'o ?
R : Oui, c'est vrai que j'ai joué avec Eto'o, mais bon, il a connu beaucoup de monde, il est entouré de beaucoup de gens et j'ai perdu son numéro (rires). On s'est un peu perdus de vue. Mais en tout cas, je me concentre sur ma saison avec mon club. Après, si les résultats suivent, je pense que normalement, logiquement, ça se fera naturellement. Mais d'abord, on va essayer de continuer d'écrire l'histoire de ce club, au maximum, et on verra par la suite ce qui se passera.
Q : Vous avez une anecdote à nous raconter ?
R : Je peux vous raconter le premier entraînement que je fais avec les pros à Antalyaspor. Notre entraîneur, Leonardo, parlait français. Dans l’équipe, on peut dire qu’il y avait le groupe des Brésiliens et le groupe des Francophones. Leonardo me met dans l'équipe avec Ménez, Nasri et Eto'o. C'est-à-dire qu'il met Ménez à droite, Nasri en dix, Eto’o devant, et moi je suis à gauche. On a fait une opposition. Sur le terrain, c'était comme si j'avais joué avec eux toute la saison. C'était trop facile le foot. On prenait vraiment du plaisir sur le terrain. Durant l’opposition, notre équipe obtient un penalty, Eto’o, il prend la balle et me dit "petit frère, tu veux tirer ? Tiens viens tirer". Je prends le ballon, je tire et je marque. C'était comme dans un jeu vidéo. En plus, Eto’o ! Une légende, surtout que je suis franco-camerounais, donc il y a eu une émotion particulière.
Q : Eto’o ne donne pas beaucoup de penaltys, c’était rare ?
R : Durant la saison, il n’en a donné à personne, donc ça m'a marqué même si c’était à l'entraînement. C'était vraiment une très bonne expérience en Turquie, surtout d'avoir pu m'entraîner avec toutes ces légendes.
Q : Qu'avez-vous pensé de Leonardo ?
R : Je l’ai beaucoup apprécié comme coach. J'ai bien aimé l'être humain.
Q : Qu'est-ce qu'on peut encore vous souhaiter pour cette saison ?
R : De continuer sur cette lancée. De continuer d'écrire l'histoire parce que c'est une grande fierté. On va viser haut et je dirais de se qualifier pour la prochaine phase de la Ligue Europa Conférence. Et d'être, bien sûr, champion d’Arménie. Niveau personnel, c'est de continuer d'être efficace pour le groupe, de continuer d'être un leader, et d'augmenter encore les statistiques.