À Newcastle, l'argent saoudien mais aussi un maître tacticien
Recevoir le Paris Saint-Germain et ses stars, mercredi (21h00) en Ligue des champions, aurait été difficilement imaginable il y a deux ans de cela pour les fervents supporters des Magpies, abonnés aux dernières places de la Premier League.
Tout a changé avec la prise de pouvoir, annoncée le 7 octobre 2021, d'un groupe d'investisseurs dominé à 80 % par le PIF (Public Investment Fund), le désormais célèbre fonds souverain saoudien.
Sans tomber pour autant dans la dépense extravagante, le club du nord industriel de l'Angleterre a mené depuis une politique de recrutement échelonnée et judicieuse. La première fenêtre de transferts lui a permis d'attirer, par exemple, l'ex-Lyonnais Bruno Guimaraes et de rapatrier l'actuel capitaine Kieran Trippier, en provenance de l'Atlético de Madrid.
Révélé à Bournemouth
Mais sa meilleure prise s'appelle probablement Eddie Howe, l'actuel entraîneur de 45 ans, sans poste au moment de sa nomination en novembre 2021, pour remplacer Steve Bruce.
Le CV de l'ancien défenseur apparaît bien maigre au regard du portefeuille des propriétaires. Mais ils ont choisi ce formateur réputé habile, principalement connu pour avoir fait passer Bournemouth de la troisième à la première division en trois saisons, pour faire grandir ses jeunes joueurs.
Son moteur ? "La peur de l'échec", disait-il en août avant la reprise. "Certaines personnes peuvent considérer cela comme négatif, mais cela m'a nourri tout au long de ma carrière et m'a poussé à travailler aussi dur que possible pour m'assurer que nous ne souffrions pas de cette expérience."
Sous ses ordres, la "Toon Army" s'est redressée de manière spectaculaire. Lanterne rouge à son arrivée, Newcastle a terminé la saison 2021-2022 à la 11ᵉ place. Pour la première fois, une équipe échappait à la relégation après avoir démarré l'exercice par 14 matches sans victoire.
L'exercice suivant a été marqué par un brillant parcours en Coupe de la Ligue, avec la première finale disputée en 23 ans, et surtout une quatrième place en championnat synonyme de Ligue des champions, 20 ans après la dernière participation, à l'époque du buteur Alan Shearer.
Défense redevenue imperméable
"We are back", ont d'ailleurs dessiné des drones lumineux, lundi soir au-dessus de St James' Park, pour fêter le retour dans la grande coupe d'Europe.
"C'est une chose à laquelle je ne me suis pas permis de penser, et j'espère que les joueurs sont dans le même état d'esprit. Maintenant, c'est notre prochain match et j'espère que ce sera une occasion spéciale", a déclaré Howe après la victoire 2-0 samedi contre Burnley.
Pas gâtés par le calendrier, les Magpies ont raté leur début de championnat avec des revers contre Manchester City, Liverpool et Brighton. Mais ils se sont repris depuis et, avant de défier Paris, ils restent sur cinq matches sans but encaissé, ce qui inclut un déplacement chez l'AC Milan (0-0) et une victoire retentissante contre Manchester City (1-0) en Coupe de la Ligue.
"Les médias disaient qu'on se concentrait trop sur la Ligue des champions. Mais je pense que notre état d'esprit a toujours été d'attaquer chaque match" pour le gagner, a affirmé l'arrière gauche Dan Burn à l'antenne de la BBC.
Disputer la très concurrentielle Premier League permet en outre à Newcastle d'être préparé aux joutes continentales, assure Howe.
"Franchement, je ne vois pas une grande différence. Vous vous préparez pour des équipes qui viennent d'Europe et non d'Angleterre, (mais) pour moi la Premier League est le meilleur championnat au monde", a-t-il affirmé. "C'est une différente compétition et des défis différents, mais ça reste du football."
