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Analyse : Cinq points de vue sur la finale de la Ligue des champions

Bruno Henriques
Rodri a été le héros du match.
Rodri a été le héros du match.AFP
La longue attente de Manchester City est terminée. Samedi soir à Istanbul, le club anglais est devenu le 23e club à être sacré champion d'Europe en remportant la Ligue des champions et Pep Guardiola a vu son héritage se consolider en remportant à nouveau la grande compétition, 12 ans après l'avoir fait avec le FC Barcelone.

La finale n'a pas été spectaculaire, mais pour reprendre une phrase souvent utilisée par José Mourinho, l'un des ennemis de Pep Guardiola, les finales "ne se jouent pas, elles se gagnent". Et c'est ce qu'a fait Manchester City en battant l'Inter (1-0).

Contrairement à 2005, Istanbul n'a pas de nouveau accueilli un match marqué par des rebondissements magiques, mais le match entre ce qui est considéré comme l'un des meilleurs entraîneurs du football mondial et un Inter très bien organisé a été le théâtre de faits intéressants que Flashscore vous propose de découvrir.

Faux milieu central devenu faux latéral

C'est une nuance que Pep Guardiola a introduite dans la dernière ligne droite de la saison. Habituellement utilisé dans l'axe de la défense avec Rúben Dias, John Stones est autorisé lorsque l'équipe a la possession du ballon, à avancer sur le terrain et à rejoindre Rodri dans une sorte de double pivot dans l'entrejeu.

Après le faux neuf qui a détruit le Real Madrid en 2012, Guardiola a fait venir le faux défenseur central qui est devenu... faux latéral. Avec le retour d'Aké dans le onze et les difficultés physiques de Kyle Walker, John Stones a dérivé vers la droite de la défense, Akanji formant le duo de défenseurs centraux avec Rúben Dias. Malgré cela, l'international anglais a toujours avancé au milieu de terrain, apportant l'espace nécessaire à Bernardo Silva sur l'aile droite.

John Stones, le numéro cinq de Manchester City
John Stones, le numéro cinq de Manchester CityOpta by Stats Perform/AFP

L'Inter n'a pas hésité

Avant le coup d'envoi à Istanbul, il y avait un grand favori. Dominateur en Premier League (cinq titres lors des six dernières éditions), fraîchement vainqueur de la finale de la FA Cup et ayant dominé le Real Madrid en demi-finale de la Ligue des champions, Manchester City semblait destiné à remporter le trophée.

L'Inter, pour sa part, avait remporté la Coupe d'Italie mais sortait d'une saison décevante et d'un tour à élimination directe de la Ligue des champions qui l'avait vu éliminer le FC Porto, Benfica et son rival l'AC Milan grâce à une solide base défensive (seuls les Reds ont réussi à marquer contre Onana au cours des six matches qui ont précédé la finale). On aurait pu s'attendre à ce qu'une équipe italienne dotée d'un bloc bas ferme la porte à la puissance anglaise, mais il n'en a rien été.

L'Inter monte au créneau
L'Inter monte au créneauOpta by Stats Perform/AFP

L'Inter s'est présenté à Istanbul en pressant haut et, surtout en première mi-temps, a réussi à forcer les erreurs de Manchester City dans la première phase de construction. L'une d'entre elles mettait Pep Guardiola à genoux, Ederson repoussant une frappe de Lautaro Martínez.

L'homme en plus

Cela commence à devenir l'un des clichés du football mondial. Aujourd'hui, le gardien de but ne se contente pas de défendre le but, il contribue aussi à construire le jeu. Et à Istanbul, il y a eu deux exemples parfaits de cette philosophie.

Ederson et André Onana sont réputés pour leur capacité à jouer avec les pieds et tous deux rendent les adversaires très difficiles grâce à cette qualité. Tous deux ont été largement sollicités par leurs collègues et, dans de nombreuses situations, ils ont été en mesure d'aider à surmonter une première barrière de pression de la part de l'adversaire.

Les passes d'Onana
Les passes d'OnanaOpta by Stats Perform/AFP

Il ne faut pas croire pour autant que les deux gardiens n'ont pas été décisifs dans l'art de la défense. Onana s'est montré sûr face à la menace de Haaland, tandis qu'Ederson a réalisé quelques arrêts absolument incroyables en fin de match qui ont empêché un éventuel match nul de l'Inter.

La philosophie de Guardiola

Le but de Rodri, qui a décidé de la finale, est un exemple des nombreux buts marqués par Manchester City cette saison. L'équipe parvient à gagner la ligne arrière et à finir à l'entrée de la surface. Le milieu de terrain espagnol a le mérite d'avoir réussi à passer Darmian et Çalhanoglu, tout en plaçant le ballon hors de portée d'Onana, mais ce but illustre également l'une des idées fondamentales de Guardiola.

À l'époque de la Coupe du monde 2022, Juanma Lillo, l'ancien assistant du Catalan et l'un des gourous du football, a accordé une interview à l'Athletic dans laquelle il a bien reflété l'un des commandements de l'entraîneur de Manchester City.

"Le dernier joueur à atteindre la surface est le premier à avoir la possibilité de tirer. Toutes les équipes sont tellement concentrées sur la défense et le contrôle des espaces autour du but que les menaces commencent à s'éloigner", a-t-il écrit.

Rodri est le dernier homme dans la surface
Rodri est le dernier homme dans la surfaceAFP

Le robot sans batterie

Parler de Manchester City cette saison, c'est parler d'Erling Haaland. L'attaquant de 22 ans a réalisé l'une de ces saisons qui semblent sortir d'un simulateur de football, avec 52 buts en 53 matches.

Il semblait être l'homme sur lequel reposaient les espoirs de Manchester City de remporter la finale (s'il n'avait pas marqué cinq buts contre le RB Leipzig en 1/8e), mais il a connu une première finale de Ligue des champions peu glorieuse. Toujours surveillé de près par l'expérimenté Acerbi, Haaland a eu du mal à se procurer le ballon et à combiner avec ses coéquipiers.

Il quitte Istanbul avec une médaille - ce qui n'est pas rien - mais avec le signe d'une saison qui a été celle du moins pour le plus. C'était son cinquième match consécutif sans but, ce qui est étrange pour une machine à marquer.

Haaland est peu présent dans le jeu
Haaland est peu présent dans le jeuOpta by Stats Perform/AFP
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