Arsenal et l'art des coups de pied arrêtés, danger N°1 pour le PSG
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À chaque corner ou coup franc, le même rituel : Arteta recule dans sa zone technique pour laisser la place à son "set-piece coach", en première ligne pour placer les joueurs, crier d'ultimes consignes… et célébrer, de manière passionnée, les nombreux buts de son équipe.
"Il doit certainement avoir des cuisses incroyables. Toute son après-midi se résume à une série de squats, de sauts et de sprints, au gré des coups de pied arrêtés", a décrit avec humour The Guardian, mi-septembre, après le succès 1-0 dans le derby du nord de Londres à Tottenham.
Quand Gabriel a battu les Spurs, de la tête sur un corner de Bukayo Saka, "on s'est rendu compte qu'Arsenal avait un tueur dans ses rangs", a pointé le quotidien britannique à propos de Jover, souvent "qualifié de révolutionnaire, de 'game-changer', de visionnaire".
Est-il le meilleur dans son domaine ? "Dans son domaine et dans d'autres, en tant que personne", a énuméré Arteta après la rencontre. "Lui et le staff ont insufflé aux joueurs la conviction qu'il y a plusieurs façons de gagner des matches. C'est une croyance très puissante qui nous a beaucoup apporté."
"Rendement significatif"
De fait, Arsenal a marqué 25 buts sur coups de pied arrêtés (en excluant les pénalties), dont 19 sur corner, depuis le début de la saison dernière en Premier League, soit le meilleur total au sein de la très relevée ligue anglaise.
Leurs futurs adversaires parisiens, ce mardi à Londres, affichent à l'inverse de vraies carences depuis l'année dernière, à la fois en raison du profil des défenseurs, pas spécialistes ni très grands, et du manque de sérénité de Gianluigi Donnarumma dans ses sorties aériennes. "Chacun joue avec ses armes", a assumé en août l'entraîneur Luis Enrique, un amoureux de la possession du ballon qui ne compte aucun spécialiste des coups de pied arrêtés dans son staff.
Dans la fortunée Premier League, quasiment tous les clubs du haut de tableau disposent de leur entraîneur spécifique, les plus connus étant l'Espagnol Carlos Vicens à Manchester City et l'Écossais Austin MacPhee à Aston Villa.
Au quotidien, ils traquent les failles des adversaires et s'immiscent dans les séances d'entraînement pour mettre en place des stratégies, défensives ou offensives, avec les joueurs et en accord avec les entraîneurs. "C'est un rendement significatif que l'on peut obtenir avec un investissement relativement faible à mon avis", défendait l'an dernier Andy Parslow, ancien consultant de Swansea notamment, auprès de Sky Sports.
Brentford en laboratoire
Cet été, Manchester United a misé sur le Suédois Andreas Georgson pour renforcer le staff d'Erik ten Hag tandis que Chelsea a déboursé 900 000 euros pour faire venir le Mexicain Bernardo Cueva de Brentford, un club précurseur dans ce domaine.
Ce sont justement les Bees, alors en deuxième division, qui ont permis à Jover de mettre un pied dans le football anglais à partir de 2015. La réputation du Français né à Berlin, qui a fait ses classes au sein du Montpellier Hérault Football Club, n'a cessé de grandir ensuite.
À l'été 2019, il a franchi un palier supplémentaire en rejoignant le Manchester City de Pep Guardiola sur une suggestion d'Arteta, alors entraîneur adjoint des Citizens. L'Espagnol est parvenu à faire revenir son protégé à Arsenal en juillet 2021, plus d'un an et demi après avoir été nommé manager des Gunners.
Guardiola peut se mordre les doigts d'avoir laissé filer un si grand talent. Le 22 septembre, son équipe s'est fait bousculer à domicile par Arsenal (2-2) à cause, notamment, d'une nouvelle combinaison gagnante sur corner entre Saka et Gabriel. "Le maître des coups de pied arrêtés", comme l'a appelé un jour Gary Neville, ex-international anglais devenu consultant influent, a encore frappé. Le PSG est prévenu.