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Avant de recevoir le Real Madrid à l'Etihad, Pep Guardiola est face à son destin

Pep Guardiola est à 180 minutes, au moins, du trophée tant convoité.
Pep Guardiola est à 180 minutes, au moins, du trophée tant convoité.AFP
Ce mercredi soir, à 21h00, débute peut-être le match le plus important de la saison des Citizens, et donc de Pep Guardiola. Celui-ci, en éliminant le Real Madrid, pourrait rallier sa 4e finale de Ligue des champions, la 2e avec Manchester City. Mais peut-il se permettre d'échouer ?

Pep Guardiola dans sa carrière d'entraîneur, c'est 10 demi-finales (4 avec le FC Barcelone, 3 avec le Bayern Munich, 3 avec Manchester City), 3 finales (2 avec le FC Barcelone, 1 avec Manchester City) et 2 C1 remportées (les deux avec le FC Barcelone en 2009 et 2011). Cela, tout le monde le sait, comme son dernier sacre qui remonte à plus de dix ans, une éternité pour certains qui jugent cela comme un échec. 

Et peu importe si ça l'est ou non, Guardiola est attendu quoi qu'il arrive, encore plus année après année lorsqu'on sait qu'il court toujours après sa 3e Coupe aux grandes oreilles. À l'heure d'aborder une sorte d'énième revanche face au Real Madrid, la question revient donc logiquement : l'Espagnol de 52 ans va-t-il parvenir à aller en finale puis la remporter ? 

Pour tous les fans de football, cette interrogation revient comme un serpent de mer à chaque printemps et elle a peut-être encore plus de valeur depuis la douloureuse élimination il y a un an. Cette fois-ci, le retour est à la maison, ce qui modifie beaucoup de choses à tous les niveaux avant de jouer une telle rencontre... cruciale.

"C'est un rêve devenu réalité d'être arrivé aussi loin. Nous devons être unis dans les mauvais moments et savoir souffrir avec le soutien de nos supporters. Je sais qu'ils seront proches de nous. Nous jouons à 11 contre 11, mais dans les mauvais moments, ils nous soutiendront toujours", a déclaré Guardiola en conférence de presse ce mardi.

Et dans le même temps, l'enjeu du triplé est dans un coin de la tête des Citizens. Pour le club, glaner sa première Ligue des champions durant une saison où la Premier League et la FA Cup sont également récoltées serait nécessairement incroyable et historique.

Concrétiser une domination technico-tactique

"C’est vrai que ça fait très longtemps que son équipe n’avait pas été aussi forte, depuis la finale en 2021, mais là, il y a un buteur en plus qui change beaucoup de choses et une stabilité défensive qui a été retrouvée avec Ruben Dias de retour à un haut niveau. Ederson n’est pas mauvais depuis les quarts de finale aussi. Un grand gardien et un grand 9, ça fait gagner des titres. Guardiola et les joueurs ont aussi l’air de mieux maîtriser les événements également", raconte Diego Reis, supporter des Skyblues, journaliste, et surtout à la tête du compte Twitter "Blue Moon".

Un sentiment qui semble être partagé par l'entraîneur espagnol lui-même. Lors de sa conférence de presse d'avant-match, ce mardi, il a montré un visage détendu. 

"Nous avons l'habitude de participer à cette compétition et d'atteindre ce stade de la compétition depuis plusieurs années. Nous essaierons de faire de notre mieux demain. (...) Je ne vais pas vous le dire, mais nous n'allons rien faire de spécial non plus. Nous devons jouer de manière plus détendue et plus fluide. Ils seront, eux aussi, plus détendus. Demain, vous verrez. Je signe pour le 4-3 comme l'année dernière. Parfois, le jeu se dicte de lui-même. Beaucoup de choses entrent en jeu dans cette compétition que ni les joueurs ni les entraîneurs ne peuvent contrôler. Nous avons un plan, mais eux aussi auront un plan. Nous devrons réagir rapidement si les choses ne se déroulent pas comme nous le pensons."

Et alors qu'il pourrait subsister une atmosphère pesante, due à la pression inhérente à ce genre de grands rendez-vous, tout le contraire a l'air de se dérouler au sein du vestiaire citizen. Néanmoins, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives, car il y a un an, c'était relativement la même chose et Guardiola avait dû s'incliner au bout de 210 minutes haletantes.

En ce printemps 2023, l'obligation du résultat réside malgré tout, car c'est la rançon du très haut niveau et que par essence, il ne faut jamais oublier que ces grands entraîneurs souhaitent la victoire par-dessus tout. 

"C'est un compétiteur, il ne veut pas jouer cette compétition, sans vouloir la gagner...", affirme Thibaud Leplat, observateur attentif du football dont les remarques incisives sont à retrouver notamment chez So Foot, l'After Foot et 11ème Art. Il est aussi écrivain et auteur de plusieurs livres footballistiques dont quelque-uns sur Guardiola. Lui aussi évoque la formidable puissance sportive que représente Manchester City.

"Ce ne serait pas volé (de remporter cette Ligue des champions 2022-2023) au regard du parcours de Manchester City depuis cinq saisons au moins. C'est l'une des équipes les plus dominantes en Europe, si ce n'est la meilleure. En termes de jeu, c'est certainement l'équipe la plus influente." Et il n'hésite pas à pointer du doigt l'influence et l'impact d'un certain Erling Haaland dans la force que dégagent les Citizens cette saison justement : 

"Avec Haaland, ils sont plus forts en transition, on l'a vu contre Arsenal et contre le Real Madrid à l'aller. Le Norvégien permet à City de jouer un peu comme les autres, ce qu'il manquait à cette équipe."

Plusieurs enjeux en un

"Il n'est pas face à son destin, mais il est face à ses critiques", estime Thibaud Leplat. Une phrase qui signifie beaucoup et qui renvoie à toutes les attentes et espérances que cristallise Guardiola depuis son départ du Barça. "Il est face à une exigence que l'opinion publique lui a imposée. Notamment de prouver qu'il est capable de gagner une Ligue des champions avec une autre entité que celle du FC Barcelone et que celle de Lionel Messi." Il n'y a donc pas que l'enjeu purement sportif et collectif des Citizens.

Cela dépasse d'ailleurs le seul cadre de l'entraîneur selon lui : "Il y a un désir (pour Manchester City) de remporter cette Ligue des champions avant le Qatar, mais de le faire avec entraîneur-là."

Guardiola lui-même a été honnête et direct en conférence de presse ce mardi : "Nous ne sommes pas stupides et nous savons à quel point demain est important. C'est peut-être le match le plus important depuis que nous sommes ici. Aux joueurs, je dis : 'Vivez-le, profitez du moment, de la chance que nous avons, c'est entre nos mains et c'est à nous de jouer'."

Dans un sens, l'entraîneur de City a conscience des attentes qu'il génère et s'en accommode parfaitement. Cela dure depuis ses débuts, mais année après année, de plus en plus d'observateurs se questionnent à propos des échecs en C1. Guardiola, lui, sait ce qu'il a à faire et va tenter de faire gagner son équipe comme toujours. 

"Son état d’esprit n’a pas l’air de changé, même si ça fait longtemps qu’il n’a pas gagné la C1, il sait comment aborder ces matchs, surtout depuis la finale d’il y a 2 ans", ajoute Diego Reis. Cela s'est ressenti durant la conférence de presse. Et lorsqu'on évoque l'adage "c'est l'année ou jamais", le supporter citizen répond ceci : 

"C’est vrai qu’on a l’impression que c’est l’année ou jamais pour le Manchester City de Guardiola, même si ça fait plusieurs saisons qu’on dit ça. Mais oui, pour lui, ça serait un retour sur le toit de l’Europe plus de 10 ans après et pour les gens ça signifierait beaucoup, surtout pour un public plus large parce que finalement pour les journalistes/observateurs/« experts », il a déjà montré suffisamment avec Man City, mais c’est exact qu’il manque cette fameuse victoire en Europe qui validerait et confirmerait une domination. Pour City et lui, ça déclencherait peut-être quelque chose de (plus) grand en Europe."

Pourtant, un nouvel échec ne remettrait pas tout en question, toujours selon Diego Reis. L'importance et l'influence de Guardiola au sein du club anglais sont telles que rien ne semble pouvoir le remettre en question - à tort ou à raison selon les jugements de chacun. 

"Il est vu comme l’homme de la situation et comme l’un des rares capable de mener à la victoire finale en C1, sachant qu’au club, il a les pleins pouvoirs, il fait presque ce qu’il veut. Beaucoup le remettent en cause après les échecs des dernières saisons, mais le club est là où il est aujourd’hui grâce à lui et personnellement en tout cas, je vois très très peu d’entraîneurs qui peuvent le garder à un tel niveau et gagner la C1. Encore une fois, il manque la victoire finale pour valider son aventure à City, mais même s’il part sans gagner, il aura fait quelque chose d’énorme en Angleterre."

Enfin, le dernier enjeu palpable réside dans la relation qu'entretient Guardiola vis-à-vis du Real Madrid. Malgré le fait que ce match retour n'est pas au Bernabéu, cette demi-finale revêt un aspect vital tout autant symbolique, car l'adversaire est spécial.

"Le Real Madrid en Ligue des champions est la kyptonite de Guardiola. Une équipe qui est l'inverse absolu de ce qu'il est lui, de son football. Malgré cela, il a toujours eu beaucoup de respect pour le Real. Spécifiquement parce que ce club a toujours représenté le symétrique et là ça se reproduit, un peu comme lors de la configuration à Barcelone. C'est-à-dire une équipe de possession avec un joueur extraordinaire et en face une équipe capable de te tuer en deux actions, qui ne s'énerve jamais, qui reste très calme, même lorsqu'elle souffre", rappelle Thibaud Leplat.

Avant d'aller plus loin : "Le Real est toujours le rival qui lui barre la route. C'est, dans un sens, son Némésis, mais qu'il respecte. À l'inverse, les supporters madridistas le respectent en retour. Pourtant, ils ne l'aiment pas. C'est quasiment un duel personnel entre le Bernabéu et Guardiola. Car il n'y a pas que l'aspect sportif qui entre en jeu, il y a également celui politique. C'est une rivalité presque unique entre un club et un homme."

L'entraîneur de Manchester City a tout de même tenté de rationaliser ceci ce mardi : 

"Je ne sais pas, si je le savais, j'essaierais de copier la méthode. Mais je dirais que c'est parce qu'ils ont toujours eu des joueurs de très haut niveau. Quand nous l'avons gagnée avec le Barça, nous avions des joueurs de très haut niveau."

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