Brest doit se ressaisir à Salzbourg
On pensait les Bretons enfin lancés après avoir enchaîné deux succès, contre Graz puis Toulouse (2-0) en championnat, qui plus est avec une équipe remaniée à 90 % entre les deux matches.
Autant dire que la prestation calamiteuse à Auxerre, avec un onze de départ proche du onze majeur, a été une énorme douche froide pour l'entraîneur Eric Roy. "C’est très décevant, car ça fait très, très longtemps que je n'ai pas vu mon équipe aussi apathique, aussi faible dans son contenu (...) C'est presque trop gros pour être vrai", s'était-il lamenté après le match.
"C'est dur à expliquer (...) Dans l'engagement, dans les duels, on a toujours été en retard, à contre-temps", avait reconnu le capitaine Brendan Chardonnet.
"Le coach nous a remonté les bretelles, c'est normal quand on fait un match compliqué comme ça", avait aussi résumé le milieu Hugo Magnetti, reconnaissant qu'il allait falloir "se remettre la tête à l'endroit".
Roy attend des réponses
Après deux victoires, lors d'un match contre un promu qui restait sur quatre défaites en cinq rencontres, et avant de revenir à la plus prestigieuse des compétitions continentales, les Ty Zefs ont-ils eu la tête ailleurs ?
Pressentant peut-être le danger, Roy avait réaffirmé, avant le déplacement à Auxerre l'impérieuse nécessité pour tous "d'être dans le présent".
"Si (des joueurs) avaient la tête à mardi, il y en a pas beaucoup qui joueront, du coup, mardi. Il faut être bon à tous les matches si tu veux espérer postuler dans le onze de départ", a encore tonné après le match le coach habituellement si placide, ajoutant qu'il allait "attendre dans les prochains matches des réponses".
Et le prochain match emmènera donc les Bretons dans la ville de naissance de Mozart pour affronter une sorte de PSG local, puisque le RB Salzbourg a raflé 14 des 18 derniers titres de champion d'Autriche. Coiffé au poteau l'an dernier par Sturm Graz que Brest a dominé pour la première journée, Salzbourg est un peu en reconstruction.
Pépinière de jeunes très gros talents – Sadio Mané, Erling Haaland ou Dayot Upamecano y ont fait leurs premières armes européennes –, le club était devenu une collection d'individualités. Mais avec l'arrivée sur le banc, cet été, du Néerlandais Pepijn "Pep" Lijnders, Salzbourg aspire à un renouveau.
L'esprit de Liverpool
Après 10 ans passés à Liverpool, au centre de formation puis comme inséparable adjoint de Jürgen Klopp – entrecoupés par une expérience malheureuse comme entraîneur du club néerlandais de NEC Nimègue de janvier à mai 2018 –, le coach de 41 ans espère importer l'état d'esprit des Reds chez les Rotten Bullen, les taureaux rouges.
"Le contre-pressing n'est pas une suggestion, c'est une loi", a-il ainsi clamé à son arrivée. Cette philosophie, ainsi que le 4-3-3 avec des latéraux très impliqués dans l'animation offensive, semblera très familière aux Brestois d'Eric Roy.
Dans un championnat fortement perturbé par les fortes intempéries il y a deux semaines, Salzbourg ne pointe pour le moment qu'au 3e rang, à trois points de Graz et deux du Rapid Vienne, mais avec deux matches de moins que ces deux équipes. Samedi, la victoire contre l'Austria Vienne (2-0) a démontré des progrès dans le jeu, mais aussi mis en évidence, en première mi-temps, les failles dans le repli et la couverture défensive sur lesquelles Brest devra appuyer pour contrarier ses hôtes.
"On avait besoin de ce petit coup de boost avant la Ligue des champions et on a fait le plein de confiance", a affirmé l'ailier droit danois Adam Daghim après la victoire contre l'Austria, mais il a aussi admis s'attendre à "un match tout à fait différent" contre Brest. Battu sèchement (3-0) à Prague par le Sparta lors de la première journée, Salzbourg est dos au mur.