Exclu - Materazzi sur Zidane : "Je n'ai jamais eu l'occasion de clarifier les choses"
Il a également évoqué l'équipe nationale italienne et la finale de 2006 dont il a été l'un des principaux protagonistes avec un but inscrit et le fameux coup de tête reçu par Zinedine Zidane.
Materazzi est l'un des rares joueurs à pouvoir se vanter d'avoir un palmarès "complet". De la Ligue des champions à la Coupe du monde, en passant par la Coupe du monde des clubs.
Muraille infranchissable à l'Inter pendant 10 ans, de 2001 à 2011, il a été avec les Nerazzurri l'artisan de ce triplé historique qui a fait de José Mourinho un monument du club interiste.
Dix-sept trophées, dont une Indian Super League remportée en 2015, et un but en finale de la Coupe du monde contre la France en 2006, n'ont cependant pas suffi à estomper un souvenir qui le hante depuis près de 20 ans : le face-à-face avec Zinedine Zidane lors de la deuxième prolongation de la finale de la Coupe du monde, qui s'était soldé par un coup de tête du Français sur le torse du défenseur italien.
Un clash entre les deux qui n'a pas été réconcilié depuis : "Je n'ai jamais eu l'occasion de lui parler pour clarifier les choses", nous a expliqué l'ancien défenseur italien. "Mais il n'y a pas de problème. Je ne peux que le féliciter pour ce qu'il a fait en tant que joueur, mais aussi en tant qu'entraîneur".
"Si vous pensez encore après presque 20 ans que vous avez gagné un match à cause d'un épisode, c'est difficilement crédible Nous avons gagné parce que nous avons tenu jusqu'à la 120ᵉ minute, et que nous avons bien tiré les penalties. C'est comme ça que j'aime m'en souvenir. C'était une grande équipe et un grand groupe."
De cette équipe victorieuse de 2006, beaucoup de joueurs ont poursuivi une carrière d'entraîneur, mais pas Materazzi qui, bien que titulaire d'une licence professionnelle de l'UEFA, n'est jamais entré dans le cercle des entraîneurs mondiaux.
"J'ai eu l'occasion de travailler en Inde et là-bas, même à l'époque, l'entraîneur était une sorte de manager. En Italie, le management est différent et c'est peut-être aussi pour cela que j'ai été un peu en retrait. D'ailleurs, l'occasion ne s'est jamais présentée."
Parmi le groupe de 2006, Fabio Grosso et Gennaro Gattuso sont les entraîneurs préférés de l'ancien défenseur central de l'Inter. Ils dirigent aujourd'hui tous deux une équipe française, respectivement Lyon et Marseille.
"Fabio et Rino sont mes favoris. Gattuso, contrairement à ce que l'on pourrait penser compte tenu du type de joueur qu'il a été, fait jouer ses équipes au football. On voit bien ce que Rino veut donner. Il essaie vraiment de jouer un football intéressant."
Depuis quelques années, l'ancien défenseur de l'Inter aide la Serie A à promouvoir le championnat italien à l'étranger. Il voyage constamment des États-Unis à l'Asie en tant qu'ambassadeur de la marque de la ligue et icône historique de l'Inter.
L'Inter et la Ligue des champions
Dans les prochaines heures, les Nerazzurri disputeront un match important, peut-être même décisif pour le sort de leur groupe en Ligue des champions.
L'équipe de Simone Inzaghi, après un match nul à l'extérieur contre la Real Sociedad, affrontera Benfica à domicile. Une étape délicate pour les Nerazzurri dans leur quête d'une deuxième finale consécutive après celle perdue l'an dernier contre Manchester City.
"L'année dernière, l'Inter a montré qu'elle méritait la Ligue des champions. Elle aurait même pu la gagner. Le point positif, c'est que je pense que l'Inter est sortie plus forte de ce match. Je pense que l'équipe a acquis la force de ceux qui savent qu'ils peuvent gagner avec n'importe qui, et je pense que le début du championnat cette saison l'a montré."
Cependant, le niveau de la Ligue des champions s'est encore élevé cette année. La route vers Wembley sera encore plus compliquée : "Le niveau de la Ligue des champions s'est beaucoup amélioré et ce sera difficile pour toutes les équipes.
"L'Inter ne doit pas faire l'erreur de penser que le groupe est facile. Tout peut arriver en Europe. Dans le passé, il y a eu des équipes qui ont gagné la Ligue des champions en marquant huit points dans son groupe et qui ont ensuite atteint la finale avec confiance. Chaque match doit être pris au sérieux, comme ils le font. Lautaro et ses coéquipiers savent que ce ne sera pas facile, mais ils savent aussi qu'ils sont forts."
Le Scudetto à portée de main
Pendant ce temps, en championnat, l'équipe d'Inzaghi fait le boulot. Un seul revers contre Sassuolo et ensuite que des victoires, la dernière avec quatre buts de Lautaro Martinez contre Salernitana.
Un début de saison qui montre à quel point les Nerazzurri sont favoris pour le titre de Serie A, même si Materazzi prévient : "Le favori est toujours l'équipe qui acquiert la mentalité et qui acquiert la force. L'Inter était encore très forte il y a deux ans et méritait le Scudetto. L'année dernière, le chemin a été différent, peut-être aussi à cause de la préparation différente conditionnée par la Coupe du monde jouée au milieu de la saison."
Spalletti est l'homme qu'il faut à la place qu'il faut
Enfin, l'ancien joueur a eu des mots sur la nouvelle équipe nationale italienne de Luciano Spalletti, le remplaçant de Roberto Mancini. Après sa démission surprise et sa signature pour la sélection d'Arabie Saoudite, le choix de Spalletti a fait grand bruit.
Mais Materazzi, qui connaît très bien Mancini pour avoir été entraîné par lui à l'Inter, ne mâche pas ses mots : "Je ne peux pas juger son choix parce que lui seul sait ce qu'il a ressenti à ce moment-là pour pouvoir accepter une telle offre et quitter l'équipe nationale des Azzurri.
"En revanche, je pense que Spalletti est l'homme de la situation pour l'Italie. Il voulait absolument l'équipe nationale et c'est une belle chose", conclut Materazzi.