L'Atlético prend la main en quarts de finale aller, mais le Borussia reste dans le coup
Ce sont deux outsiders tapis dans l'ombre qui se défiaient ce soir au Metropolitano Stadium. L'Atlético Madrid allait bien évidemment tenter de faire un premier écart en profitant du soutien de son public, mais le Borussia Dortmund avait des arguments à faire valoir. Entre deux équipes pour qui la Ligue des Champions était la seule chance de soulever un trophée cette saison, l'issue était incertaine.
L'Atlético a toutefois tenté de mettre la main sur la rencontre, faisant bouger le bloc allemand à base de transversales et déviations, mais les Colchoneros n'auront même pas besoin de forcer leur talent pour ouvrir la marque. Après quatre minutes, Gregor Köbel effectue une relance suicide sur Ian Maatsen, qui échappe la balle, et Rodrigo de Paul ne se fait pas prier pour punir un tel errement.
Le Borussia est sous l'eau, et se voit acculé devant son but. Une occasion pour Axel Witsel, des corners dangereux, les locaux ne se privent pas pour appuyer. Samuel Lino s'offre même une belle tentative sur retourné, histoire de régaler le public (13e). Et sur un nouveau ballon cafouillé par un Maatsen en plein naufrage, Antoine Griezmann passe proche de doubler la mise. L'international français rayonne, et les visiteurs doivent attendre 25 minutes avant de donner signe de vie.
Mais le Borussia n'a toujours pas le ballon, et ne peut guère s'approcher de la cage d'un Jan Oblak qui passe une soirée délicieuse. Même une tête de Felix Nmecha sur corner s'envole au dessus, alors que c'est la meilleure (et seule) occasion de la première demi-heure allemande. Mais encore une fois, la défense du BVB craque totalement sur une mésentente des centraux - le jour du 500e match de Mats Hummels, et Morata lance Griezmann qui délivre une offrande à Samuel Lino. Le Brésilien conclut en finesse et enfonce la tête du Borussia dans le sable (33e).
Certes, le BVB réagit enfin, se procure quelques demi-occasions, mais le mal est fait. Maatsen, désireux de se rattraper, viendra enfin chauffer les gants d'Oblak, sauf qu'à la pause, le match est bien dans les mains de l'Atlético (2-0). Néanmoins, le Borussia ressort des vestiaires paré des meilleures intentions. Des initiatives, des frappes, mais rien de transcendant, en tout cas rien qui pourrait renverser la situation, d'autant que l'Atletico parvient à donner le change.
Les Colchoneros s'arrangent d'ailleurs pour faire baisser le rythme du match et endormir leurs rivaux. Puis ils rappuient sur l'accélérateur, tentant de plier le match pour de bon, notamment sur une frappe de Pablo Barrios (70e). Malgré tout, le score sied à l'Atlético, qui semble s'en contenter, alors qu'Edin Terzic lance son banc pour tenter de sauver les meubles. Mais c'est Köbel qui sauve la patrie à l'aube du dernier quart d'heure en sortant une parade monumentale devant Lino.
Les visiteurs ne semblent alors plus avoir la moelle pour réduire l'écart. Erreur, puisque Sébastien Haller, sorti du banc, trouve la faille avec de la réussite à l'entrée des dix dernières minutes et relance tout le suspense. Mats Hummels se rattrape alors de sa bévue sur le deuxième but en enlevant une balle de but à Correa, qui s'apprêtait à fusiller Köbel. La fin de match est folle, et Jamie Bynoe-Gittens manque d'apporter son écot sur une praline qui échoue sur la barre. Puis c'est Julian Brandt, au bout des arrêts de jeu, qui enverra une ultime tête sur le poteau.
Il est temps que cela se termine pour l'Atlético Madrid, qui s'impose donc 2-1 et aura les cartes en main mardi, sur la pelouse du Signal Iduna Park. Mais il y aura quelques regrets, car les Espagnols étaient plus forts pendant la majeure partie du match, et le but de Haller pourrait peser très lourd au final. Surtout quand on voit la fin de match de Dortmund.