La Real Sociedad, un adversaire pas si simple que ça pour le Paris Saint-Germain
La Real Sociedad affrontera le Paris Saint-Germain en 1/8 de finale de la Ligue des Champions. A priori, le tirage le plus abordable pour le champion de France mais, même sans une expérience débordante à ce niveau de la compétition, les Txuri-urdinak restent des adversaires redoutables qui ont terminé devant l'Inter et Benfica lors de la phase de groupes.
Un gardien injustement méconnu
Álex Remiro vient d'être convoqué pour la première fois avec la Roja lors de la dernière fenêtre internationale et c'est une juste récompense pour le gardien formé à l'Athletic et qui a rejoint la Real Sociedad avec pertes et fracas alors que le club de Bilbao privilégiait Unai Simón, actuel titulaire de la Selección.
Remiro est une référence en Espagne, très consistant sur sa ligne, dans les airs et au pied. C'est certainement dans le Top 5 de Liga depuis 3 saisons. Il en est à 59 cleansheets en 144 matches toutes compétitions confondues et il reste sur trois matches sans encaisser de but.
Une défense qui s'est mise au niveau Champion's
Ce ne sont pas des noms ronflants, mais la Real Sociedad dispose d'une défense rude dans les duels. Robin Le Normand et Hamari Traoré sont des noms connus en France. Le premier est devenu international espagnol, lassé d'attendre une convocation de Didier Deschamps, le second était le capitaine du Stade Rennais la saison dernière et il s'est très vite intégré. Igor Zubeldia et Aritz Elustondo sont de sacrés clients en défense centrale. Les doutes concernent le poste de latéral. Kieran Tierney est arrivé l'été dernier et il est suppléé par Aihen Muñoz qui gagne du temps de jeu. Cependant, face à Ousmane Dembélé, le duel pourrait tourner court.
La Real est la 5e meilleure défense de Liga avec 18 buts encaissés en 17 journées mais c'est en C1 que le verrou a été mis : 4 cleansheets, seulement deux buts pris en 6 journées.
Un milieu très consistant
Avec Martín Zubimendi, Mikel Merino et Brais Méndez, la Real Sociedad dispose d'un trident complémentaire et joueur. Les trois internationaux font partie des références de Liga et ils sont assurément les dépositaires de la marque de fabrique txuri-urdin. En phase de groupes, même face à l'Inter finaliste de la dernière édition, ils ont été supérieurs à l'aller pendant l'essentiel de la rencontre.
Ce sont qui impriment le rythme du match et ils sont également intelligents dans leur manière de mettre le pied et de provoquer des fautes. Le pied gauche de Méndez est redoutable sur coups de pieds arrêtés et Merino, gaucher lui aussi, est le métronome de son équipe, un distributeur capable de casser les lignes, souvent à l'avant-dernière passe.
Quant à Zubimendi, il est considéré comme le meilleur milieu défensif de sa génération et Xavi Hernández voudrait en faire son nouveau Sergio Busquets. Approché cet été, le Basque a refusé car il voulait avant tout disputer la C1 avec son club formateur. Il ne s'est pas trompé.
Gauchers caviars
Si Ander Barrenetxea est le jeune qui monte et Umar Sadiq un attaquant qui impose sa puissance avec aussi une très grosse frappe de balle, ce sont bien Take Kubo et Mikel Oyarzabal qui retiennent l'attention. Déséquilibrant, les deux gauchers sont des poisons, non seulement par rapport à leur vitesse d'élimination, mais aussi par leur flair.
Le Japonais est le meilleur passeur du club (3) et a ajouté 6 buts. Le Basque, lui, en est à 7 réalisations et une passe décisive. Ce sont les deux attractions txuri-urdinak dans le dernier tiers et leur complémentarité augmente toujours. Reste à savoir si Oyarzabal, dans un rôle de faux 9, sera le joueur le plus indiqué pour évoluer en pointe mais ses dézonages pourraient déboussoler le PSG.
Un entraîneur en constante progression
Imanol Alguacil était encore un inconnu il y a 5 ans. Coach du filial qui évolue actuellement en 3e division, il a remplacé Eusebio Sacristán pour un intérim de 3 mois en 2018 avant d'être définitivement promu en décembre de la même année, au moment du renvoi d'Asier Garitano. Depuis, il a remporté la Copa del Rey, premier titre du club depuis 1987, et confirmé chaque saison qu'il était l'homme de la situation. Le formateur s'est mis au niveau de l'élite et le "shérif" fait désormais partie de ce qui se fait de mieux en Espagne.
Pour autant, au moment d'affronter un "gros" du championnat, la Real n'y arrive pas : défaite contre l'Atlético (2-1), contre le Real Madrid après avoir mené au score (2-1) et contre le Barça après avoir dominé tout le match (0-1). C'est un axe de travail pour le club de Gipuzkoa qui pourrait viser plus haut avec davantage de réalisme et d'efficacité, notamment en attaque.