Le Paris Saint-Germain sous la menace d'un déclassement européen
À mi-parcours, la crise se rapproche pour Paris, 25ᵉ de la phase de ligue et en grand danger au vu du calendrier démentiel qui l'attend lors des quatre dernières journées (trois déplacements sur les pelouses du Bayern Munich, de Salzbourg et de Stuttgart et la réception du Manchester City de Pep Guardiola et Erling Haaland).
La mission d'accrocher les places numérotées de 9 à 24, synonymes d'accession aux barrages, s'avère donc particulièrement périlleuse, d'autant que les joueurs parisiens affichent les mêmes lacunes à chacune de leurs sorties sur la scène continentale.
Les matches parisiens en Ligue des champions se suivent et se ressemblent : une nette domination, un jeu appliqué avec un bon contre-pressing, mais sans aucune finition. Paris se contente de jouer de manière scolaire, sans folie ni grandeur.
Ces matches, où il ne se passe pas grand-chose, ressemblent finalement à ceux de l'Espagne quand Luis Enrique dirigeait la sélection (2018-2022). La feuille de statistiques de la rencontre perdue contre l'Atletico de Madrid mercredi au Parc des Princes (2-1) est à cet égard édifiante : 71% de possession, 870 passes dont 800 réussies, 22 tirs dont 9 cadrés.
"C'est très beau le jeu de possession, les combinaisons et le collectif, mais ce qui te fait gagner un match c'est la précision", a souligné l'entraîneur madrilène Diego Simeone.
Le PSG, qui a toujours passé le premier tour de la Ligue des champions depuis son rachat par le fonds qatari QSI en 2011, semble être aujourd'hui une équipe sans confiance, qui peine à être adroite devant le but et très friable dans sa surface à l'image du latéral Nuno Mendes.
"Nous nous procurons 20 occasions claires pour marquer, et l'adversaire éternue et marque. C'est la même dynamique à chaque fois", a reconnu Luis Enrique après ce nouveau revers concédé dans les arrêts de jeu sur un contre-éclair.
Après quatre matches, l'état d'esprit des Parisiens est loin de celui affiché par les autres clubs français en C1, à l'image de l'insouciance et de la fraîcheur de Brest.
"Fidèle à mes idées"
Au delà de l'âme de cette équipe, les critiques sur la tactique du technicien espagnol sont devenues une rengaine.
Avec des joueurs animateurs, mais pas finisseurs, Luis Enrique s'obstine à jouer sans faux N.9 alors que les centres - 26 adressés mercredi soir - ne trouvent jamais preneurs et qu'il manque toujours un joueur qui s'arrache sur les deuxièmes ballons dans la surface adverse.
Face aux Colchoneros, il a essayé d'abord le milieu offensif Marco Asensio, transparent, puis Kang-In Lee, tout aussi discret, avant de faire rentrer en jeu quelques minutes Randal Kolo-Muani, seul attaquant de pointe de métier.
"Apporte-le moi si tu l'as. Cet attaquant, d'où est-ce que je le sors ? C'est la Ligue des champions. Je suis fidèle à mes idées. Le jour où je me raterai totalement dans le football, je le ferai avec mes idées, pas celles d'un journaliste, d'un autre entraîneur", a répondu l'entraîneur. Kolo-Muani appréciera…
Mercredi soir, ce ne sont toujours pas les attaquants qui ont été les plus dangereux, car Bradley Barcola et Ousmane Dembélé sont restés muets. Le latéral Achraf Hakimi a été l'élément principal de l'animation offensive, il s'est procuré le plus d'occasions mais les a toutes vendangées comme ses coéquipiers (1e, 54ᵉ, 58ᵉ, 77ᵉ, 90+3ᵉ). Hormis le jeune milieu Warren Zaïre-Emery, relâché, qui a fait preuve de sang-froid dans la finition (14ᵉ).
"Il reste quatre matchs de Ligue des champions et il faut y croire jusqu'au bout. Les mesures qu'il faudra prendre seront prises s'il le faut", a conclu Luis Enrique.
Pour éviter de sombrer dans la crise, certains joueurs devront aussi hausser leur niveau : l'entre-jeu parisien avec Vitinha et Joao Neves devra jouer avec plus d'impact dans les duels tandis que le gardien Gianluigi Donnarumma devra être davantage décisif devant son but, sans compter les attaquants qui vont devoir se décider un jour à marquer.