Oasis, les Beatles : quand la pop music anglaise s'invite du côté de Manchester City
Chaque club de football a ses traditions, ses supporters, ses chants. Dans le Nord de l'Angleterre, où la musique joue un rôle prépondérant dans la vie des citoyens, il n'est pas étonnant que cette dernière ait une importance toute particulière. Si Ed O'Brien (Radiohead) est un fervent admirateur de Manchester United, de l'autre côté de la ville, les frères Gallagher (Oasis) portent l'étendard de Manchester City depuis de nombreuses années.
Des fans et des ambassadeurs du club
1997. Lors d'un concert donné par le groupe Oasis à Manchester, Noel Gallagher n'a pas lésiné sur les démonstrations d'affection pour les Skyblues. Ouvertement critique au sujet des Red Devils, il s'est fait huer par une partie de la foule, supportrice du club rouge. Mais l'appartenance des deux frères à l'équipe désormais de Pep Guardiola remonte à bien avant cet événement.
Les Gallagher ont grandi dans les quartiers sud est de Manchester et adolescents, il n'était pas rare de les voir se rendre à "Maine Road", ancien stade de City, détruit en 2004. De ce fait, ils sont devenus des supporters inconditionnels du club. Une fois célèbres, ils ont même cherché à jouer au fief de leur équipe. Ce qui est finalement arrivé en 1996.
Avec le temps, le groupe Oasis s'est séparé. Chacun de leur côté, les frères Gallagher ont au fil du temps tissé des liens avec leur club de coeur et sont des spectateurs réguliers des matchs de City. Liam, très présent ces dernières années, a par exemple assisté à la récente finale de la FA Cup (gagnée 2-1 par les Cititzens), ou à la célébration du titre.
Il n'est pas rare non plus de le croiser aux abords de l'Etihad Stadium, voire de l'entendre. En effet, des concerts assez réguliers sont organisés pour que les fans profitent de l'ambiance les jours de matchs. Pendant ce temps-là, le Britannique peut quant à lui contribuer au folklore et réviser... les classiques du club.
En 2016, Noel a accueilli Pep Guardiola à l'occasion d'une interview le club. Plus qu'un simple "influenceur", l'artiste, tout comme son frère, est devenu un ambassadeur de Manchester City. Ce qui le ravit autant que les supporters.
Il a également été à l'origine du vandalisme de la guitare de Gary Neville en 2014. En effet, après une interview dirigée par l'ancien joueur de United, ce dernier a demandé à Noel de signer son instrument. Une erreur, étant donné qu'en grand fan inconditionnel, l'Anglais en a profité pour écrire : "Cher Gary, combien de sélections as-tu ? Combien penses-tu en mériter ? Je vais te le dire : Aucune !! Bises, Noel Gallagher !". La blague a fait le tour des médias, mais a renforcé le supporteurisme de l'ex-membre d'Oasis.
Il ne fait donc aucun doute que Liam et Noel seront du voyage jusqu'en Turquie ce week-end. Et en plus de leur présence, les quelque 20 000 Citizens qui auront fait le déplacement entonneront forcément à un moment où un autre, les titres les plus connus du groupe anglais.
"Blue Moon" et "Hey Jude" en guise d'hymnes
Le lien des Gallagher avec le club ne s'arrête pas là. Liam Gallagher est allé jusqu'à réenregistrer une version du titre "Blue Moon" en 2011 pour rendre hommage à son équipe favorite. Le titre originellement écrit pour accompagner le film américain "Hollywood Party" (1933) est l'hymne officiel de Manchester City depuis la saison 1989-90.
Si son frère a repris la chanson, Noel a repris le concept de la "lune bleue" pour en faire un album. Ainsi, "Blue Moon Rising", sorti en 2021, rend également hommage au club et fait perdurer la tradition de la filiation entre public, City et les rockeurs mancuniens.
Et ce n'est pas tout. Si Oasis fait partie intégrale du folklore anglais et citizen, les Beatles ne sont pas en reste non plus. Originaire de Liverpool, ils ne devraient pas logiquement figurer dans la liste des chants populaires de l'équipe mancunienne. Pourtant, "Hey Jude" retentit avant chaque match à travers l'Etihad Stadium.
La chanson, sortie en 1968, coïncide avec la montée de City en première division anglaise. Première dans le top des charts en début de saison, elle a rapidement été adoptée par les supporters pour son côté accrocheur et répétitif. Résultat : deux hymnes sont représentent les Skyblues. L'un largement repris par l'un des héros locaux, l'autre créé par l'un des groupes de rock le plus connu dans le monde.
Au Stade Olympique Atatürk ce samedi, ou bien dans les rues adjacentes, il est certain que l'esprit rock'n'roll résidera. Tendez l'oreille et vous pourrez peut-être reconnaître certains titres quelques instants avant la finale.