Pendant que Luis Enrique et Mbappé jouent à chat, la direction du PSG sourit
Décision justifiée de la part de Luis Enrique ? Attitude provocatrice de Kylian Mbappé ? Vendredi dernier, au Stade Louis II, les deux hommes ont fait braquer les projecteurs sur leurs faits et gestes, pendant que le Paris Saint-Germain disputait un match important contre l'AS Monaco. Mécontent de la performance de son joueur lors de la première période, le technicien espagnol s'est empressé de le remplacer à la mi-temps : "c’est 100 % une décision de l’entraîneur. Je pense que, tôt ou tard, il faut que l’on s’habitue à jouer sans lui. C’est ma décision et c’est une décision que je prends avec l’objectif, selon moi, d’obtenir le meilleur pour l’équipe", affirmait-il en fin de match aux différents médias présents dans la Principauté.
En réponse à l'affront, le capitaine du Paris Saint-Germain a pris la décision de se doucher à la pause, avant de sortir du vestiaire cinq minutes après la reprise, survêtement du club vêtu, casquette serrée à la tête, téléphone en main et… tout sourire. Direction les tribunes pour rejoindre son entourage, plus précisément sa mère, Fayza Lamari, en passant par la piste d'athlétisme, devant le public, la direction du PSG et les caméras de Prime Vidéo.
Cerise sur le gâteau, le Français s'est même arrêté pour prendre un selfie avec une employée du club monégasque. Bref, tout y était pour faire parler, une nouvelle fois, le monde du football. "Ce n'est pas le Kylian Saint-Germain", avait-il communiqué l'année passée. À Louis II, en se comportant ainsi, Kylian Mbappé a prouvé le contraire en montrant qu'il est bel et bien au-dessus d'un des principes qui font ce sport : celui de quitter le banc de touche de son équipe en cours de match sans être blessé.
"Je t'aime… moi non plus"
Alors oui, le numéro 7 du PSG a tout montré sauf l'exemple d'un bon leader et d'un bon capitaine. Avant de penser à ses intérêts et à son mécontentement, il aurait pu penser à ses coéquipiers qui eux avaient encore 45 minutes à disputer. Mais, dans le fond, a-t-il tous les torts du monde ?
Quand vous vous appelez Kylian Mbappé, que vous êtes en quête du Ballon d'or, que vous voulez finir la saison avec le maximum de buts, que vous voyez votre coach vous sortir deux fois de suite sans réelle raison à vos yeux, que vous l'entendez clamer haut et fort devant la presse qu'il est "convaincu à 100 %" que le PSG aura "une équipe encore meilleure la saison prochaine que celle de cette année", et ce, après que la presse a été informée que votre décision était de quitter le club en fin de saison… On peut comprendre que ça n'enchante pas le joueur.
Et, en effet, cela peut être compréhensible. À partir du moment où l'information est sortie dans les médias, le rapport entre les deux hommes a changé du tout au tout. Luis Enrique parle de "préparer la saison prochaine", mais cela laisse surtout entrevoir une forme de représailles. À croire que tout a été calculé en amont : la fuite dans les médias, qui provoque les décisions tactiques du coach, qui entraîne une réponse de la part du joueur, et, forcément, son image en prend un coup et les supporters ne sont pas contents. N'y aurait-il pas un troisième acteur caché dans ce bras de fer ?
Car, aujourd'hui, le "méchant" de l'histoire, auprès de l'opinion public, est bel et bien Kylian Mbappé. Et c'est le Paris Saint-Germain et Nasser al-Khelaïfi qui sourient. Le Français avait tout calculé pour faire les choses bien avant son départ, mais son château de cartes est en train de s'effondrer. Et tout cela parce que ce dernier a décidé de poursuivre sa carrière ailleurs que dans le club de la capitale en fin de saison. On le sait tous, personne ne peut quitter les Qataris, ce sont eux qui vous quittent. Et quand vous décidez de partir sans leur accord, vous devez rester sur vos gardes, car la riposte n'est jamais très loin. Une relation "je t'aime… moi non plus" à son paroxysme.
Et la finalité dans tout ça ? Le Paris Saint-Germain a trouvé le moyen, une énième fois, de se retrouver dans une situation délicate en interne avant un match retour des huitièmes de finale de la Ligue des champions. À croire que le club ne peut pas s'en passer. Luis Enrique, maintenant, va devoir savoir faire la part des choses. L'Espagnol aime répéter qu'il est un "homme de football" qui "connaît ce milieu". Et effectivement, rappelons que lui-même, en tant que joueur, en 1996, avait décidé de quitter le Real Madrid pour rejoindre le FC Barcelone. Les raisons étaient différentes à celles du Français, mais lui avait même signé un pré-contrat dès janvier, voulant rejoindre le club dans lequel se trouvait l'un de ses meilleurs amis, Abelardo. A-t-il, pour autant, été boycotté par le club merengue ? Eh bien, non. Il disputera en tout 41 matches la saison avant son départ chez les Blaugranas.
Lui, l'homme de football, pourrait comprendre que l'un de ses joueurs, après avoir donné sept ans de sa vie au PSG, veuille franchir un nouveau palier. D’après les informations de plusieurs médias français, les deux hommes auraient eu une discussion au Campus PSG après le match de Monaco Reste à voir à présent si cette explication saura calmer les tensions. Premiers éléments de réponse, ce mardi soir, à la Reale Arena.