Pep Guardiola veut faire taire définitivement ses détracteurs à Manchester City
L'Inter qui empêche City de réaliser le plus grand exploit de l'histoire du football anglais en imitant Manchester United lors de la saison 1998-1999, c'est une possibilité. Mais Guardiola, lui, ne l'entend pas de cette oreille. La finale à Istanbul est une date cochée dans son agenda personnelle après 12 ans de disette dans la compétition.
L'Espagnol est largement considéré comme le meilleur entraîneur de sa génération, avec 11 titres de champion à son actif en seulement 14 saisons à la tête du FC Barcelone, du Bayern Munich et de City.
Mais depuis qu'il a remporté la Ligue des champions en 2011, Guardiola a connu une série d'éliminations européennes douloureuses. Après une demi-finale perdue face à Chelsea lors de sa dernière année au Camp Nou, les trois années de Guardiola au Bayern ont été marquées par trois autres défaites au même stade.
À City, il lui a fallu cinq tentatives pour franchir le cap des quarts de finale, avant d'à nouveau échouer en finale face à Chelsea il y a deux ans. En demi-finale, la saison dernière, le Real Madrid a fait une remontée miraculeuse et a infligé un nouveau revers à City.
Finir avec la "sur-réflexion"
Le choix du onze titulaire de Guardiola lors de la finale de 2021 n'est qu'un exemple parmi tant d'autres où il a été accusé de "trop réfléchir" et de se mettre en travers à lui seul de son équipe.
Mais son analyse tactique et son savoir ont permis d'inverser la tendance dans cette saison qui a été difficile jusqu'en février. Finalement, elle pourrait être la meilleure connue par le club.
En janvier, Guardiola a publiquement remis en question la volonté de ses joueurs de continuer à gagner des trophées, tandis que l'équipe a mis du temps à s'habituer à la présence d'Erling Haaland en attaque, même si le Norvégien, auteur de 52 buts, s'est montré prolifique dès le début.
Nombreux sont ceux qui ont remis en question la décision de se débarrasser de Joao Cancelo lors du marché des transferts de janvier, laissant City désespérément à court de latéraux naturels.
Mais Guardiola avait un plan : le passage à une défense à trois, avec le défenseur central John Stones poussé vers l'avant, dans un rôle de milieu de terrain qu'occupait Cancelo les saisons précédentes. Cela a déclenché une série de performances dévastatrices.
"Je ne peux pas dire assez de bien de lui", a déclaré Jack Grealish à propos de son entraîneur."Il est un peu bizarre, car il sait tout. Il y a des matches où j'arrive et je me dis 'qu'est-ce qu'il va faire aujourd'hui' et il sort des tactiques différentes à chaque match. C'est un plaisir de travailler avec lui".
Guardiola a déjà fait de City la force dominante du football anglais avec cinq titres de champion au cours des six dernières saisons. Toutefois, il reconnaît que le succès en Ligue des champions apportera un statut qu'aucun titre national ne peut offrir.
"Tant de clubs ont détruit des projets et des idées parce qu'ils n'étaient pas capables de gagner cette compétition, et tant d'autres sont devenus de grands clubs parce qu'ils étaient capables de la gagner", a déclaré Guardiola à UEFA.com.
"Même si je ne partage pas cette opinion, je comprends que certains puissent penser que tout ce que nous avons fait pendant toutes ces années, qui a été très bon, aura un sens si nous gagnons cette compétition.
"Si nous ne la gagnons pas, les choses sembleront avoir moins de sens. C'est un peu injuste, mais nous devons l'accepter. C'est comme ça.
"Nous devons également accepter que si nous voulons faire un pas définitif en tant que grand club, nous devons gagner en Europe. Nous devons gagner la Ligue des champions, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas éviter".
En faisant de City un champion d'Europe, Guardiola parachèvera le projet qu'il a été chargé de mener à bien, il y a sept ans.
Cela ferait aussi taire les derniers doutes quant au droit de l'Espagnol à être classé parmi les plus grands entraîneurs de tous les temps.