Rodri a fait voler en éclats le piège presque parfait de Simone Inzaghi
Pour la 4e saison consécutive, la finale de la Ligue des Champions s'achèvent sur la plus petite des marges (1-0). Cette édition 2023 n'a rien à voir avec sa grande soeur de 2005 surnommée "le miracle d'Istanbul". Fermée, crispante, presque ennuyante : cette confrontation entre Manchester City et l'Inter a réuni tous les stéréotypes de la partie d'échecs sur herbe.
Lautaro Martínez, si près et si loin de valider le plan
On ne peut pas crier à la surprise : après Porto, Benfica et le Milan, les Citizens ont eu droit à un tour de lessiveuse nerazzurra. Le 3-5-2 de Simone Inzaghi n'est pas flamboyant mais il est sérieux, cohérent et huilé. L'Inter devait être hermétique et instaurer un faux rythme pour bloquer le milieu adverse. Quand Kevin de Bruyne était sur le terrain, c'est-à-dire une demi-heure, le Belge n'a trouvé Erling Haaland qu'une seule fois pour une frappe forte, cadrée mais sans angle face à André Onana. Après la blessure du meneur belge et l'entrée de Phil Foden, les connexions avec l'attaquant norvégien n'ont plus été assurées du tout. Ni Jack Grealish ni Foden, ni Bernardo Silva n'ont trouvé leur buteur.
Avec Marcelo Brozovic, préféré à Henrik Mkhitaryan, Inzaghi a aligné le régulateur du jeu adéquat pour organiser et diriger les transitions. Le couperet est passé proche pour City. Après 45 minutes, les favoris étaient atones et, même prévenus, ils étaient surpris du traitement assuré par Francesco Acerbi et ses coéquipiers. Le ton était exactement le même que depuis les 6 derniers matches de Ligue des Champions. L'intelligence dans le placement et la rigueur dans les duels demeuraient les clefs de voûte de l'édifice nerazzurro.
Plus les minutes défilaient, plus l'Inter se rapprochait de ce qu'il cherchait : le but sur un contre avant de se replier, fermer à double tour et jeter la clef dans le Bosphore. Lautaro Martínez, auteur d'un match solide jusqu'alors, a eu ce fameux ballon tant attendu. A l'affût d'une passe en retrait mal assurée de Silva vers Manuel Akanji, l'Argentin s'est présenté face à Ederson. Le match a basculé à ce moment-là : le Brésilien a provoqué la frappe de l'attaquant qui, a choisi la solution individuelle alors que Romelu Lukaku aurait pu couper un centre et que Brozovic était seul en retrait à l'entrée de la surface.
La patience citizen a payé
Martínez a déconnecté de son match et l'Inter a sensiblement baissé de pied. Alors qu'en première période, les Nerazzurri avaient passé 10 minutes en bloc très bas pour contenir les schémas de passes des Skyblues, la donne était différente cette fois-ci. Mentalement, le vernis se craquelait et physiquement les crampons étaient plus lourds. Ce n'est pas un hasard si c'est le placement de Federico Dimarco qui a flanché quand Akanji a trouvé l'espace suffisant pour lancer Silva dans la surface. Haaland n'a pas touché le ballon sur l'action mais le réflexe de toute l'arrière-garde intériste a été de s'aglutiner devant la cage d'Onana pour bloquer le Norvégien. Las, le Portugais a centré en retrait et Rodri a marqué.
Pour autant, le fil d'Ariane de l'Inter ne s'est pas rompu. Hormis un geste de grande classe de Foden qui s'est ouvert le chemin du but, la Beneamata n'a pas été prise en défaut. Mieux : elle a failli revenir au score mais soit la transversale (70') soit Ederson face à Lukaku (89') et Robin Gosens (90+6') se sont mis en travers. Le coup était presque parfait mais City a eu le mérite de ne pas paniquer et de patienter. Pep Guardiola a finalement pris Inzaghi à son propre jeu et il fallait bien un entraîneur de cet acabit pour gagner ce samedi soir à Istanbul.