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Take Kubo, l'espoir de la Real Sociedad pour créer l'exploit contre Paris

Flashscore, avec AFP
Kubo au duel avec Lucas Hernandez au Parc des Princes.
Kubo au duel avec Lucas Hernandez au Parc des Princes.FRANCK FIFE/AFP
Avec un déficit de deux buts à remonter, la Real Sociedad mise sur son phénomène japonais Takefusa Kubo, passé en deux saisons à Saint-Sébastien de jeune espoir à l'un des meilleurs joueurs du championnat espagnol, pour créer l'exploit ce mardi face au PSG.

Le gaucher de 22 ans, surnommé un peu précipitamment le "Messi japonais" en raison de sa jolie patte gauche et sa tendance à rentrer à l'intérieur pour enrouler à l'opposé, sera de nouveau l'atout majeur des Basques, qui veulent continuer à rêver en C1, malgré une série de cinq défaites en six matches.

Vivace et agile techniquement, "Take" a conquis les supporters txuri-urdin (blanc-bleu) et électrifie le stade d'Anoeta sur le côté droit de l'attaque, avec une saison déjà très correcte (7 buts et 4 passes décisives).

L'attaquant nippon avait rejoint la Real Sociedad, qu'il considère désormais comme "sa maison", lors de l'été 2022 et s'y est rapidement imposé comme titulaire, dans un effectif composé en majorité de joueurs basques. "La Real m'a aidé à prouver que j'étais un bon footballeur, (...) à monter dans le train qui mène au succès" avait-il confié dans une interview à un quotidien local.

À chaque match, à domicile comme à l'extérieur, des fans japonais, certains ayant fait des milliers de kilomètres, viennent assister aux exploits de Kubo, leader d'une nouvelle génération nippone prometteuse aux côtés de Mitoma (Brighton).

À 10 ans au Barça, à 18 au Real

L'aventure espagnole du natif de Kawasaki, dans la grande banlieue de Tokyo, considéré dès son plus jeune âge comme un grand espoir du football asiatique, commence en 2011 à... Barcelone.

Le gaucher a alors 10 ans et rêve de marcher dans les pas de "son idole" Lionel Messi. Mais son parcours à la Masia se termine subitement en 2015, lorsque le club barcelonais est contraint de le renvoyer dans son pays en raison d'une sanction pour des irrégularités sur des transferts de joueurs mineurs.

Le jeune ailier droit évolue donc quelques années au FC Tokyo, tout en restant dans les radars des recruteurs espagnols, avant de signer au Real Madrid en 2019 à seulement 18 ans. Il n'y dispute aucune rencontre officielle et enchaîne les prêts à Majorque, Villareal, Getafe puis de nouveau à Majorque et finit par poser ses valises au pays basque en 2022.

"Majorque était un endroit spécial et une équipe pour moi, c'est là que mon nom a commencé à être connu en Liga", rembobine Kubo, dont les performances attirent aujourd'hui les plus grands clubs européens selon la presse espagnole.

Le foot comme la danse

Un homme joue un rôle déterminant dans le parcours de l'international japonais: l'ancien joueur Tetsuo Nakanishi, entraîné par Arsène Wenger à Nagoya dans les années 1990.

"C'est l'un des joueurs les plus intelligents que j'ai vu, il a la capacité comme mon ancien coéquipier (de Nagoya) Dragan Stojkovic de tromper un gardien de but avec une seule feinte du regard", assure à l'AFP celui qui suit de près Kubo depuis ses 11 ans, notamment par correspondance, en lui envoyant des rapports après tous ses matches.

Avec Nakanishi, Take Kubo (1,73 m, 64 kg) a longtemps travaillé son pied faible (le droit) avec "des contrôles en mouvement, des exercices de force pour une frappe plus pure", raconte l'entraîneur. Mais c'est selon lui un travail digne d'un danseur de ballet sur les appuis et "la flexibilité de la cheville" qui a fait de Kubo un joueur souvent insaisissable.

Tactiquement, l'entraîneur nippon lui a inculqué très jeune "la prise d'information à 360 degrés", alors qu'il avait tendance à se réfugier le long des lignes de touche.

Autant d'exercices qui permettent aujourd'hui au phénomène de rayonner à Saint-Sébastien, en oscillant entre un rôle de pur ailier droit et de deuxième attaquant de pointe. Au match retour contre le PSG, "il peut faire mal", prévient Tetsuo Nakanishi. Le latéral du Real Madrid Fran Garcia, qui avait vécu un calvaire au Bernabéu face aux débordements incessants du N°14 basque, peut en témoigner.

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