Pas nécessairement programmé pour réussir au plus haut niveau, Terzić a su prouver progressivement sa valeur au cours des derniers mois. Malgré des hauts et des bas, il est parvenu à emmener le Borussia Dortmund en finale de Ligue des champions – la troisième fois de l'histoire du club de la Ruhr après 1997 et 2013.

Un peu plus d'un an après l'immense déception en Bundesliga, Terzić et son BVB ont l'occasion de prendre une revanche sur le football en s'imposant face au Real Madrid à Wembley. D'ailleurs, le cadre est tout simplement parfait pour réaliser un exploit de cette taille. Même si Dortmund a montré de très belles qualités dans cette campagne européenne, le statut de David contre Goliath est plutôt mérité. Et, c'est tout sauf péjoratif, quand on sait que Terzić a une grande part de responsabilité dans le succès des siens. 

Il a fallu du temps pour comprendre que c'est un technicien capable de faire gagner un collectif, mais la qualification face au Paris Saint-Germain en demi-finale a été la confirmation.

Après Peter Bosz, Diego Simeone et Luis Enrique, c'est Carlo Ancelotti qui se dresse sur le chemin de l'entraîneur allemand de 41 ans. Ce dernier a su prendre le meilleur sur de très belles références, va-t-il pouvoir réitérer sa performance face à celui qui détient le record de C1 remportés ? Peut-être… Et, malgré le faible engouement autour de sa personne, il convient de rappeler que si Edin Terzić triomphe à Wembley, il deviendra l'entraîneur le plus jeune victorieux en Ligue des champions depuis un certain Pep Guardiola en 2009.

Un exploit imaginable ?

Aucune défaite en finale de la plus grande des compétitions européennes depuis 1981, le Real Madrid semble intouchable quand il évolue dans un tel contexte. Et, ce n'est un secret pour personne : lorsque le club espagnol dispute des rencontres dotées d'un tel enjeu, il passe quasiment jamais à côté. 

Oui, il y a eu la qualification difficile face à Leipzig en 8ᵉ de finale, mais en 1/4 et en 1/2, les hommes d'Ancelotti sont passés avec brio en faisant parler leurs qualités individuelles et collectives. Ne serait-ce que pour ces raisons, Dortmund est face à une montagne. Dans l'idée de renverser le favori, le plan de jeu de Terzić va devoir être impeccable pour espérer triompher. Son homologue italien est incroyablement bon dans les moments où il s'agit de galvaniser ses troupes. 

Le technicien allemand va donc devoir répondre sur ce terrain-là en préparant ses joueurs de la meilleure des façons : à savoir ne pas souffrir du complexe d'infériorité. Car, là serait la première erreur. Mais il semble prêt à faire les choses de la meilleure des manières au regard d'une partie de sa préparation qui a fuité. En effet, Terzić a demandé à l'équipe U23 de porter des maillots blancs et de jouer avec le même dispositif en guise d'entraînement. Une façon très intéressante d'aborder la finale.

Malgré le fait que la partie mentale soit vitale lorsqu'on affronte une équipe comme le Real, Dortmund va devoir exécuter un plan parfait pour s'imposer. 

On l'a vu face au PSG, le collectif allemand a su faire preuve d'une solidarité exemplaire pour empêcher la formation de Luis Enrique de renverser le tableau d'affichage. Ce samedi, il faudra probablement être encore meilleur. Pour cela, Terzić doit déjà avoir plusieurs idées derrière la tête. Et, l'une d'entre elles pourrait bien être le fait de faire déjouer l'adversaire en le forçant à jouer la possession haute. Certes, les Madridistes savent être efficaces sur attaque placée, mais on sait qu'ils sont encore plus forts en transition grâce notamment à Vinicius Jr. et Rodrygo. 

Il n'y a pas que les deux Brésiliens qui seront là pour apporter le danger dans la surface adverse, mais si Terzić et ses hommes parviennent à limiter l'expression des deux attaquants, le BVB a bon espoir de prendre le moins de buts possibles. En retour, ce sont ceux du Borussia Dortmund qui devront se montrer clinique. Karim Adeyemi et Jadon Sancho ont impressionné face au PSG, ces deux-là vont devoir réitérer leur performance à Wembley avec l'espoir que Niclas Füllkrug puisse une nouvelle fois se muer en buteur.