Comme d'habitude, le sélectionneur sur le banc est meilleur que ceux sur leurs canapés
Sur les réseaux sociaux, la composition de l'équipe de France pour le dernier match de poule de la Ligue des Nations faisait grincer des dents. Pas de N'Golo Kanté, pas de Lucas Chevalier, un trio d'attaquants cible de moqueries, comment gagner en Italie avec un tel XI ? Et avec deux buts d'écart de surcroit pour prendre la première place du groupe. Mais une nouvelle fois, c'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens.
Didier Deschamps a essuyé la majorité des critiques après l'Euro, et il en a été de même pour cette campagne de Ligue des Nations. La gestion du cas Kylian Mbappé a été un magnifique moyen de maintenir la tête du sélectionneur sous l'eau, en omettant sciemment que la communication du capitaine a été opaque au possible sur le sujet, voire même contradictoire. Mais comme toujours, c'est sur le plan du jeu que DD a pris la foudre. L'équipe de France ne fait plus rêver, le désamour avec le public, on s'ennuie devant les matchs des Bleus, et on en passe.
Résultat : deux buts par match en moyenne (quatre contre chaque équipe), la meilleure défense du groupe, la première place assurée donc avec un succès en Italie hier soir alors qu'on pensait que le match serait traité par-dessus la jambe, mais durant lequel les Bleus ont fait preuve d'un froid réalisme sur phases arrêtées et d'une solidité défensive majeure. Comme d'habitude, a-t-on envie de dire...
Tout le monde voulait Chevalier, DD a maintenu Mike Maignan qui sort la parade qu'il faut dans les arrêts de jeu pour préserver le résultat. Lucas Digne n'a rien à faire en équipe de France ? Excellent dans les trois matchs qu'il a joué. Adrien Rabiot n'a rien à faire là au vu de son début de saison ? Deux buts. Qui est ce Manu Koné, que fait-il là ? C'est déjà une option viable au milieu en deux mois. Des choix de Deschamps, les bons, qui ne sont jamais mentionnés alors qu'on lui tombera de 5 étages sur le râble pour un Jonathan Clauss titulaire et peu performant (que le "peuple" réclamera pourtant à la première absence de Jules Koundé).
Bien sûr, il reste du travail, notamment au niveau de l'animation offensive. Bien sûr, l'équipe de France n'a pas gagné tous ses matchs par quatre buts d'écart, le rêve de tout supporter lambda. Et bien sûr, si les Bleus ne gagnent pas la Ligue des Nations, plus personne n'en aura rien à faire de cet édito. Mais pour la énième fois en équipe de France, Didier Deschamps a redressé la barre dans la tempête, alors que sa tête était mise à prix en juillet, puis en septembre, puis après le triste 0-0 contre Israël dans un match à oublier dans tous les domaines. Sélectionneur, c'est un vrai métier, celui de DD, et encore une fois, il l'a fait mieux que les 65 millions de remplaçants potentiels. Ce qui ne l'empêchera pas de continuer à cristalliser tous les maux du football français.