Lille face à Rijeka : il faut sauver le soldat français (à l'indice UEFA)
Il y a deux ans, les Dogues étaient allés jusqu'en 1/8ᵉ de finale de Ligue des champions alors éliminés par Chelsea. L'issue était plutôt cruelle, mais elle avait révélé ces Lillois capable de surmonter des montagnes en Coupe d'Europe. Tout est relatif, mais sortir d'un groupe composé du RB Salzburg, du Séville FC et du VfL Wolfsburg avait été largement salué, à juste titre.
En 2022-2023, ils n'ont pas eu de continuité européenne, la faute à une 10ᵉ place plutôt morose la saison d'avant sous les ordres de Jocelyn Gourvennec. Néanmoins, avec l'arrivée de Paulo Fonseca, le projet de jeu s'est vu boosté et le LOSC s'est donc qualifié pour la Ligue Europa Conférence. Et cette double confrontation face à Rijeka pourrait être le début d'une belle aventure.
« Ce barrage d'Europa League Conference est primordial pour l'indice UEFA : une élimination du LOSC serait bien pire que celle de l'OM », nous explique Raphaël Casarotto, aussi connu sous le nom de « Chroniques de Foot » et auteur de nombreuses vidéos liées aux problématiques qui entourent l'indice UEFA français.
Pas le droit à l'erreur
Dans son histoire européenne, particulièrement fournie depuis le début du siècle, Lille a atteint sept fois les phases de groupes de la Ligue des champions et cinq fois celle de la Ligue Europa. Sur les sept tours qualificatifs aussi bien en C1 qu'en C3, le club nordiste est passé cinq fois. Sur le plan statistique, le LOSC s'apprête à disputer un exercice qu'il semble plutôt bien apprécié.
Et, c'est toujours un point positif lorsqu'on sait – particulièrement en Ligue des champions ces dernières années –, que les clubs français peinent à s'affirmer lors de cette étape pourtant primordiale. Toutefois, pour Lille, sans jouer les chats noir, le dernier tour préliminaire des Dogues remonte à l'été 2016 et un affrontement en Azerbaïdjan face au FK Qabala, qu'ils avaient malheureusement perdu (Ligue Europa).
Il n'empêche que dans un contexte aussi délicat que celui qui subsiste actuellement dans le football français avec l'élimination récente de l'Olympique de Marseille par le Panathinaïkos, le LOSC devrait subir une certaine pression du résultat. Celui-ci va donc devoir faire fi de l'échec des Phocéens pour rassurer tout le monde.
« Si Lille est éliminé, c'est 2,5 points UEFA et rien de plus, alors que si ça passe c'est six matches de poule (2 points la victoire, 1 point le nul) et des points bonus si le club finit 1ᵉʳ (2 points) ou 2ᵉ (1 point) et sans compter bien sûr les phases finales », analyse Raphaël Casarotto.
« La France a pour l'instant 1,6 pt de retard à l'indice UEFA (soit ~10 points UEFA, c'est-à-dire 5 victoires). Pour assurer la 5ᵉ place c'est interdit de perdre un club avant les phases de poules », ajoute-t-il.
Effectivement, c'est bien de cela que l'on parle : l'équipe de Paulo Fonseca doit absolument se qualifier et pour de multiples raisons finalement.
Tout d'abord, parce que cette formation lilloise peut contribuer à la bonne saison européenne des clubs français. Dans cette Ligue Europa Conférence, elle est capable d'aller loin et de rapporter des points pour l'indice UEFA. Sur le plan du jeu, l'entraîneur portugais peut confirmer ce qu'on a vu sur les pelouses de Ligue 1 la saison passée. Cette C4 apparaît comme le terrain de jeu idéal, d'autant que Fonseca a prouvé qu'il savait le faire. Souvenez-vous, il avait emmené le SC Braga en quart de finale de C3 en 2016, puis l'AS Roma en demi-finale de cette même compétition cinq ans plus tard.
Premier élément de réponse ce jeudi soir, mais le LOSC sera le seul représentant français en phase de poules de cette Coupe d'Europe, si l'obstacle Rijeka est franchi. Et, il semble important d'avoir des clubs présents à chaque échelon, dans la course qui nous oppose aux Pays-Bas.
« Il faudra bien regarder les matches des Néerlandais aussi, mais je suis quand même confiant pour la France, je ne vois pas Twente passer le Fenerbahçe et ça ne laissera que quatre clubs néerlandais en phase de groupes », indique Raphaël Casarotto.
Ensuite, la qualification est nécessaire, parce qu'il est vitale que nos clubs hexagonaux puissent s'affirmer face à des clubs comme Rijeka. Il ne faut évidemment pas manquer de respect aux clubs croates, mais il est question ici de croire en ses forces. Et, les Dogues en ont pléthore face à ce genre d'adversaires, moins forts sur le papier. On espère ainsi que Jonathan David saura guider les siens vers la victoire pour voyager sereinement en Croatie la semaine prochaine.
Nota bene : dans son histoire, c'est la seconde fois que Lille affronte un club croate, qui constitue un bon souvenir (4-1 au cumulé en Coupe Intertoto 2004 face au Slaven Belupo). Soyons positifs.