Moshiri détient 94,1 % des parts des Merseysiders, qu'il est heureux de céder à Textor. Les fans d'Everton espèrent ainsi mettre fin à l'insécurité financière qui semble entourer Goodison Park depuis une éternité.
Cependant, tout accord dépend de la vente par Textor de sa participation de 45 % dans Crystal Palace, en raison des règles de la Premier League, qui interdisent à tout propriétaire de détenir une quelconque participation dans plus d'un club.
Textor ne cache pas ses ambitions et affirme qu'il veut posséder un club qui remporte des championnats.
C'est une chose qu'Everton n'a pas réussi à faire depuis 1987, lors de la période faste des années 80 inspirée par Howard Kendall et menée par des joueurs comme Kevin Ratcliffe, Peter Reid et Graham Sharp.
L'Américain est le fondateur et le président d'Eagle Football. Son équipe compte de nombreuses personnalités, dont Jamie Dinan, fondateur du fonds spéculatif York Capital Management qui fait partie du conseil d'administration. Selon Forbes, il possède actuellement une fortune de 2,1 milliards de dollars.
Textor est également reconnu mondialement comme une figure pionnière dans le développement de technologies de rupture, de contenus créatifs et de modèles commerciaux de distribution numérique pour les médias, les divertissements et l'internet.
Il est le président exécutif retraité de Fubo TV, un service de streaming sportif qui proposait des matchs de la NFL, de la MLB, de la NBA, de la NHL, de la MLS et du football international.
Au cours des trois dernières années, il s'est lancé dans la propriété de clubs de football, en commençant par l'investissement dans Palace.
En 2022, il est devenu actionnaire de l'équipe belge de deuxième division RWD Molenbeek, puis a pris une participation dans le club de Rio Botafogo, avant d'acquérir une participation majoritaire à Lyon, à hauteur de 77,49 %.
Le site d'Eagle Football se targue d'avoir promu Botafogo en première division et d'avoir enregistré d'importantes augmentations de revenus, notamment une hausse de 5,4 millions de livres sterling dans le domaine du sponsoring.
Pourtant, Botafogo a été dépassé par Palmeiras pour le titre brésilien après avoir perdu une avance considérable, et Textor a récemment été condamné à une interdiction de six ans de football brésilien après avoir affirmé que les matches truqués étaient la raison pour laquelle son club avait perdu le titre.
Quant à Lyon, Eagle Football a de nouveau affirmé que le club avait réalisé des gains financiers avec une augmentation de 26 % de ses revenus.
Aider Everton ?
Bloomberg a précédemment déclaré que les opérations footballistiques de Textor valaient environ 780 millions de livres sterling et son expérience dans le domaine de la technologie laisse penser que Textor dispose de fonds considérables pour redonner à Everton ses lettres de noblesse.
Le club anglais a dégagé un excédent sur les transferts au cours de l'été, avec la vente d'Amadou Onana à Aston Villa pour 50 millions de livres et celle de Ben Godfrey à l'Atalanta pour 10 millions de livres.
Sean Dyche a dû se contenter de prêts, et son recrutement le plus onéreux a été celui de Jake O'Brien, en provenance de Lyon, pour 17 millions de livres sterling.
Cette situation a contribué à un début de saison désastreux, avec la capitulation contre Bournemouth et les trois buts encaissés dans les dix dernières minutes à domicile devant leurs propres supporters, laissant Everton en bas du tableau de la Premier League.
Rob Wilson, professeur de finance appliquée au sport au campus universitaire de Football Business, a déclaré qu'un rachat par Textor serait "une nouvelle aube potentielle après l'échec de la saison dernière. Une nouvelle aube potentielle après les problèmes entourant la propriété de Moshiri et la mauvaise planification financière observée, conduisant à des violations de la RSP".
"Le milliardaire américain semble être un investisseur avisé dans le domaine du football, avec des participations dans plusieurs autres clubs, dont Crystal Palace, qui devront être vendues, et il connaît donc bien le paysage footballistique. Dans l'ensemble, il faut s'attendre à un meilleur contrôle des coûts et, en fin de compte, à une amélioration des performances sportives générales. Il est certainement la meilleure option que nous connaissons publiquement, et le prix de vente doit répondre à ses attentes".
Le prêt de 200 millions de livres sterling accordé par les investisseurs américains du groupe Friedkin, également propriétaires de l'AS Roma, constitue un autre problème persistant dans le cadre de ce rachat prolongé.
Le groupe était intéressé par la reprise du club, mais les négociations ont finalement échoué et, le 19 juillet, Everton a publié une déclaration officielle pour confirmer que les négociations de rachat n'avaient pas progressé, dans ce qui était une autre période d'exclusivité des discussions.
Les 200 millions de livres ont été utilisés pour rembourser un prêt de 158 millions de livres à MSP Sports Capital, ainsi que des dettes envers deux hommes d'affaires locaux, le communiqué précisant que le groupe Friedkin "restera un prêteur du club".
C'est une situation et une somme d'argent importante qui ne manqueront pas de poser problème à tout acheteur potentiel du club.
Le professeur Wilson poursuit : "Il devra être réglé dans le cadre de la reprise. Etant donné le lien avec le nouveau stade, cela rend le rachat plus compliqué et il faudra plusieurs mois pour le démêler. Je m'attends à une solution, même si ces négociations ne sont jamais faciles".
Le nouveau stade sur le Bramley Moore Dock, situé dans un cadre pittoresque sur les rives de la Mersey et dont l'ouverture est prévue pour la saison 2025/26, fait miroiter une carotte importante à tout propriétaire potentiel.
Plusieurs nouvelles sources de revenus seront créées et constitueront des améliorations commerciales par rapport à ce qui est proposé à Goodison Park. Les abonnements saisonniers proposés pour les bars, les restaurants et l'expérience générale du stade sont déjà épuisés. Pourtant, les comptes récents du club, publiés en avril, ont révélé que le projet n'avait pas encore été entièrement financé.
"Le club poursuit également ses négociations afin d'obtenir la prochaine étape du financement du développement du Bramley-Moore Dock pour le nouveau stade. Diverses options sont à l'étude, mais le club n'a pas encore obtenu de facilités juridiquement contraignantes à la date d'approbation des états financiers et ces facilités ne sont pas encore garanties", a déclaré Wilson.
De plus, les comptes de l'Everton Stadium Development Limited, une filiale détenue par le club, ont révélé jusqu'en juin de l'année dernière que son passif net actuel avait augmenté pour atteindre un peu moins de 454,1 millions de livres sterling, contre 228,5 millions de livres sterling au cours des 12 mois précédant juin 2022, ce qui met en évidence l'augmentation des coûts de développement.
Le professeur Wilson reste optimiste quant à l'effet du nouveau stade sur l'attraction des investisseurs : "Il rend la reprise plus attrayante. Everton a longtemps eu besoin d'un nouveau stade et le développement accélérera la capacité du club à rivaliser, au moins financièrement, avec certaines des grandes puissances de la ligue. Leur soutien est comparable à celui des voisins de Liverpool et des rivaux du Nord-Ouest, Manchester United. Une salle comble, sur une base régulière, fournira au club une augmentation significative des revenus des jours de match, et présentera une foule de nouvelles opportunités commerciales".
Sur le terrain comme en dehors, les Evertoniens espèrent un avenir meilleur.
