John Textor se dit en faveur d'une "ligue mondiale" et critique ouvertement le fair-play financier
Ce jeudi, lors d'une table ronde sur le football organisée par le Financial Times, Textor a expliqué que son"travail est de forcer une osmose" dans tous ses clubs.
"Si mon recruteur au Brésil n'est pas proche de mon recruteur en France, c'est que je n'ai pas le bon personnel. Nous sommes une organisation très centrée sur les recruteurs", a déclaré l'Américain, propriétaire de la holding Eagle Football.
Textor a également appelé à la création d'une ligue mondiale de football.
"Je pense que le monde entier veut jouer au football. Botafogo veut venir en Europe et jouer contre les meilleurs. Je veux que le New England Revolution ait la possibilité de battre Chelsea, que Palmeiras découvre l'Europe. Je suis en faveur d'une ligue mondiale, quelque chose de "super"", a-t-il ajouté.
De roi à ennemi numéro 1
Ce vendredi, Textor a révélé dans une interview, toujours au Financial Times, que sa relation avec Botafogo avait commencé de manière prometteuse, mais qu'elle s'était ensuite transformée en menaces de mort.
"J'allais à Rio et j'étais traité comme un roi partout. Mais, en raison de la vente d'un joueur, j'ai dû changer de numéro de téléphone. Vous ne pouvez pas croire à quel point les choses peuvent aller vite".
Après la vente de Jeffinho à Lyon, les supporters de Botafogo se sont sentis trahis et ont commencé à menacer l'actionnaire.
Outre l'équipe française et Botafogo, Eagle possède le RWD Molenbeek, en première division belge, et détient environ 40 % de Crystal Palace, en Premier League.
Il a aussi abordé sa fonction. "Il ne s'agit pas d'être un loup de Wall Street. Il s'agit d'une forme de propriété très proche de la propriété collective. Il est facile pour les gens de dire que les Américains sont mauvais, que le système multiclubs est mauvais. Je comprends, les fans ne me connaissent pas. Ils pensent que je ne suis qu'un homme d'affaires", a-t-il conclu.
"Je ne travaille pour le supporter anonyme"
Dans une interview accordée à la BBC et il a aussi répondu avec franchise aux critiques des supporters et à sa relation avec les clubs qu'il contrôle.
"Les gens disent qu'ils veulent de la transparence, mais il n'y a rien de plus transparent qu'une société publique aux États-Unis qui publie des contrats importants en quatre jours".
"Apparemment, les ultras de Crystal Palace n'aiment pas le capitalisme. Je suis donc allé leur en parler. Je les ai rencontrés à Selhurst Park et ils m'ont dit :'tu as acheté Lyon, es-tu au courant de la politique de tes ultras à Lyon ?'. J'ai répondu : 'Mon Dieu, non, qu'est-ce que c'est ?'. On m'a dit : 'Ils sont de droite, et nous, à Palace, nous sommes de gauche'. Je m'en fiche. Ca n'a rien à voir avec le football".
"Je travaille pour le supporter anonyme que je ne connais pas, qui a 10 ans et qui aime le club parce que son père l'aime", a-t-il souligné.
Le français et l'anglais critiqués
Lors du "Sommet du football" de jeudi, John Textor s'est également plaint de la Premier League et a déclaré que la puissance du PSG avait rendu la Ligue 1 ennuyeuse.
"Qui va s'intéresser à la Ligue 1, la regarder à la télévision, s'il sait déjà qui va la gagner ? C'est la même équipe qui gagne chaque saison. Les équipes se battent contre un gouvernement, pas contre une entreprise privée".
"Peu importe que vous ayez un milliard de dollars en liquide, vous n'avez pas le droit de le dépenser. Le fair-play financier est un terme frauduleux pour dire qu'il s'agit de durabilité. La durabilité devrait être liée à la qualité de votre bilan, pas aux ratios de pertes et profits".
"Nous avons trois milliardaires dans notre groupe de propriétaires (à Palace), peut-être plus. Nous ne sommes pas autorisés à dépenser au même niveau que les équipes du top 6. Le fair-play financier, c'est des conneries. Ce sont des gens qui s'assurent que vous ne pouvez dépenser qu'un pourcentage de vos revenus".