Le gouvernement de Javier Milei somme le foot argentin de s'ouvrir aux capitaux étrangers
L'AFA et toutes les associations, fédérations et confédérations, disposent d'un délai d'un an pour adapter leurs règles afin que tout club devenant société anonyme puisse participer "à toutes les compétitions où il était engagé sous sa structure juridique précédente", indique un décret publié au journal officiel.
Le décret s'inscrit dans le prolongement d'un autre, fin 2023, aux premiers jours du gouvernement de l'ultralibéral Javier Milei, qui ouvrait la voie à la transformation des clubs de football argentins en SASP, non plus en associations civiles à but non lucratif, comme c'est le cas actuellement. Les statuts actuels de l'AFA ne permettent pas la participation à ses compétitions d'équipes qui sont des sociétés anonymes.
Milei, ardent promoteur de la dérégulation dans toutes sphères de l'économie et de la société, prône de longue date ce changement de statut, au nom de la liberté des clubs de s'ouvrir aux capitaux étrangers et de croître.
Évoquant le club de Boca Juniors, dont il est fan, il avait lancé, en campagne présidentielle : "On s'en fout de savoir qui est le propriétaire, si tu bats River Plate 5-0 et que tu gagnes la Coupe du monde des clubs. Ou bien, tu préfères continuer à vivre dans cette misère qu'est le football argentin, chaque jour de moins bonne qualité ?" Il s'était attiré les réactions indignées des clubs argentins.
"Le Club Atlético River Plate est une association civile à but non lucratif et appartiendra toujours à ses membres, qui sont le fondement de 122 années de grandeur", avait cinglé River, club phare et avec Boca, les deux plus titrés du football argentin.
"Notre club appartient à son peuple, à ses membres et à ses partenaires qui le rendent plus grand chaque jour", avait appuyé Boca.
En mai, les clubs ont de nouveau manifesté leur refus des SASP, lorsque la presse s'est faite l'écho de groupes d'entreprises intéressés par l'achat de certains clubs. "Si on pense qu'avec les sociétés anonymes, le football argentin va se sauver, c'est un mensonge total", a réagi ce mercredi le patron de l'AFA, Claudio Tapia. "Tout ce qu'ils veulent, c'est être propriétaires et patrons des joueurs, des clubs."