FlashFocus - Dybala et son grand refus : la joie des fans, l'épine dans le pied de la Roma
Parmi les coups d'éclat de la Juventus, il y a aussi le "non" soudain et inattendu de Paulo Dybala aux Saoudiens. Un "non" à un contrat de trois ans et 75 millions d'euros proposé par Al Qadsiah, alors que tout semblait bouclé.
Le fantasque argentin avait déjà refusé une première offre émiratie au début du mois, persuadé qu'il resterait en Europe pour ne pas compromettre sa convocation en équipe nationale, mais il y a eu les propos de Daniele De Rossi qui ont mis à mal son aura d'intouchable, et enfin le banc de touche de Cagliari. Les 75 millions étaient donc devenus presque impossibles à refuser. Et ce, jusqu'au dernier moment.
Les étapes de son refus
Jeudi 22 août. Paulo se rend au centre sportif de Trigoria mais ne s'entraîne qu'en salle. Il échappe à une séance de tirs au but du championnat, commence à sortir quelque chose de son casier et salue ses coéquipiers. Mais dès qu'il franchit le seuil de la porte, la marée des supporters giallorossi l'attend, et le supplient de rester à Rome. Dybala signe, pose sans sourire pour quelques photos souvenirs, monte dans sa voiture et s'en va.
Le soir arrive. Comme un coup de tonnerre, la Joya poste sur Instagram une photo de lui dans un maillot de la Roma. Cela ressemble à un dernier message aux fans. Et en effet, ironie du sort, il commence par un "Merci la Roma..." et écrit en dessous "A dimanche".
A la surprise générale, le 21 des Giallorossi déchire ensuite le contrat qu'il a reçu des Saoudiens d'Al-Qadsiah.
La presse et les fans se sont interrogés sur les véritables raisons qui l'ont poussé à refuser cette mer de millions d'euros, et aujourd'hui encore, les hypothèses divergent. Il s'agit probablement d'un mélange de facteurs : l'amour des supporters et d'une ville où Dybala est très à l'aise, la peur d'une possible exclusion de l'équipe nationale argentine, l'affection de coéquipiers comme Leandro Paredes et le nouveau venu Matias Soulé qui l'ont toujours poussé à reconsidérer sa décision, l'opposition de sa femme Oriana et de sa mère qui ne voyaient pas d'un bon œil une vie en Arabie saoudite. Enfin, une offre que la Roma n'a pas jugée suffisante, car si les Saoudiens étaient prêts à couvrir le joueur d'or, ils l'étaient moins à remplir les caisses des Giallorossi d'euros, n'offrant que 3 millions contre une demande de 17 millions.
Dybala et la Roma
Dybala a été le premier grand succès de la Roma américaine de Friedkin, un joueur qui sait ravir le public avec des frappes de grande classe et un talent cristallin, ce qui est toujours apprécié sur l'exigeante Piazza della Capitale, et les fans l'ont immédiatement adopté comme leur idole. Plus encore que ce Romelu Lukaku qui arrivera peu après et qui, associé à l'Argentin et dirigé par Mourinho, les fera rêver à des horizons de gloire. Mais les choses tourneront autrement et une autre idole du Capitole, Daniele De Rossi, sera appelée à redresser la barre d'un bateau en perdition.
De ce mois de juillet 2022 à ce mois d'août 2024, Dybala a régalé les Romains de ses touches, de ses buts et de ses passes décisives, mais il les a aussi souvent laissés livrés à eux-mêmes, son physique l'ayant maintes fois contraint à se retirer, un peu comme il l'a fait sous le maillot de la Juventus.
Même lors de ce qui devait être son dernier jour sous le maillot giallorossi, c'est-à-dire le premier jour de la saison, lorsqu'il est entré en jeu, il a montré tout son talent en dessinant une arabesque pour Dovbyk que seule l'imprécision de ce dernier a envoyé sur la barre transversale. Et le jour de son "retour" après la grande peur des adieux, Paulo n'a été arrêté que par un poteau qui n'a pas empêché la défaite à domicile contre Empoli. Des éclats de génie.
Quel avenir ?
Au total, Dybala a disputé 53 matches lors des saisons 2022-2023 et 2023-2024, pour 25 buts et 15 passes décisives, un bilan non négligeable. Pas assez cependant, peut-être, pour justifier aux yeux de Friedkin la forte augmentation de salaire qui arrivera en janvier selon son contrat, et qui l'amènera à gagner 7 millions d'euros + primes par an pour un montant proche de 9 millions d'euros. Trop pour les caisses des Giallorossi qui, s'ils peuvent se réjouir de la pérennisation d'un joueur vedette, doivent abandonner le rêve cher d'un allègement de la masse salariale.
L'union entre la Roma et Dybala du point de vue de l'entreprise reste donc difficile. De Rossi lui-même avait probablement déjà envisagé l'idée de le remplacer, de le priver de son rôle de titulaire et d'essayer le nouveau talent à sevrer, Matias Soulé, dans son rôle et dans ses fonctions. C'est précisément le jeune compatriote, pour lequel, de toute façon, Dybala et Paredes lui-même ont plaidé, qui est l'héritier désigné de la Joya argentine. Avec trois joueurs comme eux deux et Tommaso Baldanzi, De Rossi a désormais l'embarras du choix, un embarras qui, d'un point de vue économique, est considéré comme un surplus.
Un talent qui a encore beaucoup à donner
En renonçant à l'offre arabe, Dybala a donc décidé de rester dans le "football qui compte", le football européen, estimant qu'il est un joueur qui a encore beaucoup à donner, étant donné aussi ce maillot albiceleste à protéger. Contrairement à de nombreux noms qui ont opté pour la "cage dorée" saoudienne, il a choisi de continuer à jouer à un haut niveau.
En effet, il ne fait aucun doute que, bien que de plus en plus riche en joueurs de haut niveau et en bons entraîneurs européens, la Ligue saoudienne reste une ligue "sans formation".
En attendant, pour confirmer le choix de l'Argentin, la convocation de Lionel Scaroni pour les matches contre le Chili et la Colombie est également arrivée. Dybala essaiera de convaincre De Rossi de son importance dans l'équipe. Plus difficile, cependant, sera de convaincre Friedkin de l'augmentation de salaire qui interviendra en janvier, mais c'est une autre histoire.