Le Napoli proche de l'éruption, Garcia sur des charbons ardents
Quatre matches pour sauver sa peau, ou plutôt pour prolonger son bail sous très haute surveillance: selon les deux quotidiens sportifs Gazzetta dello Sport et Corriere dello Sport qui ne citent dans leur édition de mardi aucune source, Rudi Garcia joue gros jusqu'à la prochaine trêve internationale début octobre.
Avec au menu, l'Udinese, Lecce et la Fiorentina, trois adversaires à sa portée, Naples peut engranger théoriquement neuf points. Avec en plus un choc le 3 octobre en Ligue des champions contre le Real Madrid, Naples et Garcia vont être rapidement fixés sur leur avenir.
"Une fois qu'on aura gagné un match, je suis sûr qu'on va connaître une série positive", a assuré l'entraîneur français dimanche. Avant la 6ᵉ journée programmée de mardi à jeudi, le Napoli de Garcia est 7ᵉ (8 pts), à sept longueurs de l'Inter.
Osimhen hors de lui
La saison dernière, après cinq journées, le Napoli de Luciano Spalletti était 2ᵉ et avait empoché quatre points de plus. Si d'un point de vue statistique, le début de saison 2023-24 n'a rien de catastrophique, la dynamique interroge pour le moins.
Avant de recevoir Udine (18ᵉ) dans son stade mercredi (20h45), Naples reste sur trois matches sans victoire – sans tenir compte de la victoire en Ligue des champions à Braga 2-1 la semaine dernière –, une défaite à domicile contre la Lazio (2-1) et deux nuls en déplacement face au Genoa (2-2) et à Bologne (0-0).
Plus inquiétant pour Garcia, cible dès sa nomination et encore plus depuis le début de saison de la défiance des supporters du Napoli, ses joueurs ne cachent plus leur mécontentement. C'est d'abord Khvicha Kvaratskhelia qui, au moment de son remplacement contre le Genoa le 16 septembre, a exprimé sa surprise d'un geste sans équivoque.
Dimanche, c'est Victor Osimhen, meilleur buteur de Serie A la saison dernière, qui, hors de lui, a reproché en quittant le terrain à Garcia ses choix tactiques. Garcia et Osimhen se sont depuis expliqués et le buteur nigérian, convoité par les plus grands clubs européens cet été, a échappé à une amende.
Kvaratskhelia et Osimhen sont les deux symboles de l'impressionnante saison 2022-2023 du Napoli à l'issue de laquelle ils lui ont offert un troisième titre attendu depuis 33 ans.
"Plus aucune autorité"
Cette saison, ils sont les deux joueurs de Serie A qui ont tiré le plus au but, mais Kvaratskhelia est muet depuis mars et Osimhen n'a marqué que trois buts (26 la saison dernière, mais seulement deux après la 5ᵉ journée).
Le propriétaire et président du club Aurelio De Laurentiis qui avait limogé Carlo Ancelotti en décembre 2019 après 15 journées et une… 7ᵉ place, soutient pour l'instant officiellement et publiquement son entraîneur. C'est en tout cas ce qu'il faut comprendre de son message sur X (ex-Twitter) publié à peine le match contre Bologne terminé : "Naples se relance à Bologne, félicitations à tous".
Mais d'anciennes gloires ne se privent pas de critiquer l'ancien coach de Lille et de l'AS Rome. "Il n'y a plus dans cette équipe de plaisir de jouer, le Napoli qui a remporté le titre n'existe plus", a ainsi jugé l'ancien international Salvatore Bagni, champion d'Italie avec Naples en 1987.
"Si tu viens pour prendre la direction d'une équipe parfaite et que tu la fais mal jouer, c'est que tu t'es trompé quelque part", a-t-il martelé. "Il n'a plus aucune autorité sur son vestiaire", a de son côté estimé Antonio Cassano, un autre ancien international italien.
Un nom revient avec insistance pour succéder à Garcia, celui d'Igor Tudor, sans poste depuis son départ de Marseille.